vec plus de 4 millions d’heures d’enregistrement de l’activité électrique du phloème de la vigne sur différents millésimes, cépages et terroirs, Vegetal Signals a bien éprouvé ses algorithmes.
« Nous avons profité du salon Sitevi l’an passé pour lancer la commercialisation du capteur et de l’application Hydroscore de suivi en temps réel du statut hydrique de la vigne » rappelle Fabien le Bourdiec, fondateur de la start-up.
Conscient qu’il y a presque autant de manière de faire du vin que de vignerons en France, le fondateur de la start-up se garde bien de leur donner des recommandations. « A eux d’innover en fonction des problématiques auxquelles ils sont confrontés. Entre les Corbières et la Provence, beaucoup s’en servent pour piloter leur irrigation. Dans le Gard, une expérimentation réalisée avec le pôle Méditerranée de l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV) nous a par exemple permis de maintenir le rendement et la qualité en utilisant 4 fois moins d’eau » illustre Fabien Le Bourdiec.
A Bordeaux, Cognac, ou en Bourgogne, d’autres domaines utilisent l’Hydroscore pour positionner leurs biostimulants, bien mulcher, ou simplement pour comparer leurs parcelles ou itinéraires techniques.
Les capteurs de Vegetal Signals s’installent en 20 minutes. « Le vigneron n’a rien à paramétrer, il doit simplement nommer ses parcelles ». Ils sont alimentés par des panneaux solaires et composés de 8 paires d’électrodes positionnées au niveau des rameaux primaires pour suivre l’activité de 4 pieds de vigne avec un envoi de données au réseau cellulaire toutes les 10 minutes. « Nos clients en installent un tous les 2 à 5 hectares en fonction de leur parcellaire » témoigne Fabien Le Bourdiec.
Cette année, la start-up a proposé à des vignerons beta-testeurs un service de surveillance du mildiou. « Nous sommes parvenus à détecter une infection 5 jours avant l’apparition des premiers symptômes visibles » se félicite le fondateur, qui lancera la commercialisation du mildiouscore sur le Vinitech pour aider ses clients à trancher quand les prévisions météo ne sont pas très claires, à réduire les premiers traitements, ou à cibler les parcelles prioritaires.
Autre grande nouveauté, le suivi de la maturité à partir de la véraison, avec le taux d’alcool probable, le chargement en sucres, et l’acidité totale. « Nous avons comparé nos résultats sur 80 parcelles de merlot, cabernet, sauvignon, syrah, grenache, et chardonnay avec des analyses biochimiques et avons constaté un niveau de précision très fin » assure Fabien Le Bourdiec.
Ses nouveaux services ne nécessitent pas de matériel supplémentaire puisqu’ils reposent sur les mêmes capteurs que l’hydroscore.
Vegetal Signals travaille avec ses clients par abonnement. « Pour un service, tel que l’hydroscore ou le mildiouscore, son montant s’élève à 360 €/an avec un engagement de 3 ans ou 540€/an sans engagement. Pour les trois services, suivi hydrique, mildiou et maturité, il faut compter 600 €/an avec un engagement de 3 ans ou 900 € sans engagement » détaille Marjorie Dabrin, responsable commerciale de la start-up.
A ce jour composée de 14 salariés à temps plein, l’entreprise lance une grosse campagne de recrutement pour accompagner son développement.
L’année prochaine, elle souhaite travailler sur la reprise des jeunes plants et, à la demande de plusieurs domaines en biodynamie, trouver de nouveaux indicateurs pour caractériser les interactions entre les plantes et le sol.