e 31 août, les ingénieurs de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAe) de Pech Rouge (à Gruiissan, Aude) ont profité du lancement du transfert de la collection ampélographique de Vassal pour présenter le robot de vinification Vinimag. « Nous avons créé un nouvelle unité mixte technologique oenotypage, et, pendant 5 ans, en collaboration avec l’INRAe, et l’Institut agro de Montpellier, travaillé au développement d’une mini cave et de matériel adapté à la caractérisation œnologique d’un grand nombre de cépages avec peu de raisin » a dévoilé Marie-Agnès Ducasse, de l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV). Le tout pour 3,2 millions d’euros, financés par les 3 partenaires, des industriels privés, et de l’argent public.
Placé dans une pièce régulée à 16°C, Vinimag va automatiser la microvinification des futurs essais réalisés sur les 8 500 accessions et croisements issus de la collection.
« Nous pourrons congeler des lots d’1 kg de raisins blancs ou rouges issus d’un cep unique et tester en continu et sans risque d’erreur de manipulation leur comportement face au stress hydrique, au changement climatique ou aux maladies. Le robot va nous donner des informations œnologiques plus tôt et nous aider à accélérer le processus de sélection variétale » a poursuivi l’ingénieure.
« Avec Vinimag et Minicave nous avons inventé l’oenotypage à haut débit » s’est félicité Nicolas Saurin, directeur du site de Gruissan.


Le robot peut en effet vinifier 1 000 échantillons par an, dans 60 réacteurs dotés d’un couvercle amovible et d’un double piston, en s’affranchissant de la saisonnalité des vendanges.
Les raisins sont décongelés puis malaxés automatiquement pour reproduire le foulage avant d’être encuvés. Ils peuvent également être pigés et les jus homogénéisés.
« Le bras de Vinimag peut sortir un réacteur toute les minutes, le poser sur une balance, et en déduire son dégagement de CO2 et l’avancement de la fermentation, sachant que l’on perd 90 grammes entre le début et la fin des vinifications, a continué Frédéric Habouzit, de l’Inrae de Pech Rouge. Nous pouvons faire varier la température des jus de manière indépendant grâce à des ventilateurs, couvertures chauffantes et capteurs infrarouges entourant les réacteurs, y ajouter de l’azote ou d’autres intrants, et analyser leur couleur ».
L’INRAe et l’IFV ont mis au point différents logiciels pour traiter des milliers de données et caractériser les vins. Le pressurage des rouges est réalisé par une centrale de 9 postes. Les vins sont finalement passés au crible des analyses des laboratoires IFV et INRAe.
A terme, les partenaires envisagent de dupliquer Vinimag dans plusieurs pôles de recherche et de le proposer en prestation de service à des caves privées. Le robot aidera également la filière viticole à réduire son recours aux intrants.
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