e système de Volume Cognac Complémentaire Individualisé va devenir réalité. Ce jeudi 6 février, le comité national des appellations d'origine relatives aux vins et spiritueux de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO) valide la demande charentaise de modification du cahier des charges AOC Cognac pour « permettre la mise en place de notre mécanisme d’adaptation du vignoble » rapporte le Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC), indiquant qu’« après l’intense travail réalisé au niveau du BNIC et avec les administrations compétentes, il s’agit d’une étape majeure qui était très attendue et qui est donc franchie avec succès. » Ce dispositif reste temporaire en l'état, se limitant aux six prochaines campagnes.
Concrètement, le VCCI est un droit à produire par exploitation qui augmente le rendement d'un vignoble individuel proportionnellement à son choix de réduction des surfaces par l’arrachage. Soit un outil individuel et volontaire de réduction des surfaces sans subvention. Plafonnée à 12 hectolitres d’alcool pur par hectare, cet outil revient à une bonification du potentiel de production sur le vignoble restant proportionnellement à la surface réduite volontairement. Le VCCI instaure au final un rendement individualisé, modifiant le rendement de base de l’AOC Cognac (décidé annuellement selon les besoins des marchés).


« Ce mécanisme permet un rendement individuel différencié : ceux qui acceptent de produire moins par l'arrachage, ou d’autres systèmes (comme la moindre plantation), vont pouvoir avoir un rendement un peu supérieur et préserver leurs équilibres économiques » résume Caroline Blot, la responsable du pôle vins, boissons spiritueuses et cidres de l’INAO. Cet outil doit permettre de diminuer pour le vigneron « les charges de manière temporaire sur la base du volontariat sans perdre le potentiel de commercialisation » confirmait récemment à Vitisphere Anthony Brun, le président de l’Union Générale des Viticulteurs pour l'AOC Cognac (UGVC), ajoutant que cet outil permettrait « sans perdre le bénéfice des ventes, de réduire les coûts de maintien de la production et permettre à terme le renouvellement du vignoble (le temps que les cépages résistants arrivent par exemple). »


Tributaire de négociations européennes, ce dispositif dépend de l’allongement à 5 voire 8 années de la durée de vie des autorisations de replantation, que Bruxelles envisage actuellement à défaut d’arrachage temporaire. De quoi prévoir dès 2025 de « diminuer le potentiel de production de vins charentais sans voir d’excédents se déverser » notait Anthony Brun, pointant que ce rendement à la carte de l’arrachage ne réglera pas les difficultés commerciales et géopolitiques, mais permettra au vignoble d’optimiser les coûts de production pour attendre l’embellie des marchés. « Le dispositif va maintenant pouvoir être déployé. Des réunions d’information à l’attention des viticulteurs seront organisées dans les prochains jours : à partir de ce lundi [10 février] par l’UGVC puis à partir du 21 février par le BNIC » précise l’interprofession charentaise.
En pratique, le comité national a voté la modification du Code Rural permettant aux boissons spiritueuses la mise en place d’un rendement individuel (ce qui est déjà possible en vins AOC) et la modification du cahier des charges pour les six prochaines campagnes (disposition qui passera pour 2 mois en Procédure Nationale d’Opposition).