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Certains vignobles touchent déjà le fonds d'urgence
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L’acompte est bon
Certains vignobles touchent déjà le fonds d'urgence

Comme promis par le gouvernement, le fonds d’urgence viticole a réalisé de premiers virements avant le salon de l’Agriculture. Du moins pour les départements où cela a été mis en place. Les banques sont aussi appelées à la rescousse pour soutenir les trésoreries. La demande d’arrachage sanitaire reste en discussion à Bruxelles.
Par Alexandre Abellan/Marion Bazireau Le 22 février 2024
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Certains vignobles touchent déjà le fonds d'urgence
L'aide d'urgence doit permettre aux trésoreries vigneronnes de tenir le coup, mais sera-t-elle bien de taille ? - crédit photo : Adobe Stock (GC Fotoestudio)
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ésormais déployé dans 27 départements viticoles, le fonds d’urgence de 80 millions d’euros pour les vignobles en difficulté vient de réaliser ses premiers versements : permettant au gouvernement de tenir sa promesse de premières aides arrivées dans le vignoble avant l’ouverture du salon de l’Agriculture ce samedi 24 février. Mais l’outil étant à la main des préfets pour s’adapter aux situations locales, tous les vignobles ne bénéficient pas du même régime de paiements anticipés/accélérés. Ayant 14,24 millions € en gestion, la préfecture de Gironde indique à Vitisphere qu’« en accord avec les représentants professionnels viticoles locaux, le guichet de demande sera clos le 11 mars » et qu’« il faut à la DDTM [Direction Départementale des Territoires et de la Mer] la totalité des demandes pour décider des attributions ».

Idem pour la préfecture du Gard (8,53 millions € à répartir) qui explique à Vitisphere qu’« il a était convenu avec les syndicats agricoles dès l'annonce de ce fonds, de ne procéder qu'a un seul paiement et non un système d'acompte et de solde. Ce qui permettra un paiement après analyse globale et complète de toutes les demandes, à l'issue de la période de dépôt, plutôt qu'un paiement au fil de l'eau qui favoriserait les premiers arrivés. » Ouvert ce 12 février, le guichet gardois sera fermé le premier mars, pour permettre de premiers paiements en suivant. De même dans le département des Pyrénées-Atlantiques, où le point sera fait à la clôture des candidatures, le 5 mars, « afin de prendre en compte le nombre de demandes pour déterminer les montants des aides attribuées et les bonifications accordées aux nouveaux installés et aux viticulteurs engagées dans les démarches environnementales (HVE et bio) » comme le précise la préfecture. Même approche dans les Pyrénées-Orientales, où après concertation avec le vignoble il a été convenu que les aides seront fixées à la fin de la période de candidature (le 6 mars), mais « un système d'acompte peut être mis en œuvre à la demande des exploitants, en contactant la chambre d'agriculture » précise la préfecture du Roussillon.

200 000 € déjà engagés

De leur côté, les viticulteurs de l’Hérault peuvent prétendre à 13 des 80 millions d’euros du fonds d’urgence débloqué par le ministre Marc Fesneau. « Les agents de la DDTM ont déjà reçu 1142 dossiers de demande d’aides sur les 2 000 à 2 500 attendus » récapitule le préfet Francois-Xavier Lauch, à l'occasion d’une conférence de presse ce 21 février à Montpellier. Actuellement, 35 dossiers ont été traités. 10 ont été payés pour un total de 55 052 €, 13 seront payés dans la journée ou ce vendredi pour 75 000 €, et 12 dossiers ont été transmis à la DCPM (prestataire de service dans le domaine de la comptabilité publique) pour 70 000€, avec un paiement prévu sous 3 jours. Francois-Xavier Lauch annonce que le délai accordé aux viticulteurs pour solliciter le fonds d’urgence va vraisemblablement être repoussé de 15 jours (du 23 février au 8 mars) pour laisser le temps à tous les concernés d’obtenir les documents attestant de la baisse de 20% de leur chiffre d’affaires. « Plus de 200 000 € sont déjà engagés alors que la mesure ne date que du 2 février » se félicite le préfet. 

Acompte audois

Dans l’Aude voisine (où 9,23 millions € sont à flécher), 600 dossiers ont été déposés ce 21 févier, pour « 130 traités par le service dédié, 70 envoyés pour paiement dont 40 effectivement payés aux bénéficiaires » indique la DDTM de Carcassonne à Vitisphere, ajoutant que « tel que convenu en réunion avec les professionnels le 9 février, il s'agit d'un premier paiement de 2 500€, dans l'attente des calculs définitifs qui interviendront à l'issue du traitement de tous les dossiers et en considération de la disponibilité de l'enveloppe départementale ».
Mobilisation des banques

Avec cette mobilisation dans les départements concernés, le premier ministre, Gabriel Attal, a pu se féliciter lors de sa conférence de presse ce jeudi 21 février du travail accompli depuis les annonces de la toute fin janvier : « face aux crises, j’ai demandé que l’on agisse vite. Nous avons répondu présent : MHE, viticulture, effets de la tempête Ciaran, notamment en Bretagne, face aux inondations dans les Hauts-de-France : tous les guichets d’aide sont désormais ouverts et il est possible de faire des demandes. » Le chef de l’exécutif ajoutant lors de son discours que « du fait d’une multitude de crises, la filière viticole, notamment en Occitanie, traverse une phase particulièrement difficile. C’est pourquoi, en plus du fonds d’urgence mis en place par l’Etat, nous avons demandé la mobilisation des banques. Elles ont répondu à notre appel. Et ce lundi, les banques, en particulier le Crédit Agricole que je veux saluer, ont lancé des prêts bonifiés pour accompagner la filière viticole en Occitanie » dans l’étalement des Prêts Garantis par l’État (PGE). Un outil qui ne suscite pas un franc enthousiasme dans le milieu bancaire.

Dans l’Hérault, le préfet Francois-Xavier Lauch annonce s’entretenir avec des représentants du secteur bancaire et le directeur de la Banque de France ce 22 février pour trouver des moyens de soulager les trésoreries vigneronnes. Année blanche, prêts bonifiés, et décalages de prêts garantis par l’Etat seront mis sur le tapis pour éviter les cessations de paiement.

Intervention structurelle et d'urgence

Autre volet du plan d’aide gouvernementale à la filière vin, l’arrachage sanitaire pour les campagnes 2024 et 2025 doté de 150 millions € de fonds d’État (en complément de 250 millions € de fonds de restructuration). « Le dispositif a été notifié à la Commission européenne, en attente du retour de validation » indique le gouvernement français dans sa feuille de suivi. Une source proche de la Commission Européenne indique à Vitisphere qu’« il y a bien eu une lettre de la France, de l'Espagne et de l'Italie demandant une intervention structurelle et d'urgence sur le marché, mais les détails de la demande proviennent du secteur français. Nous sommes en contact avec l'administration française qui a compris les contraintes juridiques et les possibilités actuelles. Ils discutent actuellement avec leur secteur afin de trouver un accord sur le paquet de mesures nécessaires et reviendront ensuite vers nous pour voir les détails pratiques de la mise en œuvre. »

Si les dossiers avancent, les mobilisations et manifestations vigneronnes restent fortes, encore récemment dans le Gard et l'Hérault, et en ce moment en Gironde (avec un nouveau blocage annoncé de Langon ce jeudi matin par le collectif Viti 33).

 

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Tous les commentaires (2)
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piquette Le 22 février 2024 à 08:47:37
Les aides directes, c'est bien , mais que va t'on faire pour les coops et le vin non vendu en surstock, certains n'auront pas la place de rentrer la nouvelle récolte qui arrive dans 6 mois... Il faut une distillation urgente et d'ampleur avant les prochaines vendanges ! Toutes ces mesures arrivent trop tard et nombreuses coopératives seront en cessation de paiement d'ici 6/8 mois...
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Alsace Le 22 février 2024 à 07:59:44
Comparer le CA sur une période où la hausse des appros est de 100%, c'est ridicule et navrant de la part de nos énarques?. Car même à CA identique, la hausse des charges à vue plonger les résultats et beaucoup malgré un CA stable sont aujourd'hui juste à l'équilibre voir en perte en bas du bilan !
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