Nous avons établi des corrélations exponentielles entre l’Indice de Végétation par Différence Normalisée (NDVI) mesuré à 300 degrés-jours de croissance (DJC) après la mi-floraison et l’incidence et la sévérité de la pourriture grise causée par botrytis cinerea à la récolte » assure un consortium de chercheurs bordelais et chiliens, dans la revue scientifique en ligne Ives.
A l’aide d’un GreenSeeker RT-100 manuel (Trimble Agriculture), ils ont réalisé des mesures dans le vignoble expérimental de l’Inrae, à Villenave-d’Ornon, en Gironde, et dans la région de Maule, au Chili, sur merlot et sauvignon blanc.
« Nous avons évalué la vigueur végétative de la vigne autour du stade petit pois, à environ 40 jours de la véraison » décrivent-ils. En plus d’être utile aux vignerons pour définir leur stratégie de lutte, ils pensent qu’avoir réalisé les mesures du NDVI tôt dans la saison leur a permis d’éviter les effets négatifs de la saturation due à la fermeture de la canopée du vignoble.
D’après leur modélisation, prenant également en compte la pluviométrie, les vignes ayant une croissance végétative plus élevée à un stade phénologique précoce sont plus susceptibles d’être infectées par le botrytis pendant la saison. Les chercheurs ont constaté un vrai tournant dans l’incidence et la sévérité de la pourriture grise pour des valeurs de NDVI comprises entre 0,5 et 0,6 respectivement et de la pluie 15 jours avant les vendanges.
Ils ont par ailleurs découvert des corrélations entre la teneur en pectines et en tanins de la pellicule.
Ils espèrent que leurs travaux serviront au développement d’outils d’aide à la décision (OAD) spécifiques à botrytis qui permettront aux vignerons de réduire leurs traitements phytosanitaires.