itevite fait bien fait. Avec ses allées fournies en Sitevisiteurs pendant trois journées menées au pas de charge, le salon technique de Montpellier aura été une démonstration de résilience autant qu’une bouffée de convivialité pour la filière vin, un vrai témoignage de Sitevigueur ! La volonté de se retrouver à Montpellier après un millésime 2023 éprouvant aura animé les visiteurs et leurs fournisseurs. Un besoin de réconfort d’autant plus visible que les prochains mois s’annoncent aussi difficiles que décisifs pour de nombreux opérateurs en mal de trésorerie (caves particulières comme coopératives).
Pour passer le cap et se projeter sur l’avenir, les annonces apportées lors de sa Sitevisite par Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture, étaient attendues, la pression syndicale pour une feuille de route claire conduisant à un rapide Sitevirage. Seront soutenus par le gouvernement pour 2024 des mesures conjoncturelles (fonds d’urgence et bonification des annuités 2024) et la restructuration différée (le fameux arrachage temporaire, évoqué depuis… trois années maintenant). Après l'émotion de l’écoute et la force des belles paroles, des actes concrets sont désormais attendus. Et seront scrutés avec Sitevigilance, pour vérifier qu’il ne s’agissait pas d’une coquille Sitevide... L’espoir faisant que la bonne mise en œuvre de ces aides permettrait à toute l’écosystème vitivinicole de repartir sur des bases saines et vers des objectifs ambitieux. Une perspective que doit tracer le plan de filière nationale en cours de rédaction : le vin français peut se permettre d’être Sitevisionnaire en la matière.
La filière vin peut aussi rappeler qu’elle a un avenir, quand elle a géré la nécessité de régulation de sa production, de redéfinition de ses profils, de transition démographique, d’adaptation agroécologique, de nouvelle donne climatique… Bref, quand elle rentrera pleinement dans le XXIème siècle et le troisième millénaire, pour reprendre la formule du président des pépiniéristes viticoles, David Amblevert. Et si le salon technique bruissait de délais de paiement à rallonge et d’ardoises devenant un poids menaçant de faire des Sitevictimes, il continue d’y avoir des innovations de matériels/packaging et des projets d’investissements. Pour rééquilibrer l’offre avec la demande de vins, « il ne faut pas faire un grand coup de balancier. On parle de quelques pourcents de déconsommation : il ne faut pas tourner le dos à ce que l’on a toujours fait, mais appréhender les tendances de consommation pour les mettre en perspective » analyse Joël Boueilh, le président des caves coopératives, estimant qu’« il y aura des perspectives pour les entreprises se mettant en danger, il y a toujours un risque quand on sort des sentiers battus. Dans l’innovation, les choses ne marchent pas toujours… » Mais permettront une filière Siteviable.