mots pesés alors que le vignoble du Midi est dans la rue avec toute l’agriculture française, « le négoce languedocien regrette que les maisons de vin soient prises pour cible par certains mouvements de viticulteurs » annonce un communiqué de l’Union des Entreprises Viticoles Méditerranéennes (UEVM) ce vendredi 26 janvier. Hier matin, des palettes ont été incendiées et du marc de raisin a été répandu par des viticulteurs biterrois devant les négoces Castel et Grands Chais de France dans l’Hérault. Hier après-midi à Nîmes, la centrale d’achat Johanès Boubée (filiale d’achat du groupe Carrefour) a été ciblée par des vignerons gardois qui auraient vidé des cuves de vin, cassé du matériel sur des chaînes d’embouteillage et agressé verbalement des employés de la centrale d’achat et de conditionnement. Le tout sur rumeurs de francisation de vins espagnols dans le vignoble, et d'opposition aux propositions de baisse des cours du vin en vrac par la production.
« Dégrader les sites et les outils de production ne permettra pas de sortir de la crise que nous endurons tous » rétorque l’UEVM, qui sort de son silence habituel pour estimer que « pour sortir de la crise, il est indispensable de canaliser toutes les forces vives en faveur de l’image de nos vins auprès des consommateurs ».


Dans l’apaisement plus que la condamnation, Gilles Gally, le président de l’UEVM reconnaît que « les coûts de production ont augmenté sans pouvoir être répercutés. Je comprends le désarroi des viticulteurs, mais la violence envers leurs partenaires n’est pas une solution. » Face aux difficultés économiques, climatiques et géopolitiques, « la tentation du repli et l’exaspération qui se manifeste par la violence est grande. Ce qu’il faut, c’est de l’élan pour nous adapter aux nouveaux marchés et reconquérir le cœur des consommateurs » prêche l’UEVM, qui appelle au rassemblement et à l’union de l’amont et de l’aval dans le Midi. « Le Languedoc Roussillon regorge de terroirs fabuleux. A nous de bâtir collectivement des marchés durables pour valoriser et faire rayonner nos vins » souhaite Gilles Gally.