a mobilisation est lancée en Anjou-Saumur depuis ce mercredi 24 janvier dans la soirée. Ils étaient environ 150 au Lion d’Angers bloquant la rocade aux abords et une centaine dans le baugois. Le lendemain matin, jeudi, un troisième site a vu le jour aux abords de Cholet où l’on pouvait compter , là où les agriculteurs ont mené une opération « gratuité des péages » au niveau de l’A87, un quatrième d’une cinquantaine de manifestants au rond-point de la ronde-vivy, dans le saumurois, et une environ 70 personnes bloquaient le rond-point du centre commercial de Leclerc, point stratégique de passage entre Angers et Douai-la-Fontaine.


Sur ce dernier site, une dizaine de tracteurs menés par la FDSEA se sont installés dans la zone commerciale. Au petit matin, une trentaine de céréaliers, éleveurs et quelques viticulteurs étaient présents. Après avoir confronté le directeur du Leclerc de la zone, quant aux produits importés ou à leur composition, et rappelé que le mouvement était inter-filières et rassemblait tous les syndicats autour d’une même cause, Anthony Menard, secrétaire général FDSEA et Frederic Lachambre, secrétaire adjoint, appellent au rassemblement et à la réflexion commune sur la suite de la mobilisation : « Reste-t-on la nuit entière ou revient-on dès demain matin ? C’est à vous de choisir ! »
« Moi je dois livrer de la viande, je ne vais pas pouvoir passer la nuit sur le rond-point… » lance un agriculteur, « Je dois rentrer m’occuper des vaches ce soir… » lance un autre, puis l’on entend dans la foule « Nous, les viticulteurs, pouvons prendre le relais pour la nuit peut-être ? ». Après un bref échange autour de l’idée et un vote à main levée, c’est décidé, ils resteront cette nuit !
Sur ce site, c’est la solidarité inter-filière qui a permis l’idée du maintien du blocage. Au plus fort de la mobilisation, l’on comptait environ 70 personnes. Vers 19h, plus d’une dizaine de viticulteurs se sont joints au mouvement quand certains sont repartis travailler sur leur ferme. Leurs revendications sont peu ou prou les mêmes que toutes celles entendues partout en France et c’est ce qui donne toute la force et l’ampleur à ce mouvement : « On revendique la même chose que les copains en grande culture finalement, parce qu’on est aussi agriculteurs ! Entre le prix de revient, le prix de vente et les marges que l’on observe, il y a un truc qui ne tourne pas rond ! Nous aussi on revendique l’application réelle de la loi Egalim ! » affirme Benoît Hery, viticulteur à Brissac-Loire-Aubance. Et d’ajouter « Même si on souffre aussi en Anjou, on a conscience de la situation vraiment intenable dans d’autres régions viticoles. C’est aussi pour ça qu’on est là ! ».
Nicolas Poupart, viticulteur à Brissac-Loire-Aubance va en ce sens aussi : « Moi, je suis présent parce que j’en ai ras le bol des normes, toujours plus de normes, et encore des papiers à ajouter à notre travail. Et j’ai aussi envie que le monde viticole soit reconnu, que notre travail soit reconnu ! » Nicolas Bouleau, viticulteur à Notre-Dame D’Alençon ajoute : « On n’arrête pas de se plaindre toute l’année chacun dans nos domaines, chacun dans notre coin, parfois on en parle quand on se croise, mais là c’est une occasion de se faire entendre de tous ! Donc c’est à nous de rester mobiliser et d’être en soutien du mouvement. Moi je me tiens à disposition pour aider au mieux. » Et d’ajouter « des mobilisations on en fait peu, voire jamais, donc c’est vraiment important cette fois d’être sur le terrain ! » Comme une petite bête qui monte, la colère s’exprime même derrière la douceur angevine.