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Le match environnemental entre réemploi et recyclage des bouteilles de vin
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Entretien avec l’Ademe
Le match environnemental entre réemploi et recyclage des bouteilles de vin

D’après des études de l’Ademe, la plus-value environnementale du réemploi des bouteilles en verre sur le combo usage unique & recyclage est très nette, dès quatre utilisations et dans tous les scénarios. Entretien avec Marianne Guiot, ingénieure impliquée dans ces travaux.
Par Julie Reux Le 29 avril 2024
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Le match environnemental entre réemploi et recyclage des bouteilles de vin
Pour le vin, l'objectif de 5 à 10% de bouteilles réemployées à court terme est atteignable. - crédit photo : Jaimemesbouteilles
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ne première étude, publiée en juin 2023 (1), propose une nouvelle évaluation environnementale du réemploi en France. Quelles sont les conclusions ?

Marianne Guiot : Il s’agissait de comparer les emballages en verre à usage consignés à ceux à usage unique, et de définir le point de bascule. Un avantage systématique est observé à partir de la quatrième utilisation des emballages en verre consignés pour réemploi, par rapport aux emballages en verre à usage unique, pour cinq catégories d’impacts étudiées de manière approfondie : changement climatique, émission de particules, formation d’ozone photochimique, acidification, épuisement des ressources fossiles. Et ce quelle que soit la distance moyenne de transport modélisée (en France) et pour une grande diversité de produits mis en marché. 

Comment les caractéristiques de la filière viticole ont-elles été prises en compte ?

Le vin distribué sur le territoire Français n’est pas exclu de la modélisation et n’échappe pas à ces conclusions. Le réemploi apparaît comme justifié pour le vin, au même titre que pour d’autres filières, si l’on considère l’impact environnemental. En parallèle, une autre étude (2) a analysé les freins propres à cette filière. Ainsi, sur les vins de garde longue, le taux de rotation est moindre et la plus-value moins évidente ; enfin, l’étude exclut les contenants pour les effervescents type Champagne. 

Le réemploi plus favorable quel que soit le poids de la bouteille

Il y a aujourd’hui un flou autour du poids de la bouteille idéale. Vos conclusions s’appliquent-elles de la même façon si on compare une bouteille à usage unique mais allégée, à une bouteille réemployée mais plus lourde ?

Nous avons identifié et pris en compte cet aspect. Notre analyse s’est faite par gamme de valeurs, avec les bouteilles les plus représentatives possibles pour chaque gamme de produits, en partant des données fournies par la filière et les solutions réemployables existantes. Pour comparer, on a tout ramené au gramme par litre, en ajoutant un coefficient d’augmentation (jusqu’à +20%) de masse sur la bouteille réemployable, plus lourde que la bouteille à usage unique. L’étude révèle qu’à l’égard des cinq catégories d’impacts étudiées, y compris le changement climatique, et pour la majorité des scénarios considérés, le réemploi est favorable pour toutes les masses modélisées et ce malgré l’augmentation de masse appliquée sur les options réemployables.

Comment expliquez-vous ce résultat tranché ?

C’est très simple : le nombre de cycles de réemploi successifs amortit les impacts de l’étape de production de la bouteille, ainsi que de leur acheminement, vides, vers le site d’embouteillage. Or c’est la fabrication de la bouteille qui pèse le plus lourd dans le bilan final.

Mais quid du transport ?

Des études de 2018 avaient mesuré que le réemploi n’était pertinent que dans un rayon de transport de moins de 200 km… « Les chiffres de cette étude de 2018 dataient de 2016. Depuis, les modes de transport ont évolué, il y a eu des changements drastiques dans le parc routier. Mais surtout, pour cette nouvelle étude, nous sommes allés dans le détail du transport, à chaque étape entre le fabricant et les embouteilleurs, jusqu’au metteur en bouteille, puis le circuit de distribution… Nous sommes allés voir par exemple quel type de camions étaient utilisés pour livrer chaque type de commerce.

Quel modèle de distribution avez-vous étudié ?

Nous n’avons ciblé ni un type de producteur, ni un type de magasin, GD ou autre. D’ailleurs, quel que soit le mode de distribution, qu’on soit sur les flux d’un hypermarché ou d’un commerce de centre-ville, les étapes intermédiaires ne changent pas beaucoup.

La deuxième étude a étudié la faisabilité d’un passage au réemploi, filière par filière. Quel bilan dressez-vous pour la filière viticole ?

Cette étude-là se concentre sur les freins et leviers actuels au réemploi. Pour le vin, les freins sont principalement le nombre de rotation sur certains vins de garde, la question de l’export, et la petite taille des acteurs économiques, même si ce problème existe aussi pour les jus de fruits et la bière, et enfin l’absence de bouteille standard. Côté leviers, on a identifié l’effet positif sur les problématiques d’approvisionnement (pénuries, hausses de prix…), la fidélisation des clients, l’impact positif en termes d’image d’un engagement environnemental… Et à partir de tout ça, on a mesuré un objectif atteignable.

Quel est cet objectif atteignable pour la filière viticole ?

Pour arriver aux objectifs globaux de la loi Agec (10% de contenants réemployés en 2027), il faut en fait que tous les secteurs participent, mais à différentes hauteurs. La bière par exemple peut viser entre 25 et 35% de réemploi, mais pour le lait par exemple, c’est beaucoup plus compliqué. Pour le vin, entre 5 et 10% de bouteilles réemployées à court terme (2027), c’est atteignable. Mais à condition que le plan d’action soit mis en place. Ce qui ne passe pas nécessairement par un impératif réglementaire mais par un engagement des acteurs eux-mêmes. 

 

(1) Evaluation environnementale de la consigne pour le réemploi des emballages en verre en France, juin 2023, ADEME.

(2) Potentiels de développement du réemploi des emballages par secteur, septembre 2023, ADEME.

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