Le cahier des charges de l'AOC Pomerol ne comporte aucun élément de nature à justifier la nécessité de localiser les opérations de vinification, d'élaboration et d'élevage à l'intérieur de l'aire géographique de production » vient de trancher la décision du Conseil d’État, rendue ce 27 janvier. Critiquant une « erreur d’appréciation », la décision du Conseil d’État donne raison aux sept domaines qui demandaient l’annulation du décret de l’AOC Pomerol (la version n° 2014-904, paru le 18 août 2014). Comme le résume la plus haute cour administrative, ce décret allait exclure « du bénéfice de l’AOC Pomerol tous les producteurs qui ne procèdent pas aux opérations de vinification, d'élaboration et d'élevage à l'intérieur de l'aire géographique de production », alors que « les requérants ont pu, pendant des décennies, réaliser leurs opérations de vinification, d'élaboration et d'élevage en dehors de l'aire géographique de production tout en bénéficiant de cette appellation ».
« C’est la troisième fois que l’on remporte cette même procédure » décompte Paul Goldschmidt, le gérant du château Siaurac (basé sur la commune de Néac), qui a mené la fronde. Entre soulagement et lassitude, il souligne qu’« il n’y a aucune raison d’empêcher des châteaux qui vinifient hors de l’aire depuis des années. Nous sommes sept plaignants, mais derrière il y a d’autres propriétés plus petites qui bénéficient de notre action »
Parmi les raisons qui ont poussé le syndicat viticole à s’obstiner dans sa volonté de limiter les vinifications à l'aire d'AOC, se trouve la lutte contre le morcellement de l’appellation. L'idée étant d'empêcher le rachat de petites parcelles par des propriétés extérieures à l’appellation pour étoffer leur portefeuille.