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ourant du premier août 2023 au 31 juillet 2024, la dernière campagne de commercialisation des vins en vrac n’aura pas été une partie de plaisir avec ses prix indécents défrayant la chronique en Gironde et dans la vallée du Rhône : mais les déséquilibres entre offre pléthorique et demande anémique seraient sur le point d’être résorbés d’après les présidents d’AOC Bordeaux et Côtes-du-Rhône, entre effets de la dernière distillation de crise, petites vendanges, mise en réserve/baisse des rendements… Les deux appellations régionales affichant ainsi un bilan de campagne 2023-2024 limitant la casse dans les volumes, au prix de nouvelles baisses de cours.
Pour l’ensemble des appellations bordelaises, la campagne d’août 2023 à juillet 2024 marque une stabilisation des volumes : avec l’enregistrement de 1,38 million d’hectolitres de retiraison de vin en vrac, les volumes sont globalement stables par rapport à l’an passé d’après les chiffres de l’interprofession (CIVB), qui avaient marqué une forte baisse par rapport à 2021-2022 (1,62 million hl). Cette dynamique globale se divise entre recul des rouges et progression des blancs, avec une explosion du crémant de Bordeaux. En 23-24, les échanges de vin en vrac de Bordeaux rouge chutent de 5 % en volume à 666 000 hl pour un prix moyen de 910 euros le tonneau (-5 % également), sachant que le tonneau de conventionnel affiche un cours moyen de 896 € quand la bio tombe 1 457 € (-12 et -26 % en un an), bien loin des cours de 21-22 (1 018 € hors bio et 1 958 € en bio).
+90 % de crémants à prix constant
Pour Bordeaux blanc, les volumes contractualisés augmentent de 10 % à 142 000 hl pour un cours moyen de 1 277 €/tonneau (-3 %). En blanc, l’Entre-deux-Mers performe avec +30 % de vrac échangé en volume (30 000 hl), à un cours moyen de 1 300 € (-7 %). Les crémants sortent encore plus leur épingle du jeu de la valorisation, restant stables à 1 579 €/tonneau pour 69 745 hl échangés, soit +90 % de volumes (sans compter le rosé à 1 576 €/tonneau pour 12 527 hl).
En Côtes-du-Rhône, 892 000 hl ont été échangés la dernière campagne, soit +8 % d’après l’interprofession (Inter Rhône). Avec 500 000 hl de Côtes-du-Rhône rouge millésime 2023 (-6 % par rapport au précédent millésime l’an passé), l’appellation régionale affiche un cours moyen de 112 €/hl (-9 % par rapport au cours du millésime 2022 en 22-23). Malgré une forte chute, le bio reste le plus valorisé à 139 €/hl (-17 %), quand le conventionnel est à 107 €/hl (-11 %). Sur la campagne 23-24, Inter Rhône permet de chiffrer que 38 % des volumes de Côtes-du-Rhône rouge ont été en échangés en dessous de 100 €/hl (en juillet 2024, il y avait 54 % des volumes en dessous de 100 €/hl, et même 42 % entre 70 et 80 €/hl).
Affichant un volume identique de 135 000 hl, les Côtes-du-Rhône villages ne remontent pas la pente dévalée en 22-23 (-16 %), mais affichent des dynamiques différentes entre la baisse des Villages avec noms géographiques (-7 % à 64 000 hl pour 206 €/hl, prix stable) et la croissance des Villages sans nom (+6 % à 71 000 hl, pour 141 € en baisse de 7 %). Stables en volume (à 53 000 hl), les Côtes-du-Rhône rosé tombent à 122 €/hl (-8 %). Augmentant de 12 % en volumes (à 59 000 hl), les Côtes-du-Rhône blanc restent valorisés à 173 €/hl (stable).
Dans le rouge
En dehors des appellations régionales, l’érosion en rouge est assez généralisée cette campagne sur les rives gauche et droite de Bordeaux : -11 % de volumes en Médoc rouge (à 1 444 €/tonneau, -6 %),-17 % pour Lussac Saint-Émilion (à 2 073 € le tonneau, -8 %), -22 % pour Montagne Saint-Émilion (à 2 325 €/tonneau, -4 %), -35 % pour Saint-Émilion (à 3 608 € le tonneau, -10 %)… Exception notable : +50 % pour les Graves (à 1 795 €, -9 %). Dans le Rhône, les rouges et rosés sont en repli : l’appellation Costières de Nîmes encaisse une nouvelle chute de ses volumes (-13 % à 65 000 hl, après -10 % l’an passé), dont 36 605 hl de rosé 2023 (à 118 €/hl, stable par rapport au millésime de l’année passé). L’AOC Ventoux encaisse -10 % de volumes (après -9 % l’an passé), dont 43 000 hl de rouge 2023 à 124 € (à 124 €/hl, -11 % de valeur en un an) et 37 000 hl de rosé 2023 (à 124 €/hl, -9 %). Renversant la tendance, le Luberon affiche une croissance de 17 % de ses volumes (après une baisse de 18 % la précédente campagne), dont 43 000 hl de rosé 2023 à 137 € (stable) et 27 000 hl de blanc à 132 € (stable).
