On a tendance à nous rétorquer que le curetage et le regreffage sont des techniques longues et coûteuses » remarque François Dal, conseiller à Sancerre à la Sicavac, lors d’un webinaire organisé par l’équipe du Plan National contre le Dépérissement du Vignoble (PNDV). « Or elles le sont bien moins que la complantation ».
Entre l’achat du plant, l’achat de la tarière et du matériel, la protection, la fertilisation… et le travail généré, cette dernière revient à environ 8 € par pied de vigne, alors que le curetage coûte 2,5 €, et le regreffage entre 2,5 et 4€.
Le curetage et le regreffage permettent en outre en retour en production beaucoup plus rapide, sans perte des qualités d’origine du ceps. « Les viticulteurs qui ont adopté ces techniques font en moyenne 10 à 15 % de récolte de plus que les voisins » insiste François Dal.
Plutôt que de regreffer les ceps touchés par l’esca ou autres maladies du bois à la main, Guillaume Paire conseille l’achat d’une machine à réaliser les biseaux. « Pour cureter et retirer l’amadou, il faut acheter une bonne petite tronçonneuse » ajoute le conseiller en viticulture à la Chambre d’agriculture du Saône-et-Loire.
D'après la Sicavac, il suffit de cureter 77 ceps pour amortir l’achat d’une tronçonneuse thermique et 305 ceps pour amortir celui de la plus chère des électriques.


Ces tronçonneuses sont soit thermiques soit électriques. Globalement, les premières sont moins chères à l’achat, mais sont plus lourdes et génèrent plus de bruit et d’odeurs toxiques. « Si l’on prend en compte la consommation d’intrants, les tronçonneuses électriques deviennent même plus rentables quand on prévoit de cureter plusieurs centaines de pieds par an » reprend François Dal.
Celle proposée par Pellenc ou Stihl offrent de bons rapports qualité/prix. De l’avis des techniciens, la tronçonneuse électrique Infaco ne tourne en revanche pas assez vite. La Sicavac a créé une fiche comparative à disposition des vignerons indécis.