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Prix planchers et autres indicateurs embrouilleraient le marché des vins pour les courtiers
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Mise au point
Prix planchers et autres indicateurs embrouilleraient le marché des vins pour les courtiers

Dans cette période commerciale difficile pour tous les vins français, le courtage annonce sa mobilisation pour soutenir les transactions entre production et négoce, mais ne veut pas d’ajouts compliquant inutilement le commerce.
Par Alexandre Abellan Le 25 juin 2024
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Prix planchers et autres indicateurs embrouilleraient le marché des vins pour les courtiers
« Nous demandons que la filière continue à garder le courtier comme un tampon efficace qui fluidifie les relations et les transactions, et qui garantit via notre mandat d’intérêt commun l’équilibre des relations contractuelles entre acheteurs et vendeurs » plaide Jérôme Prince. - crédit photo : Fédération Nationale des Syndicats de Courtiers en Vins et Spiritueux de France
C

’est une profession de foi : « je pense que dans ces moments difficiles pour la production et les marchés, les courtiers en vins et spiritueux doivent continuer à accompagner au mieux les producteurs et les négociants avec professionnalisme, discrétion, empathie, indépendance et avec une éthique élevée » pose dans son discours Jérôme Prince, le président de la Fédération Nationale des Syndicats de Courtiers en Vins et Spiritueux de France, à l’occasion de son soixante-huitième congrès national (ces 23-25 mai en Provence). Alors que de plus en plus de vignobles sont en tension, le président des courtiers bourguignons met les pieds dans le plat face aux déstockeurs et autres profiteurs de crise : « quoi de plus facile dans ces moments difficiles de brader les vins, de faire du catastrophisme, d’entrainer toute une production vers le bas, comme on peut le constater ici et là, avec des intermédiaires arrogants qui n’en ont rien à faire de l’avenir de la filière et qui ne sont que de passage… Et qui voient dans les difficultés ou la prospérité du vignoble la manière de faire du business de bas niveau. » Un rappel de la mission du courtage pour que son usage reste la norme dans la filière vin.

Alors que la rémunération des vins a marqué l’hiver, avec des manifestations et diverses annonces sur la relance d’une révision de la loi Egalim ou la création de prix plancher, « dans cette crise globale de l’agriculture que nous connaissons, on devrait bien sûr prendre du recul et ne pas faire n’importe quoi ! » s’exclame Jérôme Prince, pour qui « les lois Egalim 1 et 2 ont été pensées pour le lait et la viande. Et pas du tout pour le vin. » Ne croyant pas dans l’intérêt d’un Egalim 4 pour revaloriser les cours du vin, le président des courtiers note que « le monde agricole veut une simplification administrative, mais veut imposer une complexité via le recours aux lois qui rendent une simple affaire digne de l’œuvre de Kafka… Prix minimum, prix plancher, offre préalable écrite avec préavis, refus écrit ou réserve motivée par écrit de l’acheteur, indicateurs de coûts de production, indicateurs de marché etc… »

Que l’on cesse de prendre peur à la première décision d’un tribunal esseulé

Dans l’immédiat, « nous demandons à ce que l’on écoute notre bon sens et notre expérience, et que l’on cesse de prendre peur à la première décision d’un tribunal esseulé qui n’avait que la loi comme vecteur de décisions » s’exclame Jérôme Prince, lui-même président du tribunal de commerce de Beaune, faisant référence à l’arrêt du tribunal de commerce de février dernier, condamnant pour prix abusivement bas deux négociants, l'affaire Rémi Lacombe. « On ne prend pas toujours soin de se défendre sérieusement et on préfère accuser les jugements des tribunaux qui n’ont d’autre choix que de prononcer des sanctions faute de recevoir des moyens juridiques solides des parties » grince le président des courtiers, confirmant qu’« il est possible que nous fassions une intervention volontaire à la Cour d’appel de Paris ». La Fédération Nationale des Syndicats de Courtiers en Vins et Spiritueux de France défendant une « jurisprudence constante » qui « reconnait notre mandat d’intérêt commun et notre seule signature sur le bordereau de confirmation d’achat qui rend la vente parfaite, ce qui a d’ailleurs été confirmé une nouvelle fois par le jugement de Bordeaux. Pourquoi cet usage qui fonctionne parfaitement ne serait-il pas reconnu dans notre prise d’échantillon, d’information des cours et de proposition du prix réclamé par le vendeur ? »

Nouvelle donne marketing

Pour Jérôme Prince, la balle de la revalorisation des vins est d’abord dans le camp de la filière avant d’être réglementaire ou judiciaire : « l’exemple du changement de stratégie de la Champagne passant d’un vin de dessert à un vin d’apéritif et festif est une réussite qui démontre que l’on peut le faire avec succès ». Alors que « certains vignerons sont réfractaires à tout cahier des charges proposé par des négociants. Sachons écouter ce que veut le marché ! » poursuit le courtier, pour qui « sans dire que tout est simple, nous constatons que certains vignobles sont en manque d’objectifs et de stratégie face à cette réalité et cette transformation ultra rapide de ce monde d’aujourd’hui ».

 

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Tous les commentaires (2)
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Renaud Le 05 août 2024 à 12:13:36
À écouter M Prince tout est simple. Écouter le marché, mais pourquoi le négoce qui se plein ne veut pas non plus s'engager clairement dans ses propres orientations. Il est toujours facile de reprocher aux autres leur immobilisme. Mais les courtiers ne sont que la caisse de résonance de ceux qui les paient. Et pour bcp ils sont plus coursiers que courtier. Plus de dégustation, ils apportent des échantillons?. Sans prix. Un peu d'organisation ne ferait pas de mal.
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Rico del prado Le 01 juillet 2024 à 20:09:39
La seule question intéressante et j'aimerai avoir la réponse...A quoi sert le courtier ? Travaillant depuis 30 ans dans le milieu du vin je n'ai toujours pas la réponse. Exemple à Bordeaux en 2013 , qualité plus que moyenne, petits rendements dus à la coulure Le marché s emballe et on passe de 900 ? le tonneau à 1300 ? ...4 ans plus tard gel de 2017 et hop 1800 ? le tonneau...et là pas un courtier ni un négociant pour dire stop. Et depuis on galère Vous êtes aussi responsable messieurs, mesdames de la situation actuelle
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