’INAO a relayé fin 2017 à l’Association des viticulteurs d’Alsace une remarque de la Commission européenne qui juge que le document unique, c’est-à-dire la version résumée du cahier des charges qui fait référence lors d’une procédure d’opposition dans un autre Etat-membre, ne justifiait pas assez l’intérêt de la mise d’origine dans la région d’appellation. L’Ava vient de peaufiner sa réponse. Elle n’entend pas déroger à cette règle dont elle estime qu’elle préserve la qualité du produit. « La mise d’origine donne au consommateur la garantie que la profession prête une attention particulière au conditionnement et limite le transport du vin en vrac alors que la tendance est à la diminution des doses de sulfites. Elle permet en outre une meilleure traçabilité » a expliqué le 28 mars Jérôme Bauer, président, à l’assemblée générale de l’Ava.
La crainte de l’ODG est que du vrac expédié hors d’Alsace ne se retrouve vendu en BIB, un conditionnement que le vignoble a majoritairement refusé il y a plus de dix ans. Mais l’Ava n’est pas convaincue que la loi du 5 juillet 1972 qui instaure la mise d’origine obligatoire ne soit pas un jour remise en cause. « A terme, il faudra inclure cette disposition dans notre cahier des charges » estime Jérôme Bauer. Une manière d’adresser une fin de non-recevoir définitive au négoce qui considère que la mise d’origine ne respecte pas l’équité entre les opérateurs de la filière.