menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Commerce/Gestion / "Il y a des négociants qui sont en perdition. Il y a des viticulteurs qui arrêtent. Il y a des courtiers qui cessent leur activité."
"Il y a des négociants qui sont en perdition. Il y a des viticulteurs qui arrêtent. Il y a des courtiers qui cessent leur activité."
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

"Loi de la jungle"
"Il y a des négociants qui sont en perdition. Il y a des viticulteurs qui arrêtent. Il y a des courtiers qui cessent leur activité."

Face à une crise viticole généralisée, les courtiers sont aux premières loges pour voir les opérateurs du négoce et de la production souffrir économiquement. Et témoigner que le courtage n’est pas épargné par la crise actuelle.
Par Alexandre Abellan Le 26 juin 2024
article payant Article réservé aux abonnés Je m'abonne
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
'On ne peut pas sauver tout le monde. Du coup, on essaie d’avoir cette clairvoyance, d'essayer de sauver les personnes qui ont de l'avenir et d'accompagner celles qui doivent arrêter. C’est de la pédagogie, c'est de l'accompagnement, à défaut de pouvoir faire beaucoup d'affaires' témoigne Xavier Coumau. - crédit photo : Adobe Stock (everything bagel)
D

ans cette période difficile qui ne cesse de s'envenimer, les courtiers déclarent leur soutien à la filière vin. « On est pour l'équilibre de la transaction, on n'est pas des prédateurs, notre métier c'est autre chose » pose en conférence de presse Jérôme Prince, le président de la Fédération Nationale des Syndicats de Courtiers en Vins et Spiritueux de France, à l’occasion de son soixante-huitième congrès national (ces 23-25 mai en Provence). Le courtier bourguignon reconnaissant que « souvent on nous voit comme des gens qui piquent 2 à 3 % de commission, mais ce n’est pas ça. […] Ce qui est important pour nous, c'est d'apporter objectivement une information. On connait les stocks, on connaît nos clients acheteurs. On a un peu d'expérience quand même. Je pense que le négoce attend de nous aussi qu'on le répercute au viticulteur. »

Dans cette phase de transition, les courtiers font plus de social que d’économie dans les vignobles en crise. « À Bordeaux, où il y a trop de superficie, il va y avoir un nettoyage. Nous sommes là pour accompagner ce nettoyage » indique en conférence de presse Xavier Coumau, courtier à Bordeaux et premier vice-président de la fédération nationale, qui reconnaît que l’« on ne peut sauver tout le monde. Du coup, on essaie d’avoir cette clairvoyance, d'essayer de sauver les personnes qui ont de l'avenir et d'accompagner celles qui doivent arrêter. C’est de la pédagogie, c'est de l'accompagnement, à défaut de pouvoir faire beaucoup d'affaires. »

Éviter les surréactions

« À Cognac, on vient de passer 15 ans magnifiques. On va certainement passer 3 à 5 années plus compliquées » avance Patrick Beguin, courtier charentais et deuxième vice-président de la fédération nationale, qui prône la prise de recule auprès des viticulteurs : « quand ils sont dans le tunnel, ils ne pensent plus à en sortir. La prévention, ça évite peut-être des investissements au mauvais moment, des mauvais choix. » Car dans tous les cas, il faut « éviter les surréactions » en temps de crise ou de réussite « puisque dans notre vie on ira toujours dans un sens et dans l'autre »

« Il faut être mesuré parce que ça va vite, les évolutions et dans tous les sens » abonde Jérôme Prince, confirmant que « c'est pour ça que nous sommes un élément modérateur dans la transaction, c'est à dire qu'on est on évite d'être excessif. Et on essaie de calmer, de stabiliser les choses. » Même si concrètement, « on est à égalité avec nos opérateurs. On souffre comme eux. C'est vrai qu'on nous dit : "vous, vous n’avez pas de propriété, vous n’avez pas de stock, vous vous êtes libre, vous pouvez arrêter du jour au lendemain". Mais on n’a aucune aide. C'est à dire que dans cette souffrance, on est tout seul » témoigne Xavier Coumau, ajoutant qu’« il y a déjà de la casse à Bordeaux. Il y a des négociants qui sont en perdition. Il y a des viticulteurs qui arrêtent, mais il y a aussi des courtiers qui cessent leur activité. Il n’y a pas de reprise. »

Loi de la jungle

Voulant voir le verre à moitié plein, « je suis hyper positif parce que je fais partie des vieux » pointe Jérôme Prince qui en a vu d’autres : « j'ai galéré. Les années 1990 ont été horribles pour beaucoup de gens. L'année 2004, ce n'était pas bon en Bourgogne, j'ai fait quasiment 0 alors que j'avais 15 ans de métier. On a donc ce recul. » Ou ce fatalisme. Car en temps de crise, « c'est la loi de la jungle » pointe Xavier Coumau, pour qui « c'est notre pouvoir d'adaptation » qui permettre de surmonter les difficultés, alors que « celui qui va rester sur la tradition, il ne va pas s'en sortir. »

 

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Tous les commentaires (2)
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous
augustin Le 26 juin 2024 à 21:59:24
Pour ce qui concerne bordeaux, je ne pense pas que cette nouvelle détresse de certains courtiers et négociants dits " de ville "va faire verser beaucoup de larmes aux petits producteurs de vins dits distributifs .Cela fait presque 10 ans que ces messieurs se sont mis à nous snober , à rouler carosse, à participer à des fêtes somptueuses organisées par nos grands voisins speculatifs . Peu à peu leurs visites se sont faites rares , leur bordereaux de commande itou car ' ils n avaient pas de temps à perdre "avec ce milieu de gamme qui , très franchement, " ne leur rapportait rien" par rapport au commerce des grands crus . Nous avons klaxonne , tempête puis supplie , en vain. Aujourd hui la crise qu ils ont tant contribué à susciter les rejoint Espérons que cela incitera ceux qui y survivront à faire preuve d un peu plus d empathie et de responsabilité et d un peu moins de morgue et d opportunisme. Mais encore une fois , aucune larme ne sera versée pour certains de ces messieurs , pris dans un bien triste remake du classique arroseur arrose.La priorité est désormais de faire table rase du passé, concrétiser l élan promotionnel crre e France en Allemagne et à Hong Kong et concrétiser au plus vite , au moins en de stockant ces 3 merveilles en livrable que sont nos 18, 19 et 20. 21 est né sous une moyenne étoile, 22 était un beaucoup trop cher et 23 apparemment toujours un peu trop onéreux. Party is over , il faut aller de l avant .
Signaler ce contenu comme inapproprié
Renaud Le 26 juin 2024 à 21:18:06
Bien entendu que cette profession intermédiaire ne vivant que par le volume échangé se retrouve démunie quand le marché est faible en prix et volume. Alors oui ils n'ont pas d'aides. Mais le saupoudrage que nous recevons est aussi inefficace que désobligeant. L'an dernier le mildiou m'aura couté plus de 150000? sur une propriété de 37 ha et le fond d'urgence m'a octroyé 5000?. Les filière sont en mutation et il n'y a pas trop de vin à Bdx ( plus bcp. De stock et aucune récolte normale depuis 2016). C'est juste le monde d'aujourd'hui qui n'a plus rien à voir avec celui d'avant 2020. Alors nous nous disparaissons, nous perdons notre patrimoine et des fois même nos maisons alors pourquoi pas les courtiers qui ne jurent officiellement que par la régulation naturelle du marché ??. Ils en font aussi les frais. Dans nos démarches de régulation du marché ils n'ont pas été moteur ni même suiveur juste « freineurs »
Signaler ce contenu comme inapproprié
vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - CDD Château de La Rivière
Vaucluse - CDI PUISSANCE CAP
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Commerce/Gestion
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé