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Pour lutter contre la flavescence dorée en bio, chaque geste compte
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Témoignages
Pour lutter contre la flavescence dorée en bio, chaque geste compte

Prophylaxie, surveillance assidue et optimisation du Pyrévert sont au cœur de la stratégie des vignerons bios pour lutter contre la flavescence dorée. Trois d’entre eux, en lutte obligatoire ou aménagée, expliquent comment ils procèdent.
Par Clément L’Hôte Le 29 février 2024
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Pour lutter contre la flavescence dorée en bio, chaque geste compte
Stéphanie Morin du Domaine Hervé Morin a formé l'ensemble de ses équipes à la détection des symptômes - crédit photo : Domaine Hervé Morin
S
ébastien Freychet » On soigne l’épamprage »

Sébastien Freychet, viticulteur sur douze hectares à Claret (Hérault), est le responsable du GDON de sa commune. Il a contribué à créer le groupe en 2008, en partenariat avec le syndicat de l’AOC Pic-Saint-Loup. « Assurer une surveillance préventive du vignoble permet de se rassurer. Lorsqu’on voit la flavescence dorée sans la chercher, c’est qu’elle était déjà là trois ans auparavant et qu’à ce moment-là, on aurait déjà pu éliminer les ceps atteints. » Pour le vigneron, il n’y a donc pas une minute à perdre. Chaque année, le groupe compte les larves de cicadelles au printemps, pose des pièges pour avoir un aperçu des vols pendant l’été, puis prospecte les vignes pour détecter d’éventuels symptômes, sur « un quart à un tiers de la commune » entre le 15 août et le 15 octobre. Pour que cette étape soit efficace, le vigneron formule plusieurs conseils. « D’abord être nombreux, afin d’arpenter des périmètres les plus larges possible, et passer tous les deux rangs, pour ne rien rater. » Pour faciliter ces prospections, Sébastien Freychet et d’autres vignerons de la commune utilisent l’application « Vigifl@v » de la Fredon Occitanie. « Elle permet à chaque vigneron de noter ses observations : le nombre de cicadelles et de pieds suspects et de les géolocaliser. «
En dehors des prospections : le vigneron recommande d’être à cheval sur l’épamprage. En effet, les femelles pondent leurs Å“ufs dans les anfractuosités des ceps. Et au printemps, les larves colonisent les pampres puis remontent petit à petit dans le feuillage. Les pampres peuvent également leur servir de refuge en cas de traitement « Quand une parcelle est mal épamprée, on voit davantage de cicadelles. » D’où l’importance de soigner cette opération.
Des choix jusqu’ici payants, puisqu'« on a déjà trouvé du bois noir, mais aucun cas de flavescence dorée depuis la création du GDON ». Autre avantage : la commune, à l’origine en zone à trois traitements obligatoires, est passée de par son travail de prospection en zone d’aménagement, avec des traitements rendus facultatifs en raison de l’absence de la maladie et du vecteur. « Et dans les faits, nous n’en réalisons aucun », ajoute le vigneron.

Stéphanie Morin » Nous faisons des prospections rigoureuses »

Stéphanie Morin, est vigneronne bio sur 22 ha et présidente du syndicat viticole de Saint-Nicolas de Bourgueil (37). La commune se trouve en secteur de lutte et de surveillance obligatoire. Pour « prendre la main sur la maladie », elle coordonne les actions collectives et y prend part. « Nous prévoyons trois demi-journées de prospection des symptômes, et demandons à toutes les exploitations d’y participer, qu’elles soient concernées ou non, à raison d’une personne pour dix hectares de propriété. » Des périodes « importantes, car l’action collective est moins fastidieuse et très efficace. Le dialogue que l’on peut avoir est utile. » L’ODG organise aussi des créneaux d’arrachage des ceps atteints, une fois que l’analyse a bien confirmé qu’il s’agit de flavescence. « On donne une date précise début novembre, puis on arrache les ceps entiers, qu’on met dans un grand sac ou dans une remorque recouverte d’une bâche pour éviter de propager la maladie. Tous ces ceps sont brûlés au même endroit. » Au domaine, la vigneronne a formé ses équipes à la reconnaissance des symptômes. « J’ai fait une fiche, qui reste dans le véhicule des vignes. » Le moment clef selon elle pour réaliser les observations ? « Juste avant les vendanges, c’est là que les jaunisses ressortent le mieux. » Ce à quoi s’ajoutent des mesures prophylactiques. Le matériel peut transporter des débris végétaux sur lesquelles se trouvent des cicadelles. « Pour chaque travail, notamment la pulvérisation et l’écimage, nous finissons dans les zones à cicadelles, afin d’éviter l’essaimage du vecteur dans les parcelles indemnes. » Et elle veille à bien nettoyer le matériel. Pour ses plantations, elle privilégie les plants traités à l’eau chaude. « C’est plus coûteux, avec un risque de mortalité, mais on ne veut prendre aucun risque. » Quant aux traitements obligatoires au Pyrévert, « il vaut mieux en faire des passages spécifiques. Et les appliquer une fois le soleil couché. Supprimer les couverts végétaux avant le traitement pour préserver les abeilles est un plus, même si cela n’est pas toujours possible ». Mais si elle devait donner un seul conseil, ce serait de communiquer. « Si on a un doute sur un éventuel symptôme, on pose la question à une personne d’expérience. Ici à Saint-Nicolas, ce sera en priorité le syndicat des vins, qui se chargera de transmettre l’information à la Fredon si besoin. »

Lionel Solans » Nous prenons des précautions lors des applications de Pyrévert »

Lionel Solans, viticulteur à Faleyras (33), n’a eu « aucun cas de flavescence depuis une dizaine d’années » sur ses 40 hectares de vigne en bio et biodynamie. Dans la commune, « seule une zone excentrée est concernée ». Pour autant, l’ensemble de la commune est en secteur de lutte obligatoire. « Je fais les traitements (2+1 en 2022, 1+1 en 2023) car il ne faut prendre aucun risque », témoigne le vigneron. Des applications qu’il ne fait pas de gaîté de cÅ“ur. « Le problème du Pyrévert est qu’il n’est pas sélectif : il tue tout, cicadelles comme auxiliaires utiles à la vigne. De plus, j’ai des ruches à proximité, et je ne veux pas détruire mes abeilles. » C’est la raison pour laquelle il prend certaines précautions.  « D’abord, avant chaque traitement, je fauche l’herbe, afin de couper les fleurs qui attirent les pollinisateurs dans la parcelle. » Puis il effectue chaque traitement de nuit. « Dans mes parcelles situées en périphéries de zones urbaines, j’interviens de 21 h 30 à 23 h pour ne pas empêcher les riverains de dormir. Puis, dans les autres, jusqu’à 2 h du matin. J’espère comme cela protéger un minimum les insectes pollinisateurs restant et la faune auxiliaire, qui sont censés être moins actifs et se cacher la nuit. » Enfin, pour déterminer les dates de traitement optimales au sein des créneaux indiqués par la Draaf, le vigneron a formé ses salariés à la détection des cicadelles. « Cela me permet de prévoir avec plus de précision les dates d’application. » Pour faire les comptages, « on prend chacun quatre à cinq rangs et on secoue les ceps. Les cicadelles volent (ce qui nous permet de les repérer) puis elles reviennent se poser sur les faces inférieures des grosses feuilles, que l’on retourne. Si elles se déplacent en crabe, ce sont des cicadelles vertes. Si elles sautent, ce sont des cicadelles de la flavescence ». Chaque année, le vigneron et ses salariés profitent des travaux dans les vignes pour repérer d’éventuels symptômes de jaunisse. Son expérience lui a permis de remarquer que le sauvignon blanc et le cabernet franc étaient plus sensibles à la maladie que le merlot et le sémillon. « Si nous voyons des symptômes, nous prospectons par la suite toute la zone sensible. »

 

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