En trois années d’expérimentation, nous avons des tendances qui se dessinent sur l’efficacité des solutions de biocontrôle contre la pourriture grise. Mais leur efficacité est irrégulière… Sans commune mesure avec les produits chimiques » résume Nicolas Aveline (Institut Français de la Vigne et du Vin), lors des cinquième rencontres viticoles d’Aquitaine, ce 31 janvier à Blanquefort. Le chercheur bordelais présentait les résultats des projets Biobot et Alb’s, dont l’objectif initial était de pouvoir conseiller les opérateurs viticoles sur l’utilisation des produits alternatifs.
Les chercheurs ont autant testé des produits naturels (acides gras, Amicarb, argile kaolinite, Mevalone, talc, tisane d’osier…) ou de micro-organismes (Amylo-X, Botector, Serenade Max, souches INRA de Trichoderma…). Leur dispositif expérimental s’est réparti sur deux parcelles de merlot, dans le Médoc et à Libourne, avec cinq répétitions pour 16 modalités testées avec des traitements positionnés selon une stratégie standard (5 à 6 traitements) ou suivant un modèle* (trois traitements post-véraison).
D’après les résultats observés en 2015, 2016 et 2017, certains produits de biocontrôle se révèlent être particulièrement plus efficaces que les autres. L’Amicarb se détache ainsi du lot par sa régularité. Des tendances « confirmant les essais Resaq Vitibio » précise Nicolas Aveline, qui ne cache pas sa déception face aux résultats de la Mevalone, « en dents de scie ». L’argile kaolinite montre des résultats très hétérogènes souligne le chercheur, qui reconnaît que cela n’empêche pas cette matière d’être utilisée au vignoble contre la pourriture grise. Les résultats se
résultats encore plus instables et difficiles à cerner pour les microorganismes ajoute le technicien.
Pour y voir plus clair, Nicolas Aveline annonce le lancement prochain de nouvelles plateformes de recherche sur le sujet. Notamment Alt’Fongi Biocontrôle, qui doit essayer de nouveaux produits de biocontrôle entre 2018 et 2020 pour prévenir la pourriture grise, le mildiou et l’oïdium.
* : Il s’agit du modèle Ciliberti de l’IFV, qui calcule la sensibilité théorique au Botrytis avec un indice quotidien (en fonction de la température et de l’hygrométrie), afin de positionner l’application des traitements sur les plages favorables.