A 1,2 pour le merlot et 0,9 pour le sauvignon, l’indicateur de risque PRB, pour « Potentiel de Réceptivité des Baies », développé par les équipes INRAE de Villenave d’Ornon, donne un risque médian en 2024 de développement potentiel du Botrytis cinerea et de pourriture grise.
Le PRB résulte d’un dosage biochimique dans la pellicule du raisin de la teneur en tanins pelliculaires, molécules de défense de la baie vis-à-vis du Botrytis. « La composante tannique s’avère cruciale dans la corrélation avec le taux final de maladie » détaillent les chercheurs, qui réalisent chaque millésime leurs prélèvements dans la même parcelle de référence, au stade de la fermeture de la grappe.
Le deuxième indicateur du risque de pourriture grise, récemment développé en se basant sur la mesure du NDVI, atteint cette année 0,65 sur leur parcelle modèle de merlot.
« Il montre un risque moyen, en limite de zone plus risquée à fort potentiel de Botrytis », décrivent les chercheurs, qui recommandent dans ce contexte de mettre en œuvre les conseils usuels de prophylaxie, « particulièrement sur les cépages blancs du bordelais connus pour leur sensibilité au Botrytis, le sémillon, le sauvignon blanc et la muscadelle ».
Ces pratiques prophylactiques incluent un effeuillage partiel sur la face du rang exposée au soleil levant ou au Nord, des opérations en vert aérant la zone fructifère et limitant l’entassement des grappes, et une protection efficace contre les générations estivales des tordeuses.
« Pour les parcelles les plus à risque, ces mesures peuvent être complétées par des applications spécifiques, si nécessaire, en privilégiant les produits de biocontrôle » ajoutent-ils, rappelant finalement que « le risque Botrytis reste inféodé aux conditions climatiques de post-véraison qui gouvernent le développement épidémique du pathogène sur les baies en maturation ».