oins de pluie, moins d’esca/BDA dans les vignes ! « Le suivi de parcelles dans les Costières de Nîmes depuis 2016 montre une moindre manifestation des symptômes des maladies cette année » assure Marion Claverie, dans la dernière lettre de l’Institut rhodanien.
Selon la chercheuse, cette faible expression est liée à la faible quantité de pluie qui est tombée entre le débourrement et la véraison. « Les premiers symptômes sont apparus après la floraison à la suite des premières chaleurs du début juin, qui sont nécessaires pour leur déclenchement. D’autres suivis réalisés sur grenache dans différents secteurs des Côtes du Rhône vont dans le même sens, même s’ils montrent que cette baisse doit être nuancée selon le contexte d’irrigation ou d’enherbement ».
Ces observations valident les expérimentations réalisées par l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, Bordeaux Sciences Agro, l’université de Bordeaux et l’Institut Français de la Vigne et du Vin grâce à méthode de transplantation sous serre de pieds de sauvignon âgés de 30 ans issus du domaine de la Grande Ferrade.
« L'accentuation des formes apoplectiques ou l'expression des symptômes foliaires tigrés typiques pourraient davantage dépendre des coups de chaleur que de la sécheresse » explique Chloé Delmas, de l’Inrae.
Alors que l’on pensait que l’augmentation du dépérissement des vignes de ces dernières années pouvait être due à l’augmentation de la fréquence et de l’intensité de la contrainte hydrique, en deux ans, les scientifiques n’ont jamais aperçu de symptômes d’esca sur les feuilles ou de formes apoplexiques sur les vignes artificiellement soumises à des conditions de sécheresse modérée à sévère.
Au contraire, la sécheresse a inhibé l’expression des symptômes de la maladie. Plusieurs hypothèses sont avancées : une inhibition de l’activité des champignons parasites, des effets de la sécheresse sur les réponses de défense de la plante, ou une suppression du transport de molécules toxiques produites par les champignons.