ruit de l’hybridation entre la folle blanche et le noah apprécié pour ses qualités gustatives, le cépage baco blanc tolère très bien Botrytis cinerea grâce à la composition chimique atypique de ses baies.
« Le baco est très riche en eugénol, une molécule connue pour être apportée par le bois de chêne dans les vins et les boissons spiritueuses qui se révèle être un excellent antifongique » révèle une équipe de chercheurs de Bordeaux *.
Leurs études sur boîte de pétri ont montré deux effets distincts de l’eugénol : un effet direct, lorsque la molécule est au contact du champignon, et un effet de sa vapeur. « Cet effet de fumigation pourrait être très intéressant dans le cas de traitements post-vendange pour des raisins de table » estiment les chercheurs.
Appliqué aux concentrations auxquelles ils ont retrouvé la molécule dans la pellicule du baco, l’eugénol a inhibé environ 10% de la croissance des isolats de botrytis cinerea.
Des observations de 6 clones de baco dans une parcelle expérimentale des Landes ont permis de découvrir que toutes les vignes ne produisent pas la même quantité d’eugénol. Certains clones sont encore plus résistants au botrytis que le n°1086, seul clone actuellement autorisé dans le vignoble d’armagnac.
Les chercheurs ont également remarqué que la concentration en eugénol des pellicules est négativement corrélée à la maturité technologique (rapport sucres/acides).
* Xavier Hastoy, Anaïs Poirier, Céline Franc, Laurent Riquier, Marie-Claude Ségur, Gilles de Revel, de l’université de Bordeaux, Marc Fermaud, spécialiste en épidémiologie végétale à l’Inrae, et Marie-Claude Ségur, responsable qualité et développement durable du Bureau national interprofessionnel de l'armagnac.