ur les 250 hectares du vignoble basque en appellation Irouléguy, les raisins rouges affichent de belles maturités ce début d’automne. Avec des pellicules épaisses, des pépins mûrs, du fruit… Comme le rapportent unanimement les techniciens. « On approche de la bonne maturité pour réussir des vendanges al dente. Ce qui est de plus en plus compliqué avec le changement climatique. On ne peut pas vendanger trop tôt, sinon les raisins ne sont pas mûrs, mais il ne faut pas trop attendre pour éviter les hauts degrés [d’alcool] » résume le vigneron Jean Brana (domaine Brana, 20 hectares en appellation Irouléguy).
« Les raisins cartonnent en degré, même s’il reste encore de l’acidité. Il faut faire attention à suivre le rapport acide/sucre. On va rapidement passer de la maturité à la surmaturité, des arômes de fruits frais à ceux confits. Il ne faut pas rater ce moment » confirme Jean-Jacques Carrère, le conseiller viticulture de la Chambre d’Agriculture des Pyrénées Atlantiques. Surveillées comme le lait sur le feu, les maturités sont déjà atteintes sur certaines parcelles. Si de premières parcelles de rouges ont été récoltées ce vendredi 27 septembre septembre, le gros des vendanges va commencer en blanc dès ce jeudi 3 octobre.


« Nous avions prévu de commencer ce mercredi 2 octobre, mais nous l’avons décalé au lendemain avec les pluies annoncées et les risques sur nos terrasses. Les vendanges vont durer jusqu’au 18 ou 20 octobre. Ce sont des dates classiques » rapporte Christophe Mazaud, le directeur de la cave coopérative d’Irouléguy (150 hectares). Avec le beau temps du mois de septembre, les vendanges vont pouvoir s’étaler sans pression sanitaire. « Le vignoble est sain, il n’y a pas de Botrytis » confirme Jean-Jacques Carrère, qui relève « un seul enjeu : les nuits ne sont pas fraîches, on se croirait en été. C’est une problématique pour les arômes… »
« Les premiers moûts de blancs sont plus aromatiques qu’on ne le craignait. Même s’ils seront plus faibles qu’un millésime frais » note Jean Brana, qui ne précise ne pas rechercher des thiols sur les vins de gros manseng. L’autre incertitude, à la veille des vendanges, concerne les rendements. Alors que les parcelles semblent particulièrement hétérogènes, certains attendent des volumes satisfaisants (après la forte baisse liée au mildiou en 2018) et d’autres craignent une faible productivité (entre coulure printanière et sécheresse estivale). Réponse dans les pressoirs.