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"On nous a pris pour des fous !" Pourquoi ces néo-vignerons se sont installés dans le 35
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"On nous a pris pour des fous !" Pourquoi ces néo-vignerons se sont installés dans le 35

Depuis six ans, des vignes poussent dans le département d'Ille-et-Villaine. Deux pionniers racontent pourquoi et comment ils ont misé sur ce coin de France pour produire du vin. 
Par Bérengère Lafeuille Le 14 février 2025
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«Nous avons vu le potentiel du climat breton et la richesse géologique des sols, résume Edouard Cazals, cofondateur avec son épouse Pauline du premier domaine viticole d’Ille-et-Vilaine, en 2019 à Saint-Jouan-des-Guérets en bordure de Rance. - crédit photo : Baptiste Mourcel
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ls étaient sûrs d'eux quand ils ont planté leurs premiers ceps à Saint-Jouan-des-Guérets en bordure de Rance, dans le nord de la Bretagne. «Nous avons vu le potentiel du climat breton et la richesse géologique des sols, résume Edouard Cazals, cofondateur avec son épouse Pauline du premier domaine viticole d'Ille-et-Vilaine, en 2019. Et je suis un peu idéaliste, j'ai toujours cru que si on faisait du bon vin, il se vendrait?» Pari tenu: le domaine des Longues Vignes fait vivre trois personnes sur quatre hectares et manque de vin.

Du foncier trouvé rapidement

Originaire de la Manche, Edouard Cazals avait enchaîné des vendanges, un BTS viti-oeno en Bourgogne et des années de formation chez des vignerons bordelais. Arrivé en Bretagne, il trouve immédiatement du foncier: des coteaux exposés plein sud, avec des sols de quartz et de schiste. «L'accueil a été bienveillant, reprend le vigneron. Même si on nous prenait pour des fous, les gens souhaitaient ça marche!» 

Les néo-vignerons plantent leurs chardonnay, pinot noir, pinot noir précoce (frühburgunder), pinot meunier, pinot blanc, grolleau et portugais bleu en deux vagues: 2019 puis 2022. «N'étant pas dans des zones gélives, nous avons misé sur des clones et porte-greffe précoces pour compenser la fraîcheur des sols», ajoute Edouard. Conduites en bio, ses vignes produisent 40 hl/ha. Suffisant pour les jeunes vignerons, qui ne souhaitent pas non plus s'agrandir bien que le marché soit là. 

Des vins valorisés entre 23,5 et 50 ? TTC

Elu «découverte de l'année2024 » par la Revue des vins de France, le domaine valorise ses vins entre 23,5 ? et 50 ? TTC. Il les distribue auprès de cavistes et de restaurants bretons et parisiens. Il ne vend qu'une petite partie aux particuliers sur allocation. L'export vers l'Europe et les Etats-Unis va démarrer. «La rareté attire les acheteurs», analyse Edouard Cazals. 

La vente est déléguée à un agent: Edouard, Pauline et Franz leur chef de culture se concentrent sur la vigne et la cave. «Nous faisons énormément de travail manuel à la vigne: cinq à six levages, trois ébourgeonnages, deux effeuillages?, énumère Edouard. Ensuite nous sommes peu interventionnistes en cave.» Son intuition sur le climat breton s'est avérée juste. «Quand il pleut, il fait froid: le mildiou n'est pas un gros souci», poursuit-il

Le mildiou n'est pas un souci

Anne Lorent et Arsène Boy font partie des derniers installés. Ces deux ingénieurs agricoles formés dans des domaines du Sud de la France sont venus là «pour nos proches, le climat, et parce que nous avons découvert l'association des vignerons bretons», résume Anne, originaire de Redon. 

Le couple a trouvé 1,5 ha en 2023, puis 2 ha fin 2024 qui seront plantés ce printemps. « Au total, nous aurons un quart en cépages classiques précoces et le reste en cépages résistants, indique Anne. Nous vinifierons le premier millésime en 2026. Nous laissons trois ans à la première parcelle mais nous espérons récolter la seconde au bout de deux ans, car elle est plantée de cépages résistants plus vigoureux et rapides à s'implanter.» 

Des vins qui accompagnent la cuisine locale

Sans surprise, le couple voit de nombreux atouts à la Bretagne: «Le climat est frais avec un effet asséchant du vent salé qui peut assainir les foyers naissants de mildiou. La nature est préservée et les bretons sont friands d'alcool et de produits locaux», énumère Arsène. 

En bio, le couple mise sur 50 hl/ha en rythme de croisière. «Nous prévoyons 75 % de blanc et 25 % de rosé: des vins frais à boire rapidement pour accompagner la cuisine locale à base de produits de la mer, partage Arsène. Nous voulons faire un vin qui se fond dans le territoire. Comme s'il avait été là depuis toujours.» 

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