menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Oenologie / Les vins IGP s’ouvrent à la désalcoolisation partielle "sous conditions"
Les vins IGP s’ouvrent à la désalcoolisation partielle "sous conditions"
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Encadrement
Les vins IGP s’ouvrent à la désalcoolisation partielle "sous conditions"

Les vins à Indication Géographique Protégée vont pouvoir désalcooliser partiellement leurs vins dans le cadre fixé ce jeudi 4 avril par le comité vins IGP de l'Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO). Le point avec son président, Éric Paul.
Par Alexandre Abellan Le 05 avril 2024
article payant Article réservé aux abonnés Je m'abonne
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Les vins IGP s’ouvrent à la désalcoolisation partielle
« L’idée du comité national est de donner une orientation. Il n’y a pas d’interdiction, mais une autorisation sous condition » pointe Éric Paul. - crédit photo : Adobe Stock (boryanam)
L

e comité national vin IGP ouvre une possibilité de désalcoolisation jusqu’à 6°alc [NDLR : le degré alcoolique minimal en vin IGP étant fixé à 8,5°alc, pouvant être atteint naturellement ou par correction du TAV, plafonnée à 20 %] pour toutes les IGP souhaitant l’intégrer dans leurs cahiers des charges*, mais demande une expérimentation en deçà (Dispositif d'Évaluation des Innovations, DEI).

Éric Paul : Cela fait plusieurs séances que l’on a des discussions sur la désalcoolisation qui vont toujours dans le même sens. Nous avons pris le temps de la réflexion, ce n’est pas en un après-midi que tout a été décidé. Nous avons organisé plusieurs dégustations à chaque fois. Ce n’était pas exhaustif, mais cela a permis de se faire une idée. Et nous avons vu à Wine Paris que ce type de vin fait florès. Nous voulons absolument garder le lien au territoire sans se couper de la capacité de proposer de nouveaux produits. Nous avons trouvé un bon compromis. C’est une orientation du comité national pour recevoir les demandes des Organismes de Défense et de Gestion (ODG). Et nous avons demandé à la commission technique de continuer à travailler sur les outils d’amélioration de la qualité de ces produits.

 

Pourquoi cette bascule à 6°alc. ?

L’alcool est un support composant le vin, quand on retire ce support, il n’y a pas toujours des produits qualitatifs. Nous voulons vérifier ce qui se fait avec ces deux phases (suivi qualitatif pour une désalcoolisation au-dessus de 6°alc. et DEI en dessous*). Avec la dégustation, nous nous sommes aperçus que les produits à 6°.alc sont très intéressants. C’est un bon compromis entre la qualité produit et la possibilité d’aller jusqu’à  0,5°alc, qu’on n’interdit pas. Mais nous voulons vérifier que tous les produits issus de la désalcoolisation soient d’un parfait état qualitatif pour la mise en marché.

 

Quelles sont les techniques autorisées ? Et les additifs ?

Il s’agit des techniques que la réglementation européenne permet (évaporation sous vide, osmose inverse, distillation sous vide...). Pour les additifs, il n’y rien de plus que ce que permet la réglementation européenne : pas d’apport exogène d’arômes, de glycérol et d’eau

 

Quel sera la mention sur l’étiquette de ces vins IGP partiellement désalcoolisée ?

Pour l’IGP X, ce sera vin IGP X partiellement désalcoolisé. On ne pourra pas mettre vin désalcoolisé, que l’on soit à 0,5°alc., 4°alc ou 8°alc.

 

Avez-vous connaissance de premiers candidats IGP pour l’inscription de la désalcoolisation dans leurs cahiers des charges ?

Pas encore. Je pense que l’on peut s’attendre à des retours rapides. Il y aura ensuite tout un travail d’instruction des dossiers.

 

Ce sujet est-il consensuel ou conflictuel au sein de l’INAO ? Dans la filière vin on entend aussi bien ceux qui veulent y voir un outil de diversification d’avenir et ceux qui critiquent le concept même de vin désalcoolisé…

Ce n’est absolument pas conflictuel. Je suis persuadé que l’on aura des consommateurs pour l’ensemble des produits. Pour l’heure, on a demandé une étude consommateur pour voir où l’on va. Il y a gens pour qui le vin c’est de l’alcool et je n’ai pas de problème avec ça. D’autres disent qu’ils ont la capacité de chercher de nouveaux consommateurs ou de répondre aux demandes de consommateurs veulent diminuer leur consommation. Nous ne pouvons pas rester l’arme au pied en disant que nous ne bougeons pas. Nous avons des concurrents qui prendront le pas sur cette catégorie des no/low. Nos amis espagnols et italiens s’y mettront ou s’y sont mis : nous ne pouvons pas regarder passer le train. Autant que l’on essaie de capter les parts de marché pour rendre la vie économique des vignerons plus réjouissante. Et l’on voit des produits dont étiquetages n’est pas toujours clair : autant clarifier l’offre plutôt que de mettre le consommateur dans le brouillard. Nous  donne la capacité de faire : à chaque ODG de choisir. Je ne pense pas que toutes les IGP iront.

 

Y aura-t-il une harmonisation avec les décisions pour les vins AOP ? Et une révision selon les décisions à venir de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV) ?

Le comité AOP prendra ses décisions et les orientations qu’il souhaite selon ses spécificités. Nous verrons comment aboutissent les travaux de l’OIV. Rien n’empêche que la Fance puisse demander au niveau européenne d’assembler des vins classiques et des vins partiellement désalcoolisés. Actuellement ce n’est pas possible alors que cela semblerait intéressant. Les choses évolueront, comme la certification bio des vins désalcoolisés.

 

* : « Les vins IGP peuvent être désalcoolisés jusqu'à 6 degrés, sous réserve que cette possibilité soit inscrite dans le cahier des charges, suite à une instruction conduite par le comité national, sur la base d'une demande de l'ODG » et sous réserve « que tous les vins soient contrôlés d'un point de vue organoleptique avant et après désalcoolisation » indique un communiqué de l’INAO. Ajoutant qu’« en dessous de 6 degrés, les ODG pourront conduire une expérimentation ou mobiliser DEI. Cela n'est ouvert néanmoins que pour les ODG qui auront prévu dans leur cahier des charges de pouvoir produire des vins désalcoolisés jusqu'à 6 degrés ».

 

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Tous les commentaires (5)
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous
ALAIN Le 13 décembre 2024 à 07:48:12
l'option d'une désalcoolisation partielle pour les IGP est une étape nécessaire pour répondre aux évolutions que nous vivons. comme indiqué dans les commentaires nous ne pouvons pas rester inactifs dans ce domaine. c'est une proposition qui doit permettre de capter de nouveaux consommateurs par un élargissement de gamme. les progrès des techniques de désalcoolisation offrent des vins de bonne qualité qui devraient séduire non seulement les néo consommateurs mais aussi les consommateurs traditionnels.
Signaler ce contenu comme inapproprié
ADIRIGNY Le 05 avril 2024 à 20:09:58
Le plus urgent ne serait-il pas de corriger les TAV excessifs dûs au changements climatiques , pour revenir à des vins entre 11 et 12 % vol . ? Beaucoup de consommateurs se détournent du vin quand ils voient des 14 %vol et plus sur l'étiquette, et même à partir de 13%vol pour les IGP. Pour atteindre 6 % vol , le plus simple est de couper son vin d'eau ... c'est excellent mais tous les vins ne le supportent pas, notamment ceux qui sont très tanniques.
Signaler ce contenu comme inapproprié
Albert Le 05 avril 2024 à 13:09:07
Merci. Avec la désalcoolisation (ne suis ni pour, ni contre) je considère qu'il y a l'objectif très clair de dénaturer complètement le produit mis en oeuvre : dès lors, que l'on puisse encore concevoir que le "breuvage" résultant boxera encore sous le statut IGP (ou AOP - j'imagine qu'une réflexion est en cours pour les appellations) me choque vraiment car l'esprit qui a prévalu pour partie à la définition de ces statuts de produits - IGP, AOP - consacrait notamment le savoir faire, la pratique traditionnelle sur une base documentée. En résumé, pourquoi la désalcoolisation est-elle abordée en tant que pratique à intégrer dans les CDC des productions viticoles à IG (cahiers des charges) ? .. si les lignes des CDC actuels (hérités de la nouvelle OCM de 2008) doivent bouger à ce point, ne conviendrait-il pas de créer une nouvelle catégorie de produits ? .. n'y a-t-il pas une certaine hypocrisie (économique) à vouloir "préserver" ces statuts AOP et IGP contre vents et marées en assouplissant tout le dispositif à IG actuel ?
Signaler ce contenu comme inapproprié
La rédaction Le 05 avril 2024 à 09:17:48
Bonjour Albert, Depuis un réglement de 2021, l'Union Européenne définit les "vins partiellement désalcoolisées" comme des vins dont le degré d'alcool final a été réduite entre 0,5 et 8,5°.alc par désalcoolisation partielle, ce qui est différent de la correction de la teneur en alcool (limitée à 20 % maxi dans la limite du TAV minimal de la catégorie de vin produit). Les techniques autorisées sont l'osmose inverse, l'évaporation sous vide, la distillation sous vide... Bonne journée
Signaler ce contenu comme inapproprié
Albert Le 05 avril 2024 à 08:38:12
Un regret à la lecture de cet entretien avec Eric Paul : il aurait été intéressant de repréciser le cadre réglementaire en vigueur (limites et seuils pour titre alcoometrique acquis, méthodes, .. ) qui s'impose à l'opérateur dans cet exercice de désalcoolisation. Quand on évoque une désalcoolisation de 6° .. de quoi parle-t-on ? .. de la fraction d'abaissement du degré ? .. du titre alcoometrique acquis à atteindre (et alors, quid de la définition UE du vin ?) ? .. Merci pour une clarification.
Signaler ce contenu comme inapproprié
vitijob.com, emploi vigne et vin
Marne - CDI SAS MAISON BURTIN DEPUIS 1933
Var - Alternance/Apprentissage MAITRES VIGNERONS DE SAINT TROPEZ
Saône-et-Loire - CDI Domaine J.A. Ferret
Var - CDI Chateau Saint Pierre
Côtes-d'Armor / Finistère / Ille-et-Vilaine ... - CDI SCEA CHATEAU LES AMOUREUSES
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Oenologie
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé