es neurosciences ne sont plus réservées à l’étude du cerveau humain. La start-up bordelaise Vegetal Signals étudie les signaux électriques émis par la vigne en plaçant des électrodes sur ses rameaux. « Cela nous permet d’évaluer son état de santé et de donner des informations utiles aux vignerons » a expliqué Fabian Le Bourdiec lors de son intervention à la rencontre des clusters Innovin et Vinséo ce 12 novembre.


Pendant 4 ans, le fondateur de la start-up et son équipe ont mis sur pied plusieurs modèles. « Nous travaillons notamment sur la modulation de l’irrigation et la pulvérisation » détaille-t-il. Dans le premier cas, Vegetal Signals place un capteur par hectare. « Il nous en faut une dizaine pour suivre les maladies » reprend Fabien Le Bourdiec. « Heureusement, comme il est beaucoup plus simple de mesurer un paramètre physique qu’un paramètre chimique, ces capteurs ne sont pas très chers. »
Lors d’une expérimentation réalisée sous le contrôle de l’Institut Français de la Vigne et du Vin dans le Gard, le startupper a comparé l’intensité des signaux électriques émis par des vignes soumises à différents régimes d’irrigation aux valeurs de potentiel hydrique foliaire mesurées par des chambres à pression. « Cela nous a permis de concevoir un indicateur de stress hydrique et un système de déclenchement automatique de l’irrigation en fonction des objectifs de production du vigneron » révèle-t-il.
L’analyse des signaux électriques permet aussi à Vegetal Signals de traquer le mildiou en temps réel. « Nous allons pouvoir suivre à la fois la fréquence et l’intensité des attaques du champignon pathogène, reprend Fabian Le Bourdiec. Nous travaillons actuellement avec un grand constructeur et une cave coopérative pour valider nos modèles. » L’objectif est de permettre au viticulteur d’être beaucoup plus réactif sur ses traitements, et d’utiliser moins de produits.
La start-up bénéficie du soutien financier de Véolia depuis 2018. L’année suivante, elle a travaillé sur le chargement en sucres avec la société Vivelys. Elle a également reçu un prêt Bpifrance, une subvention de la région Nouvelle-Aquitaine, et des fonds européens.
Vegetal Signals a déjà pu placer des capteurs dans plusieurs grands châteaux bordelais, à Latour, Pape Clément, ou Dauzac. Fabian le Bourdiec cherche désormais de nouveaux partenaires financiers pour passer du stade expérimental à la commercialisation.