oup de sang ce lundi 19 février après-midi dans le vignoble du Gard. Apprenant que trois vignerons sont convoqués à 14h par la brigade de gendarmerie de Quissac, les Jeunes Agriculteurs et la Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles du Gard ont lancé l’opération Nautilus : dépôts de sarments devant la gendarmerie et de détritus agricoles devant les Intermarchés de Quissac et de Saint-Christol-lès-Alès. Si la convocation des trois vignerons a été reportée sine die par la gendarmerie, le coup de semonce est clair : « À chaque vigneron convoqué à la gendarmerie, il y a aura des tracteurs et des paysans dans la rue » prévient Anthony Bafoil, le président du comité gardois des vignerons coopérateurs d’Occitanie, qui note que « du moment où un agriculteur sera convoqué par la gendarmerie, il y aura des sarments devant la porte. Mieux vaut prévenir que guérir. »


Évoquant une quinzaine de tracteurs et une centaine de manifestants présents, le viticulteur gardois le martèle : « ceux qui manifestent défendent leur métier, leur savoir-faire, leurs territoires… Ils ne le font pas à visage couvert. On demande simplement de vivre de notre métier. Il faut trouver les moyens pour que les vins sortent de nos caves. Si l’on gagnait 20 centimes de plus par litre de vin, on pourrait vivre de notre métier, investir et installer des jeunes. On demande des miettes pour vivre de notre métier. Il faut un prix rémunérateur. » Alors que les cuves sont pleines de vin et que les comptes vignerons sont désespérément vides, les situations dramatiques se multiplient, faute de pouvoir subvenir à leurs propres besoins. « L’État n’a pas pris conscience de l’état du vignoble, avec des viticulteurs en bout de course nerveusement. Nous avons besoin d’actes fortes pour faire sortir les vins de nos coopératives » pointe Anthony Bafoil ne croit pas à la possibilité d’un écoulement par le bioéthanol. Pour lui, « au prix où cela est rémunéré, ça ne vaut pas le coup. A 15 €/hl, c’est mentir aux gens d’y voir une solution s’il n’y a pas de compensation. Ça ne paie même pas le prix des frais de vinifications. »