e l’engagement présidentielle pour « des prix planchers » à la proposition de loi écologiste pour les mettre en place en passant par une mission parlementaire de la majorité sur une réforme d’Egalim, « les discussions autour de la mise en place d'un prix rémunérateur ou plancher dans le cadre de la nouvelle loi Egalim mettent en lumière l'urgence d'agir pour assurer des revenus décents à nos viticulteurs » indique à Vitisphere l’Association nationale des élus de la vigne et du vin (ANEV).
Alors que la condamnation pour « prix abusivement bas » de deux négociants pour achats de vin en vrac tétanise la filière, cet « arrêt du tribunal de commerce du 22 février dernier ne fait que renforcer cette nécessité » de prix rémunérateur poursuit l’ANEV, pointant que « les craintes et réticences exprimées par la filière concernant l’instauration de prix planchers sont légitimes, et les questions relatives au droit de la concurrence sont nombreuses. » D’autant plus qu’une interprofession et un syndicat de vignerons, en Alsace et dans le Rhône, ont été condamnées il y a 2 et 6 ans pour avoir évoqué des prix dans leurs discussions…
Il n’en demeure pas moins que « l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur doivent participer à une meilleure répartition de la valeur » indique l’ANEV, relevant que « si la contractualisation peut permettre de sécuriser davantage les relations entre viticulture et négoce et assurer une juste rémunération au sein de certaines filières, elle doit être collective et accompagnée par les interprofessions qui le souhaitent. »
Devant prendre position lors des prochaines discussions parlementaires sur le projet de loi d'orientation pour la souveraineté agricole et le renouvellement des générations en agriculture, puis les conclusions du rapport sur l’actualisation d’Egalim et le projet de loi de finances pour 2025, les membres de l’ANEV comptent aussi profiter de ces occasions pour demander « davantage d'exonérations pour la transmission des exploitations, dans l’esprit du rapport Girardin pour assurer la continuité et le renouvellement de nos filières ». Et « en ce qui concerne les Zones de Non-Traitement (ZNT), nous ne sommes pas favorables à l’extension de ces zones qui impactent l’activité viticole, notamment dans les secteurs de forte interpénétration de l’habitat. Nous sommes donc inquiets de la logique de Distance Sécurité Riverains poussée par l’Europe, et serons attentifs à l’évolution des contentieux sur les chartes locales que nous avons appelées de nos vœux. »