omment a fait l’Union de coopératives gersoises Plaimont pour proposer un vin à 9,2% d’alcool acquis sans le désalcooliser ? « Nous avons récolté du colombard juste au-dessus de 10% d’alcool potentiel. Nous l’avons assemblé à un petit peu de sauvignon et nous avons stoppé la fermentation à 17 grammes de sucres en faisant tomber les cuves à 0°C en 24h grâce à un réseau d’eau glycolée très froide » révèle Cédric Garzuel, directeur délégué et chef de la cave de Condom, où la nouvelle cuvée Elia Liberty est vinifiée.
Les vins ont été sulfités aux quantités usuelles et tenus à basse température tout au long de leur élevage. « Nous les avons filtrés stérilement juste avant la mise en bouteilles comme nous le faisons habituellement sur la majorité de nos Côtes-de-Gascogne pour éviter de nouveaux départs en fermentation du fait de la présence de sucres résiduels » complète Cédric Garzuel.
Plaimont ne voulait pas désalcooliser cette cuvée à faible degré. « Nous n’avons jamais été satisfait par ce que nous avons goûté ou expérimenté, explique le chef de cave. Et nous ne voulions pas faire de « bricolage » pour arriver à un profil intéressant ».
Les œnologues de Plaimont ont choisi le colombard car il atteint naturellement la maturité aromatique avant 11% d’alcool potentiel. « Nous sommes allés chercher des terroirs frais, des parcelles exposées au nord donnant des raisins que nous devions auparavant chaptaliser pour arriver au degré » continue Cédric Garzuel. Ce colombard a été vendangé à 10% d’alcool potentiel, « un peu acide mais très aromatique », pressé, et encuvé.
Les 60 000 bouteilles d’Elia Liberty commencent à être écoulées dans le réseau CHR. « Elles présentent un bel équilibre en bouche, des arômes très fruités de jus de raisin pouvant rappeler le vin bourru et une complexité que nous ne retrouvons pas sur vins finis. Nous venons d’ailleurs de recevoir une médaille d’or au concours général agricole » se réjouit le chef de cave.