menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Politique / 2 députés sortants croisent le fer et leurs programmes viticoles (RN et Renaissance)
2 députés sortants croisent le fer et leurs programmes viticoles (RN et Renaissance)
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Entretien croisé
2 députés sortants croisent le fer et leurs programmes viticoles (RN et Renaissance)

Rompus aux débats dans l’hémicycle, ces deux députés girondins en campagne confrontent leurs visions aux enjeux de la déconsommation de vin, les plans d'arrachage, les autorisations de phytos, les importations de vins espagnols et italiens… Ce sont tous deux des figures de la politique viticole en tant qu’exploitants bordelais et élus impliqués dans les derniers textes actuellement suspendus à l’Assemblée Nationale. Echange ce 17 juin entre Grégoire de Fournas (Rassemblement National, cinquième conscription dans le Médoc) et Pascal Lavergne (Renaissance, douzième circonscription dans l’Entre-deux-Mers) avant les élections anticipées (30 juin et 7 juillet 2024).
Par Alexandre Abellan Le 18 juin 2024
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
2 députés sortants croisent le fer et leurs programmes viticoles (RN et Renaissance)
Programme contre programme pour Grégoire de Fournas (39 ans), rapporteur de la commission d’enquête sur la perte de souveraineté alimentaire de la France, etPascal Lavergne (56 ans), rapporteur du projet de loi pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations en agriculture, tous deux réunis ce 17 juin à Bordeaux. - crédit photo : Alexandre Abellan
L

e travail parlementaire s'est brutalement interrompu avec la dissolution de l’Assemblée nationale ce dimanche 9 juin. Est-ce que vous regrettez la perte des travaux qui était en cours ou espérez- vous que ce retour anticipé aux urnes donne un nouvel élan à ces sujets attendus par la filière ?

Pascal Lavergne : J'ai envie de dire oui, je suis embêté que les travaux soient interrompus, particulièrement pour la filière viticole. Parce que j'avais un texte qui était plutôt important en l'occurrence, que je devais défendre aujourd'hui à 16 heures dans l'hémicycle et qui concernait les traitements par drone. Ça concerne peu la Gironde, mais ça concerne beaucoup la filière viticole dans les zones où il y a des terrains accidentés et des fortes pentes, à savoir les vignobles de Jurançon, du Jura, la Côte Rôtie dans la vallée du Rhône, l’Alsace… Et pour d’autres productions importantes, comme les bananiers. J'avais déposé une Proposition de Projet de Loi (PPL) qui a été reprise et cosignée par le groupe (Renaissance à l’Assemblée) qui, je pense, aurait eu de bonnes chances d'être validée, puisqu’à part la gauche, les autres groupes avaient plutôt l'intention de valider ce texte qui qui tombe sous le sens (avec l’expérimentation de la loi Egalim, un avis favorable de l'INRA et de l'Anses, même si ce dernier est plus réservé).

Par rapport à la filière viticole et plus généralement pour la filière agricole, la loi d'orientation est en est en stand-by. Alors sera-t-elle reprise ou sera-t-elle abandonnée ? Elle devait être en discussion au Sénat pour éventuellement une commission mixte paritaire qui aurait pu se tenir en juillet. Maintenant, on est dans une grande incertitude alors que le monde agricole attendait beaucoup. Mais je ne doute pas que ce travail sera repris parce que tout le monde a conscience que l'agriculture et la viticulture ont besoin que l’on se porte à leur chevet.

Grégoire de Fournas : Je veux d'abord dire que nous (groupe Rassemblement National au parlement), nous aurions voté le texte sur l'utilisation des drones. Mais je ne suis pas sûr que cette mesure réponde à la crise viticole qui frappe très durement toute la filière viticole en France. Je pense que d'une façon plus générale, on a perdu l'estime que l'on doit avoir de la filière viticole qui est une fierté nationale. Et je parle d’une estime au niveau de la responsabilité politique. La consommation du vin, c'est un aspect du mode de vie à la française que l'on doit défendre et il faut bien reconnaître que sous la pression de certains hygiénistes, des écolos, y compris même du ministère de la Santé, on a eu des attaques sévères contre ce mode de vie et contre la consommation responsable du vin. Il y a un changement de vision des choses qui doit être opéré.

J'en ai plusieurs fois parlé au sein de l'Assemblée, mais on ne peut plus se permettre d'avoir des campagnes au mois de janvier qui dénigrent la consommation du vin. On ne doit plus se permettre d'avoir des ministres qui ont honte de dire que le vin c'est quelque chose de de bien. Ce n'est pas le seul, mais c'est un point important pour pouvoir relancer la filière et la consommation responsable du vin, qui ne cesse de dégringoler en France. Encore une fois sous la pression de gens qui soit s'attaquent à un mode de vie, soit n'osent plus défendre le vin et le savoir-faire français.

 

Les campagnes du Dry January n’ont jamais été soutenus par le gouvernement, avec un veto mis par le président de la République, Emmanuel Macron…

Grégoire de Fournas : Oui, parce qu’ils se sont rendus compte que c'est allé trop loin. Mais c'est arrivé par d'autres formes. Il y a eu d'autres tentatives : celle d'augmenter la fiscalité sur le vin au dernier projet de loi de finances. Ce qui aurait été une catastrophe. Bercy a reculé sous la pression de la filière. Mais on voit bien qu'il y a quand même des tentatives diverses et variées qui n’ont pas été très bien combattues au sein de la précédente majorité, peut être par quelques-uns par ci par là, parce que nous restons encore une fois dans cette logique où boire du vin c'est une mauvaise chose. C’est faux, je considère avec mon mouvement politique que le vin c'est un pilier essentiel de la culture française, c'est un mode de vie et qu’il faut être capable de le défendre.

 

Considérez-vous avoir défendu la culture du vin monsieur Lavergne ?

Pascal Lavergne : Je crois que personne ne peut me prendre en flagrant délit de ne pas avoir défendu le vin. De ne pas avoir défendu une consommation raisonnée. Parce que je sais que les syndicats viticoles, et principalement ici à Bordeaux, sont extrêmement vigilants à ça. J'ai parfaitement joué mon rôle et je voudrais quand même le rappeler. [NDLA : Lors des débats sur l’augmentation des droits d’accise du vin] je voudrais rappeler la question que j'ai posée le 18 juillet 2023 à l'Assemblée nationale, contre une éventuelle taxation comportementale sur les alcools portée par des députés, certes peut-être de la majorité, mais aussi beaucoup des oppositions (reprise actuellement au Sénat). Je crois que j'ai été vraiment à l'offensive à ce moment-là, parce qu'il y avait des mesures de taxation qui étaient soutenues, notamment par des groupes de gauche. Et je crois que le duo que j'ai joué à ce moment-là avec Thomas Cazenave [NDLA : ayant cosigné une lettre contre cette taxation comme député de Gironde] qui est devenu ministre des Comptes publics dans l’intervalle, a permis une discussion avec Matignon jusqu’au 15 août.

Il faut déjouer sans cesse ces projets qui consistent à taxer le vin de la même façon que les autres alcools forts. Le vin, c'est pour moi un produit du terroir qui doit être consommé avec modération pendant des repas ou avec un accompagnement. J’étais ce samedi à la fête des vins de la Sauve dans l’Entre-deux-Mers qui est le cœur de mon territoire. J'ai bu deux verres de vin en mangeant une entrecôte : à la sortie il y avait un éthylomètre pour vérifier qu'on était en état de conduire. J’étais à 0,04 g/l : voilà une consommation avec modération qui permet aux viticulteurs de vivre si l’on a ces gestes intelligents, réguliers et qui donnent beaucoup de plaisir à celui qui consomme.

 

Pour la majorité présidentielle sortant, la dénormalisation de la consommation de vin est un peu le sparadrap du capitaine Haddock. Au niveau européen, il y a notamment eu le rapport de lutte contre le cancer (Beca)…

Pascal Lavergne : À chaque fois, les députés de régions viticoles jouent un rôle majeur pour déjouer les plans qui peuvent être développés à Bruxelles. Ou même qui peuvent être développés au sein du groupe parlementaire. Parce qu'il y a effectivement des personnes qui, par leur passé, par rapport à leurs enfants, qui effectivement ont une vision un petit peu particulière de ça. Donc il faut sans cesse être vigilant là-dessus et croyez que je le serai encore demain.

 

Si vos partis respectifs prennent la majorité, absolue ou relative, à l’Assemblée Nationale après le deuxième tour du 7 juillet, que ferez-vous des textes suspendus (Projet de loi d’orientation agricole, transmission budget 2025, révision d’Egalim, nouveau plan Ecophyto, régulation des importations de vins espagnols, traité de libre-échange avec le Canada : le CETA…) ?

Grégoire de Fournas : La loi d’orientation agricole, nous avons voté contre parce que nous considérions que cette loi était une façon de prendre les agriculteurs pour des imbéciles. Il n'y a en réalité pas grand-chose dans cette loi qui réponde aux grands enjeux de la mobilisation agricole et des revendications qui se sont exprimées en janvier. Je crois qu'il y a deux axes majeurs, en plus de celui d'être capable de défendre le vin (et je concède à Pascal Lavergne la défense qu'il a pu faire, ayant peut-être un aspect un peu frondeur dans cette majorité). Il faut cesser avec l’écologie punitive, qui se traduit par le règlement européen SUR [NDLA : réduction de l’usage des phytos] qui a été repoussé au Parlement européen grâce notamment à mon mouvement au niveau français parce que les députés macronistes avaient voté pour...

Pascal Lavergne : Alors non, le trilogue ça ne se passe pas comme ça. Il y a une partie des députés européens et notamment Irène Tolleret [NDLA : vigneronne et eurodéputée Renew sur la précédente mandature] qui n'a pas voté comme un certain nombre d’autres élus et qui ont permis effectivement avec votre appui que ce règlement SUR soit abandonné.

Grégoire de Fournas : Au Parlement européen, il y a deux frondeurs dans la majorité, celle que tu cites et Jérémy Decerle [NDLA : éleveur et eurodéputé Renew]. En revanche, les autres députés Renew français ont bien voté pour le règlement SUR. Donc ne faites pas une généralité de deux cas particuliers. Et puis le règlement SUR français est le plan Ecophyto, qui vise le même objectif européen : continuer à réduire de 50 % les produits phytos alors que nous voyons encore cette année, comme nous l'avons vu l'année dernière, que les viticulteurs sont démunis d'outils pour pouvoir lutter notamment contre le mildiou. Ce qui est une véritable catastrophe. Ça entraîne des pertes de rendement et ça aggrave les coûts de production, parce que ce sont généralement des produits plus chers et qu’il faut passer plus souvent.

Je rappelle quand même que la Redevance pour Pollution Diffuse (RPD) qui a été augmentée au dernier Projet de Loi de Finances (PLF) a été heureusement abandonnée sous la pression de la mobilisation agricole. Ce qui nous aurait placés sinon dans une difficulté pour pouvoir exporter les vins, parce que quand on augmente les coûts de production, on dégrade la compétitivité. Ce qui nous place aussi en état de dissociation de concurrence. Je parle des 6 millions d’hectolitres de vins que nous importons tous les ans depuis l'Espagne et l'Italie qui sont, je suis désolé de le dire, en concurrence directe avec la viticulture française. Parce que quand vous vous avez des vins qui sont produits avec des SMIC à 7 € alors que nous sommes 50 % plus cher, que nous avons des coûts de production qui sont plus élevés. Ces importations de 6 millions hl sont quand même plus importantes que toute la production du Bordelais, déstabilisent toute la filière du Languedoc qui concurrence ensuite lui-même les vins du Bordelais.

Et donc la viticulture se retrouve en difficulté, dans cette politique qui consiste à vouloir arracher 100 000 hectares de vignes en France, tout en laissant ces 6 millions hl entrer sur le territoire national. Et remplacer la viticulture française par des viticultures d'ailleurs, qui ne respectent pas les mêmes normes sociales, qui ne respectent pas les mêmes normes environnementales et finalement la viticulture se retrouve dans la dans la même situation que de nombreuses filières agricoles françaises, à cause de cette distorsion de concurrence que nous nous imposons.

 

Ce serait donc une sorte de grand remplacement de la viticulture française ? Quand on échange avec les négociants qui importent le volume de ces vins, ils considèrent que ces vins de base mousse ou d’assemblage de la Communauté européenne ne peuvent se trouver à prix équivalent en France.

Grégoire de Fournas : Sur les 6 millions hl importés, ils sont loin d’être réexportés. J'entends l'histoire qui dit qu’un BIB de rosé espagnol, ça n'a rien à voir avec le rosé qu'on peut faire en France, que ce n’est pas la même clientèle et machin. Moi je suis désolé, y a un cubi de rosé français que vous ne buvez pas si vous buvez un cubi de rosé espagnol. Et c'est pareil pour les autres vins. Et puis il ne faut pas croire non plus que les importations venant d'Espagne et d'Italie sont seulement des vins d'entrée de gamme. Il y a aussi des vins relativement chers. Alors je ne dis pas qu'il faut arriver à des importations de 0, mais quand on a 6 millions hl, encore une fois ce sont forcément des importations massives qui concurrencent déloyalement et qui déstabilisent le marché.

 

N’y a-t-il pas aussi un enjeu de structuration de la gamme des vins de France, avec des bassins qui sont très orientés sur l’AOP, comme Bordeaux, ou d’autres qui sont trop spécialisés sur les vins tranquilles, sans pouvoir proposer d'alternative aux proseccos, dans les vins IGP du Sud par exemple ?

Grégoire de Fournas : Je suis désolé, mais dans le Bordeaux on est capable de faire des vins IGP, on est capable de faire des vins d’entrée de gamme, on est capable de faire des crémants… Il faut s'adapter et on s'adaptera. Mais moi j'ai du mal à croire que l'on ne soit pas capable de faire la même chose que le que ce que nous importons.

 

Pour vous, monsieur Lavergne, si jamais il y avait une majorité relative ou absolue pour votre parti, repartiriez-vous avec les textes agricoles suspendus en l’état ou y aurait-il des modifications ?

Pascal Lavergne : Je voudrais d’abord répondre globalement à ce qu'est ce qui vient d'être dit. Parce que l’on peut effectivement dans un propos dire des choses qui flattent l'oreille de celui qui cherche un responsable aux raisons de sa maladie ou de ses défaillances en l'occurrence. Effectivement, je crois qu'il faut prendre conscience aujourd'hui qu'un plan d'arrachage est nécessaire en France et il est nécessaire en Europe. Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, a annoncé en février un plan d'arrachage européen de 100 000 hectares en France (qui a déjà d'ailleurs commencé à Bordeaux depuis la campagne 2024, avec un dossier préparé dès 2022 et mon élection). Les Italiens en ont besoin aussi, un peu moins que nous sans doute, mais les Espagnols arrachent à tour de bras aujourd'hui pour des raisons également liées au changement climatique. Parce qu’ils ont des problématiques de rendement.

Concernant les phytos, effectivement je crois que Grégoire de Fournas a raison. Nous avons aujourd'hui un changement climatique que l'on observe. C'est la deuxième année consécutive sur cette façade atlantique que l’on a un climat quasi-tropical. Il fait moins chaud que l'année dernière, mais pour autant il pleut, il fait doux et le mildiou se développe. Donc à un moment donné, il faut que les producteurs continuent à avoir des moyens pour pouvoir lutter contre cette maladie. Et en attendant que l’on ait des cépages résistants, il faut décorseter ces appellations d'origine parce qu’elles peuvent aujourd'hui être un frein finalement à notre capacité d'adaptation au marché.

Aujourd'hui, il n’y a qu'une chose qui dicte ce que l'on doit faire en production : c'est le client. Voilà, c'est le client qui décide, c'est le client qui a l'argent, c'est le client qui achète au prix où il le veut et qui achète une certaine qualité. Et ça, je crois que Bordeaux l'a compris. Récemment, avec les travaux qui ont été conduits sur le plan de l'analyse commerciale avec la nouvelle campagne de communication. C'est finalement le défaut des grands pays de tradition qui pensent que cette tradition va pouvoir être épousée par tout le monde ad vitam aeternam. Mais nous sommes dans un mode de consommation où le numérique accélèrent les choses. Les goûts évoluent.

 

Sur l'enjeu de l'arrachage européen, la filière veut savoir si en cas de changement de majorité l’engagement d’un plan opérationnel dès ce 15 octobre sera tenu. Qu’en est-il monsieur de Fournas ?

Grégoire de Fournas : Moi je suis désolé, l’arrachage c'est un plan social de la viticulture. Donc, je ne dis pas que dans le contexte dans lequel nous sommes arrivés, il ne soit pas maintenant rendu indispensable. Mais faire juste de l'arrachage sans retrouver des moyens de compétitivité, sans être capable de de de soutenir la consommation sur le marché intérieur, c'est juste l'étape avant des plans d'arrachage successifs qui détruiront la filière viticole française. Je n’ai pas été opposé au plan d'arrachage dans le dans le Bordelais. Je ne suis pas nécessairement opposé au plan d'arrachage français au niveau européen. Mais il faut que l'on retrouve des leviers de compétitivité, de croissance sur la consommation.

Il faut que l'on soutienne les exportations en mettant au service des exportations viticoles, les moyens diplomatiques que nous avons dans les ambassades, qui sont nombreuses mais qui sont sous-exploitées. Il faut que l'on soit capable de défendre. Au même titre que l'aéronautique, la filière viticole française, qui est un secteur poids lourd de l’économie et qui pèse énormément dans la balance commerciale. Si on se contente d'arracher, dans 20 ans il n’y aura plus de viticulture en France.

Pascal Lavergne : Je n'ai jamais dit qu'il fallait se contenter uniquement d'arracher. Il faut que chaque région viticole soit en capacité de s'adapter à la demande du marché. Je crois que ça a été compris et ça participe effectivement de la sauvegarde de la filière viticole qui, il faut effectivement le dire, est quand même une filière d'excellence. J'entends Grégoire de Fournas parler d'ambassade et il est toujours très favorable, comme le Rassemblement National, pour exporter mais sans que l'on puisse importer. Sauf qu’à un moment donné, les échanges commerciaux vont dans les deux sens. On ne peut pas fermer les frontières pour les importations et vouloir les ouvrir pour les exportations. La filière viticole a besoin de pouvoir commercer à l'extérieur, sinon elle est morte.

Nous rayonnons dans le monde parce que nous exportons 15 milliards € d'excédents. Ce sont des emplois sur les territoires, dans les zones les plus rurales que l'on puisse avoir. C'est aussi de de l'aménagement paysager qui génère 5 milliards € de recettes touristiques directement liées à l'activité viticole. Je continuerai à la défendre si je suis élu, quelle que soit la majorité. Mais il faut être factuel, elle a besoin de se restructurer aujourd'hui parce qu’elle a trop d'hectares. Et il faut continuer ces discussions sur le dispositif de restructuration, pour allonger les droits de plantation pour pouvoir replanter s'il y a besoin de développer le marché dans 6 à 8 ans parce que les conditions économiques seront différentes, parce que l'on aura trouvé des cépages résistants…

C'est nécessaire de passer par là à un moment donné. Vous savez, moi j'ai été exploitant agricole avec des bovins viandes, j'ai décidé d'arrêter de vendre à la grande distribution pour commercialiser moi-même en circuit court, mais j'ai réduit mon cheptel pour avoir la capacité de produire ce que j'étais capable de vendre à un prix qui était un prix qui permettait de dégager du résultat. Là, à l'échelle de la filière vin, il y a globalement 700 000 ha et on pense qu'il faut descendre à 600 000 ha pour avoir la capacité de produire uniquement ce que l'on vend aujourd'hui.

À Bordeaux, on a une capacité de production de 5 millions hl alors que l’on a la capacité de commercialiser 3,6 millions hl. En fonction des profils produits que l'on veut faire, compte tenu de l'évolution climatique, est-ce que les gains de productivité dont parle Grégoire de Fournas ne passe pas finalement par une hausse des rendements à l'hectare qui permet effectivement d'avoir des profils de vins peut être plus légers et un peu plus souples. Je crois que l'on n’est pas au bout de cette révolution à la fois technique et commerciale dont on a besoin pour faire vivre dignement des territoires et des gens qui travaillent durement.

 

Quelles sont vos réactions à ces sujets import/export et d’évolution de la production/de la consommation ?

Grégoire de Fournas : La critique de Pascal Lavergne me permet de répondre à une caricature qui est peut-être faite de notre programme. Nous n’avons jamais été contre les échanges internationaux et commerciaux. En revanche, nous défendons que ces échanges internationaux soient basés sur le principe du juste échange. Que ce ne soit pas non plus l'anarchie où l’on se laisse envahir par les importations. Là, je parle de toutes les filières agricoles, avec des importations qui ne respectent aucune de nos normes sociales et environnementales, qui détruisent encore une fois des filières dont celle viticole. Je le dis très sincèrement.

En revanche, encore une fois, nous défendons le principe des échanges internationaux, mais qui soient basés sur la réciprocité et des concurrences loyales. Quand nous défendons l'exception agriculturelle*, c'est à dire de sortir l'agriculture des traités internationaux, cette disposition peut se faire en mettant à part le secteur viticole. C'est d'ailleurs une proposition qui est formulée par le président des vignerons indépendants, Jean-Marie Fabre. Sortons des négociations des traités de libre-échange l'agriculture, mais en y laissant la viticulture pour pouvoir continuer à exporter du vin vers le Canada. Ce que l'on faisait d'ailleurs au passage avant le CETA, qui n’a pas ouvert la porte des exportations, l’augmentation était déjà à l'œuvre avant.

Ça me paraît important de respecter un principe de compétitivité pour ne pas renchérir les coûts de production. Quand on alourdit les productions de normes environnementales dictées par la stratégie de la ferme à la fourchette au niveau européen, dont le règlement SUR qui, dans son étude d'impact prévoyait une baisse de 25 % des rendements viticoles français, on dégrade la compétitivité et la capacité de pouvoir occuper des marchés. J'ai été rapporteur jusque à dimanche dernier d’une commission d'enquête sur les raisons de la perte de souveraineté alimentaire de la France et je n'ai vu à aucun moment une prise de conscience du ministre, auditionné pendant 3 heures, de cette absolue nécessité que la filière agricole et viticole puisse retrouver la compétitivité pour pouvoir rester concurrentielle à l'étranger.

 

Faisons un peu de science-politique fiction : vous ministre de l’Agriculture, quelle serait votre priorité pour la filière vin ?

Grégoire de Fournas : Ce sont les trois axes dont je viens de vous parler. À la fois. Permettre de de de recommuniquer positivement sur la consommation responsable du vin pour soutenir la consommation sur le marché intérieur. La deuxième c'est de lever tous les freins et toutes les entraves à la production, évidemment on ne va pas réautoriser tous les produits phytos, mais retrouver de l'harmonie avec la législation européenne en luttant contre la surtransposition. Le troisième point, ce sont les discussions sur les importations et la concurrence de l'Espagne et de l'Italie. Ce n'est pas un sujet simple, parce que nous sommes dans un marché unique et qu’il y a des règles. Mais en retrouvant de la compétitivité face à ces pays, on peut déjà régler une partie du problème et puis avoir une nécessaire discussion. Alors ça, c'est un chantier européen qui ne sera pas forcément mené dans le cadre d'une cohabitation mais il y a une nécessaire réflexion à avoir au sein de l'Union Européenne sur le marché unique.

 

Et vous ministre de l’Agriculture, monsieur Lavergne, quelle feuille de route ?

Pascal Lavergne (visiblement amusé) : Alors pour la filière vin, et plus généralement pour la filière pour la filière agricole, étant rapporteur de la loi d'orientation agricole sur un certain nombre d'articles, notamment de simplification, je reprends en l’état ce texte. Quitte à aller même un peu plus loin sur les mesures qui ont été demandées par les exploitants agricoles pendant la crise et que j'avais évidemment identifié pour être depuis 37 ans sur cette filière. Ce sont donc des mesures qui ont été votées sans la voix de Grégoire de Fournas sur cette loi d’orientation.

Je voudrais redire à Grégoire de Fournas que l’on ne gouverne jamais qu'avec sa propre majorité, fut-elle absolue. Parce que l’on a aussi le devoir de tenir compte de de l'ensemble de la société. On ne gouverne pas que pour ceux qui ont voté pour vous, on gouverne pour tous et on doit continuer à écouter ce que disent les oppositions et à un moment donné, trouver des zones d'équilibre. Ce qui a toujours été d'ailleurs extrêmement compliqué dans cette majorité relative parce que les partis de gouvernement de gauche et des Républicains n'ont jamais voulu saisir la main tendue de la majorité relative pour pouvoir faire des textes. Quand bien même on leur donnait, on leur donnait nos voix pour un certain nombre d'amendements intelligents qu'ils portaient.

Grégoire de Fournas : Vous disiez qu’il faut prendre en compte l'avis de la société et des oppositions, de façon générale ou sur un sujet en particulier ?

Pascal Lavergne : De façon globale, mais aussi pour les phytos en particulier et le respect de l'environnement. On ne peut pas revenir avec des vieux produits à la con comme l’atrazine.

Grégoire de Fournas : Mon propos est que le plan Écophyto est une surtransposition. Alors qu’il n’y a plus de règlement SUR avec un objectif de baisse de 50 % des phytos, on ne peut pas maintenir un plan écophyto alors que la filière a déjà fait des efforts considérables.

Pascal Lavergne : Il y allait y avoir un texte sur les phytos [à l’Assemblée nationale] et dans le règlement SUR il y avait aussi des points très positifs. Comme l'utilisation des drones, dont vous avez minimisé l’importance pour la filière viticole. Mais quand ça concerne l'Alsace ou la Côte Rôtie, il y a quand même des gains de productivité.

Grégoire de Fournas : Je n'ai pas tout à fait dit ça. J'ai dit que c'était un texte intéressant, qu'on allait voter, mais que ce n'est pas ça qui allait sauver la viticulture. Il est intéressant que ce texte sur les drones allait passer sans la réglementation SUR, qui n’était peut-être pas si nécessaire… Sur un point de forme, nous avons été capables de voter certains de vos textes, et nous aurions voté notamment suivi sur les drones, en revanche, vous, vous n'avez jamais soutenu un seul de nos amendements. Donc le sectarisme, n’est pas forcément le monopole de la gauche.

Pascal Lavergne (sourire) : Je suis d'accord. Je ne suis pas le petit doigt sur la couture du pantalon.

Grégoire de Fournas : Sur la question des phytos, nous sommes dans un contexte où nous voulons être plus vertueux que les normes européennes qui sont déjà très consolidées scientifiquement. Nous avons toujours combattu le zèle qui était à l'œuvre au sein du gouvernement dans une logique où il fallait absolument faire plus vert que vert depuis 2017 : baisser absolument les phytos, baisser le nucléaire... Il y a eu ce changement d'état d'esprit vis-à-vis du nucléaire. J'avais espéré qu'au moment de la mobilisation agricole, le gouvernement et la majorité fassent le même renversement de logique avec l'agriculture. Malheureusement, on l'a vu par la suite, ça n’a pas été le cas et je le regrette sincèrement. Ce que nous défendons, ce n'est pas non plus de de faire tout et n'importe quoi, mais c'est de nous aligner sur le standard européen pour éviter les distorsions de concurrence et cette perte de compétitivité qui est préjudiciable pour la viticulture et l'agriculture françaises.

Pascal Lavergne : On n'a que trop surtransposé. Et si j'ai proposé un texte sur les drones, c’est parce qu’il y avait encore un peu de surtransposition et que le droit européen nous permet de faire mieux. Mais quand je regarde les amendements qui étaient proposés sur ce texte, dont je me félicite d'apprendre que Grégoire de Fournas et son groupe l'auraient voté…

Grégoire de Fournas : Je ne suis pas sûr que ce soit une surprise…

Pascal Lavergne : Ce n'est pas une surprise, mais en fait tout le bloc de gauche était contre, y compris les socialistes [NDLA : dont Pascal Lavergne était issu avant de rejoindre Emmanuel Macron]. Ça veut dire qu'ils étaient dans leur grotte pendant les manifestations agricoles. A un moment donné, on peut rêvasser sur une agriculture bucolique, mais il faut une agriculture qui soit en capacité de nourrir les gens sainement, mais également à un coût qui soit raisonnable.

 

Autre scénario de science-politique fiction : s’il n’y avait pas de majorité absolue à l’Assemblée nationale, seriez-vous prêt à un travail de compromis dossier par dossier, notamment sur les enjeux viticoles que vous partagez ?

Grégoire de Fournas : Je vous ai déjà partiellement répondu. Nous avons voté pour tous les textes sur lesquels il n’y avait pas de choses qui allaient à l'encontre de ce que nous portons et qui pouvaient être utiles. Sur la loi d’orientation agricole, très sincèrement on s'est posé la question, mais il y avait plusieurs dispositions dans ce texte qui n'étaient pas soutenables. Nous avons voté contre, mais nous avons toujours été ouverts à la discussion. Je lance ce signal à Pascal Lavergne : la viticulture, l'agriculture et même le destin du pays méritent qu'on cesse ses positions sectaires. Qui franchement n’amènent à rien. J'espère que nous arriverons avec une majorité absolue à l'Assemblée nationale, mais dans le cas d'une majorité relative, j’espère que nous arriverions à trouver des points d'entente. Nous n’avons pas les mêmes programmes, mais je pense que sur la viticulture on peut trouver des points d'accord pour faire avancer les sujets.

Pascal Lavergne : J'aimerais que Grégoire de Fournas réponde à la question de l'agrivoltaïsme, parce que le Rassemblement national a toujours été extrêmement réservé sur les énergies renouvelables. Moi, je suis dans cette circonscription de l'Entre-deux-Mers où l’on arrache beaucoup, où un certain nombre de viticulteurs sont intéressés par des ressources compensatoires ou complémentaires. J'ai toujours considéré que le l'agrivoltaïsme était une opportunité pour l'agriculture dans des zones intermédiaires où les sols sont à faible à faible potentiel agronomique. L’agrivoltaïsme est aussi une opportunité pour compléter des revenus d'une activité extensive avec des prairies. Des viticulteurs se posent la question de confier leurs terres à des éleveurs qui feraient paître leurs bovins sous les panneaux photovoltaïques puisqu'on est à côté d'une grande métropole, qui consomme encore de la viande.

Dernièrement je suis rentré au restaurant l’Entrecôte, il y avait beaucoup de jeunes qui y mangeaient. Dans une ville écolo, ça fait plaisir quand même de voir qu'il y a des gens qui mangent de la viande. Donc il faut aussi qu'on ait un bassin de production à proximité de cette de cette grande métropole. Pour autant, on ne doit pas défigurer le paysage. Comme pour les filets paragrêles au-dessus des vergers, je crois que bien organisé dans le paysage, le photovoltaïque n’est pas plus vilain.

Grégoire de Fournas : Pascal Lavergne a réussi à faire une transition entre panneaux photovoltaïques et l'Entrecôte... Je veux vraiment saluer ce talent intellectuel. Je partage le souci de Pascal Lavergne de ne pas défigurer les paysages. J'ai voté contre le texte sur les éoliennes, lui a voté pour.

Sur le photovoltaïque, je pense qu'il faut être honnête vis-à-vis des Français. Le développement du photovoltaïque, c'est le développement de l'énergie chère. Et alors que les Français ont vu leur facture d'électricité augmenter de 45 %  depuis 2022, et que des boulangers ont fait faillite à cause du prix de l'électricité, je crois qu'il faut leur dire que les énergies renouvelables sont par nature des énergies intermittentes et polluantes, parce que forcément les substituts sont des productions fossiles. Ce n’est pas comme que l'on va revenir à une énergie compétitive pour pouvoir soutenir l'économie.

Je suis défavorable au développement de l’agrivoltaïsme, principalement pour cette raison d’une production d'énergie chère. Mais je ne suis pas dans une logique où je cherche des compléments de revenus à l'agriculture. Je suis dans une logique où l’on puisse retrouver du revenu sur les productions principales des agriculteurs. Je trouve dommage que l'on renonce à ce combat et que finalement on dévoie les agriculteurs dans des productions annexes qui n'ont rien à voir avec leur métier principal. Il peut y avoir des idées qui tiennent la route, je ne suis pas aussi radical sur la méthanisation par exemple qui peut avoir des avantages (production stable, pilotable et stockable). Il ne faut pas basculer dans ce qui serait un dévoiement de la souveraineté alimentaire

Pascal Lavergne : Je réponds à ça que l’agrivoltaïsme s'inscrit aussi dans le pragmatisme du bon sens paysan. Il ne faut pas mettre, y compris pour l'énergie, tous ses œufs dans le même panier. Moi je suis favorable au nucléaire, et j'ai toujours été favorable au nucléaire. À un moment donné, il faut quand même un mix énergétique. Il ne faut abandonner ni le photovoltaïque, ni l'éolien là où il est nécessaire (et notamment l'éolien offshore en mer), ni la méthanisation (qui a aussi ses limites en consommant de l'espace agricole).

 

Pour finir, quelle question souhaiteriez-vous poser l’un à l’autre ?

Grégoire de Fournas : Pascal Lavergne m’a déjà posée sa question (sur l’agrivoltaïque)

Pascal Lavergne : Qu’est-ce que je vais faire si je suis battu, c'est ça que l’on pourrait me poser comme question ?

Grégoire de Fournas : Très bien.

Pascal Lavergne : Bon, déjà, je ne pars pas pour être battu, je pars pour gagner. Et je pense que la configuration dans cette circonscription où j'ai un duo France Insoumise/France Insoumise au premier tour me fait appeler à un vote utile. Je crois que c'est important aussi de savoir qu'il y a un député qui depuis qu’il est élu en 2018 a bossé pour son territoire. Ça, personne ne peut me prendre à défaut sur ça et je continuerai à le faire. Et si je ne suis pas élu, je ne suis pas trop loin de l'âge de la retraite, je reprendrai peut-être quelques vaches et je ferai un potager.

Grégoire de Fournas : Il faut cultiver son jardin. C’est une bonne philosophie.

 

* : Le syndicat de la Coordination Rurale définit dans un communiqué ce 17 juin l’exception agriculturelle sur la base que « les produits agricoles ne sont pas des marchandises comme les autres. Les inondations, les sécheresses, les interactions avec la faune sauvage… peuvent avoir des graves conséquences économiques pour les agriculteurs. Pour cette raison, il n’est pas possible de confier l’agriculture au seul marché mondialisé. Les agricultures ne doivent pas être en concurrence les unes face aux autres, avec des politiques de dumping destructrices pour tous. L’intégration de l’agriculture à l’OMC et l’application des traités de libre-échange ont conduit à une situation désastreuse pour les agriculteurs français et européens soumis à une insoutenable concurrence déloyale. Des produits qui ne respectent pas les normes particulièrement exigeantes imposées aux producteurs français sont légalement importés sur notre territoire. Nous demandons ainsi que l’agriculture soit considérée comme un secteur à part qui mérite, au même titre que la culture, d’être protégés par des règles particulières dans le cadre du commerce international. »

 

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Tous les commentaires (4)
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous
MG Le 18 juin 2024 à 18:50:43
C'est plus intéressant comme format que la sempiternel lettre envoyée à une tête de liste dont un obscur collaborateur daigne répondre avec des poncifs plus éculés les uns que les autres.
Signaler ce contenu comme inapproprié
DARIUS Le 18 juin 2024 à 10:53:35
Je peux dire à Messieurs les députés que Business France les viticulteurs à commercialiser ne sert plus à rien . Autrefois on avait les coordonnées des services à l'étranger et ils nous aidaient à organiser une prospection ou alors nous donnaient des informations de solvabilité sur un marché qu'ils connaissaient très bien. Aujourd'hui nous n'avons plus le droit de contacter les services à l'étranger nous devons passer par Paris. Donc plus d'information de solvabilité plus d'aide à la prospection. Paris nous donne uniquement des renseignements sur les manifestations organisées par Business France. Celles-ci sont faites pour faciliter la vie de Business France et ne présentent que très peu d'intérêt pour les viticulteurs. Business France une piste d'économies pour l'Etat?
Signaler ce contenu comme inapproprié
renaud Le 18 juin 2024 à 09:45:44
bel échange, et quelle tribune ! mais ils ne sont pas sur la même circonscription. ils ne sont donc pas vraiment opposés. par contre le sujet de fond qui a fait sortir les agriculteurs et donc les vignerons cet hiver est la protection des revenus? Egalim en est où? Gregoire qui en parlait à l'assemblée à replier les gaulles presque immédiatement. quand un texte voté à l'initiative de ce qui est devenu le nouveau Font populaire sur la prise en compte des cout de production dans les prix agricoles à été voté en contre par le RN voila bien un double discours ( une fois de plus) . quant à la théorie des vins d'Espagne remplaçants les Vins de Bordeaux , c'est un combat du siècle dernier dans le sud de la France et en aucun cas celui d'aujourd'hui en Gironde. plusieurs questions en suspends a mon sens : quid de la préservation des couts de productions dans une production d'AOC avec des cahiers des charges imposés? Quid le l'organisation d'un prix plancher tout en respectant les lois nationales et européennes? quid de l'aménagement de nos territoire après la faillite sociale et d'aménagement qui arrive? Quid de la faillite des ODG à venir par leur aveuglement et l'effondrement de leur base cotisante ? les politiques ne sont pas responsables de tout cela, notre gouvernance professionnelle n'a pas eu de vision et donc un discours clair sur les sujets prospectifs. cela change... enfin! mais la question du 30 juin et du 7 juillet sera: voter pour renverser la table en mettant au pouvoir des populistes incompétents et polymorphes et la viticulture ne sera que le detail de leur histoire! ou des représentants ayant un projet universaliste et progressiste voulant faire avec les différences en regardant dans la même direction. M de fournas conclue en faisant presque du Voltaire dans la fin de candide.... je conclurai donc par du Péricles: "l'homme qui ne s'intéresse pas à la politique n'est pas un citoyen paisible mais un citoyen inutile"
Signaler ce contenu comme inapproprié
augustin Le 18 juin 2024 à 05:28:43
très intéressant et pourrait confirmer que l un prend son evol tandis que l autre plie ses gaules ... en tous cas les propos sont mesures et on devine même une forme de complicité sur les grands sujets . La diabolisation a l encontre du RN paraît doncde plus en plus infondée , au moins sur notre segment viticole. Les électeurs en tireront les enseignements qui leur paraissent pertinents pour orienter leur vote , à la fois au premier mais surtout au second tour.C est moins un duel qu un échange constructif et c est tant mieux , notre démocratie fonctionne :^)
Signaler ce contenu comme inapproprié
vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - CDD Château de La Rivière
Vaucluse - CDI PUISSANCE CAP
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Politique
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé