lors qu’il y aurait déjà 10 000 hectares de vignes dans le Languedoc intéressées par l’arrachage définitif (à 4 000 €/ha et perte de l’autorisation de replantation) et l’arrachage temporaire (à 2 500 €/ha sans possibilité de replanter pendant 4 ans), d’après le récent sondage FranceAgriMer, les représentants viticoles de la région ne veulent clairement pas d’un emballement dévastateur pour le vignoble du Midi. Tenu ce mardi 16 juillet, le comité de pilotage fondateur réunit les Sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural (SAFER) et la filière vin (Intersud de France, Coopération Agricole d’Occitanie, Vignerons Indépendants d’Occitanie, Union des Entreprises Vinicoles Méridionales et Chambre d’Agriculture d’Occitanie). Voulant marcher sur les deux jambes de la restructuration (définitive et temporaire), « les forces en présence se sont accordées sur la nécessité de faire le bon constat et de calibrer le bon objectif pour accompagner au mieux ceux qui souhaitent arrêter l’activité viticole tout en garantissant au vignoble de demain, une adaptation essentielle aux marchés pour ceux qui veulent se restructurer mais aussi un avenir pour les jeunes » indique un communiqué.
Concrètement, « plusieurs critères ont été recensés » dont « le maintien des surfaces en blanc » comme la déconsommation touche principalement les vins rouges (alors que les vins blancs et effervescents affichent des ventes en croissance), « mais également le besoin de croiser les cibles marchés et les profils vins attendus* avec la contrainte climatique des territoires » notamment la pression de la sécheresse qui se fait ressentir (Pyrénées-Orientales surtout, mais aussi dans l’Aude, l’Hérault…), et qui pousse à conserver les parcelles irriguées et potentiellement raccordables. Comme l’évoquait la SAFER Occitanie ce mois de juin, ne voulant pas de « mesures d’arrachage aveugle » comme l’indiquait Frédéric André, son directeur.


Désormais en juillet, « cette rencontre n’a pas pour enjeu de déterminer une position favorable ou contraire à l’arrachage. Notre rôle aujourd’hui tous ensemble est de préparer le foncier viticole de demain » indique Dominique Granier, le président de la SAFER Occitanie. « La SAFER peut nous aider à engager de la pertinence et du message sur le terrain. Il faut accompagner, consolider et surtout ne pas détruire des surfaces sans appréhender les enjeux collectifs du territoire » déclare Jacques Gravegeal, le président d’Intersud de France, qui connaît bien les enjeux de réduction du potentiel de production et de restructuration qualitative, ayant participé activement au plan de rénovation de la viticulture méridionale de 1973 (présenté par Jacques Chirac, alors ministre de l’Agriculture, quand Jacques Gavegeal présidait les Jeunes Agriculteurs de l’Hérault).
Un demi-siècle plus tard, ce pilotage dépend du plan d’arrachage temporaire/différé dont le lancement mi-octobre reste suspendu à la validation de Bruxelles.
* : Le comité de pilotage doit apporter « une définition des profils de vins attendus pour des marchés ciblés au travers d’une segmentation tenant compte des vins à indication géographique : AOP / IGP mais aussi des vins sans IG gérés à partir de notre bassin ».