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Ces vins séduisent les consommateurs, les rouges légers : ça marche !
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Commercialisation
Ces vins séduisent les consommateurs, les rouges légers : ça marche !

Les cuvées de rouges légers fleurissent dans tous les vignobles et rencontrent un succès qui dépasse bien souvent les espérances des vignerons et des coopératives qui les produisent.
Par Chantal Sarrazin Le 07 mai 2025
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Ces vins séduisent les consommateurs, les rouges légers : ça marche !
Les cuvées de vins rouges légers fleurissent. De gauche à droite les cuvées Mode rouge et Rouge frais des vignerons de Tutiac ; Le Vin de Copains du domaine Wilfried et La cuvée Brio Brial de la coopérative Dom Brial - crédit photo : Vignerons de Tutiac, domaine Wilfried et Dom Brial
C

’est une déferlante. Rouge Clair, Rouge Frisson, Rouge Grenadine… la liste des cuvées de rouges légers s’allonge de jour en jour. « Ces vins ont été les stars de Wine Paris et de Prowein, observe Damien Malejacq, directeur marketing et communication des Vignerons de Tutiac. Leur robe rouge rubis et leur nez très aromatique ont interpellé les visiteurs. » Cette coopérative a lancé deux nouvelles cuvées lors de ces salons : Rouge Frais et Mode Rouge. Tous deux titrent 11° d’alcool, sont des 100 % merlot et ont été produits à raison de 12 000 cols au total.

Les vins corsés ne sont plus trop dans l'air du temps

« Les vins corsés ne sont plus trop dans l’air du temps, enchaîne Damien Malejacq. On passe moins de temps à table. La cuisine change. Les influences asiatiques et exotiques sont de plus en plus à la mode. Les consommateurs veulent déguster des vins frais, aériens, faciles à appréhender. » Tutiac répond à cette demande avec ces deux vins. La coop cible les jeunes, mais pas que. « Les aînés ont aussi changé leurs habitudes de consommation », souligne le responsable.

Tutiac espère signer une commande de Rouge Frais avec une chaîne de supermarchés néerlandais rencontrée à Wine Paris. La coop est en discussion avec un importateur canadien. « Et nous avons des touches auprès d’un importateur japonais, ajoute Damien Malejacq. Ces rouges correspondent davantage au goût des Asiatiques que les rosés. »

Etiquettes décalées

Laurent Cassy, lui, était à Millésime bio avant d’aller à Wine Paris pour présenter Glouglou, son bordeaux à 12° issu de cabernet-franc, et Coup de Blouge, un IGP atlantique à 11,5° composé à 90 % de cépages blancs et pour le reste de rouges. Habillés d’étiquettes décalées - l’une d’elles représente le vigneron faisant un câlin à une bouteille de vin - ces rouges grenadine n’ont pas manqué d’attirer l’œil des visiteurs. « Nous avons conclu plusieurs affaires avec des cavistes de la région parisienne ; ce n’était pas gagné, car les bordeaux ont une piètre image auprès d’eux, se félicite le propriétaire du domaine Chillac, 60 hectares en bio à Morizès (33). Nous avons conditionné 15 000 cols de chaque cuvée. Nos clients ont tout de suite adoré l’étiquette et le concept de ces vins rouges faciles à boire. Ils ont, eux aussi, besoin de renouveau. »

La chaîne Biocoop a réservé 9 000 cols de Glouglou pour sa foire aux vins d’automne et Auchan a acheté 10 000 cols de Coup de Blouge pour sa foire aux vins de printemps. Pour Laurent Cassy, c’est certain : les rouges légers permettent de recruter des consommateurs. « En mars, j’ai participé à un salon grand public en Gironde. Des trentenaires m’ont acheté ces vins, mais aussi des quinqua, souligne-t-il. Ils trouvent enfin des rouges qu’ils peuvent déguster frais, à l’apéritif, et cela leur plaît. »

Un substitut au rosé

La coopérative Dom Brial, située à Baixas (66), vient de lancer Brio Brial, un vin de France, 100 % marselan, affichant un tout petit 9,5° avec lequel elle propose d’éclairer la grisaille. « Nous ciblons les cavistes et restaurants du nord de la France et du nord de l’Europe où les étés pluvieux sont de plus en plus fréquents, expose Alexandra Ladeuil, directrice du développement commercial. Nous positionnons notre vin comme un substitut au rosé. » Et ça marche. « Après Wine Paris et Prowein, nous avons conclu des marchés en Allemagne, en Belgique et en Ontario. Et nous sommes en pourparlers avec un grand groupe japonais. » Sur les 12 000 cols produits, la moitié est d’ores et déjà vendue.

Il n’y a pas que les vignerons du Sud de la France qui s’engouffrent dans la brèche. Le Château de la Roulerie, à Val-du-Layon (49), vient de produire 20000 cols de P’tit Cab, un vin de France rouge à 11,5°. « Nos vins ont naturellement de faibles degrés, explique Marie Fabre Germain, propriétaire de ce domaine de 38,5 ha. Mais c’est la première fois que nous poussons le bouchon aussi loin. »

Des prix séduisants

Bonne pioche : l’antenne France Boissons de région Centre-Val de Loire, vient de commander de 6000 bouteilles. « Ce grossiste dessert les restaurants de la façade atlantique, indique la vigneronne. Ils veulent de la nouveauté. Les rouges légers en sont. » Et Monoprix a réservé 4 000 cols de ce vin après l’avoir découvert à Wine Paris.

Ces rouges « glouglou » séduisent aussi par leur prix. La majorité oscille entre 8 et 10 €, voire moins. Le Rouge Frais des Vignerons de Tutiac affiche ainsi 5,95 € en grande distribution.

Le domaine Wilfried, qui pratique l’exercice depuis longtemps, relativise la vague actuelle. «La compétition s’accentue sur le créneau des rouges légers», prévient Réjane Pouzelas, propriétaire de ce vignoble de 16 ha basé à Rasteau (84). Dès 2012 elle a lancé Le Vin de Copain, un vin de France 100 % grenache à 12,5°. En 2018, elle a sorti Les Paradis Perdus, un vin de France grenache-syrah à 13°. Et 20243 Nara, un grenache-cinsault à 13,5°. Des vins issus d’une macération courte, avec peu de tannins et une couleur peu intense « qui peuvent se déguster frais », précise la vigneronne. Aujourd’hui, ces références représentent 20 % de sa production, un seuil qu’elle ne souhaite pas dépasser. « Certes, ces vins séduisent, mais ils se consomment plutôt en été », ajoute Réjane Pouzelas qui veut continuer à défendre ses Rasteau et ses Cairanne d’autant plus qu’elle voit le marché se retourner. « Les cavistes parisiens reviennent sur des vins rouges plus structurés », commente-t-elle. La mode, un éternel recommencement !

Un claret en Côtes du Rhône

Le syndicat des vignerons des Côtes du Rhône planche sur l’évolution du cahier des charges de l’AOC Côtes du Rhône afin d’autoriser un rouge léger, qui porterait la mention claret. Ce vin, conçu pour être consommé frais, ne devrait pas dépasser les 13,5° d’alcool et contiendrait au maximum 10 g/l de sucres fermentescibles. « Il ne s’agit pas d’une invention : les clarets existaient autrefois dans nos caves, indique Damien Gilles, président du syndicat. Ils ont simplement disparu, car ils ne correspondaient plus à la demande du marché. »

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