lus qu’un régime de l’été, c’est une diète à s’imposer pour les années à venir : la chasse aux grammes d’équivalent CO2. Le poids du packaging dans le bilan carbone de la filière vin étant massif, la réduction globale du poids environnemental des bouteilles est cruciale pour pérenniser un commerce déjà soumis à bien des vicissitudes et incertitudes. La frugalité environnementale se déploie avec la recherche industrielle des bouteilles les plus légères sans renier les formes emblématiques (champagne comme bordeaux) et le verdissement des fours verriers (par l’électrification ou le recours au biométhane). Se passant de capsules, des opérateurs mettent même à profit les bouteilles en transition de teinte qui sont normalement écartées pour leurs couleurs inhabituelles.
La filière vin s’emballe donc pour la réduction de son empreinte carbone. Mais est-elle prête à sortir du moule verrier et passer le cap du réemploi, dont les effets environnementaux sont prometteurs pour l’environnement ? Ce serait une évidence pour certains, appelant à rejeter la bouteille à usage unique, c’est une aberration pour d’autres, critiquant un nivellement par le bas de la standardisation des bouteilles. Mais l’arbitrage de cette orientation est-il vraiment dans les mains de la filière ? Elle peut certes avoir un rôle de précurseur, ou de ralentisseur, mais ce sont surtout les consommateurs et les législateurs qui vont fixer le sens de l’histoire environnementale de l’emballage des vins. Un pacte vert pour l'impact verre ?