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Conquérir des marchés pour garder le plaisir de produire des vins
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Vignerons coopérateurs d'Occitanie
Conquérir des marchés pour garder le plaisir de produire des vins

Le syndicat de la coopération agricole d'Occitanie identifie l'export de vrac et les tendances de réduction d'alcool comme leviers essentiels d'adaptation à la demande des marchés. S'unir peut permettre de franchir des paliers mais la législation européenne doit aider la production.
Par Olivier Bazalge Le 02 juin 2023
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Conquérir des marchés pour garder le plaisir de produire des vins
Aux côtés du Draaf Occitanie Florent Guhl (au micro) et de l'eurodéputée Irène Tolleret, Joël Boueilh (à g) et Ludovic Roux appellent à la dynamique commerciale de la coopération - crédit photo : O.Bazalge
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omme un hommage aux fondations de la culture viticole française, c’est au cœur du musée de la romanité, à Nîmes, que les Vignerons coopérateurs d’Occitanie se sont réunis en assemblée le 25 mai dernier. Sans volet statutaire le programme s’annonçait ambitieux, autour d’une table ronde interrogeant autant sur le « droit au plaisir » que sur le non-moins fondamental « droit à produire » de la filière viticole. Les présidents national, Joël Boueilh, et régional, Ludovic Roux, du syndicat de la coopération viticole n’en ont pas pour autant oublié de rappeler le positionnement des vignerons coopérateurs face aux enjeux de filière.

En présence de la députée européenne Irène Tolleret, Ludovic Roux a souligné combien le ‘droit à produire’ des vignerons passait par un nécessaire réajustement de l’atteinte des objectifs du Green deal européen à 2035, au lieu de 2030. « L’objectif ne doit pas détruire l’économie, donc la baisse d’utilisation des pesticides de 50% doit tenir compte des efforts déjà effectués, et comprendre une clause de revoyure en 2030 », appuie le président des Vignerons coopérateurs d’Occitanie, qui souligne que depuis 2010, l’emploi de pesticides a déjà baissé de 30%. « Sur cette base-là, arriver à -50% en 2035 n’est pas impossible, mais la clause de revoyure est essentielle si certains produits ne sont pas substituables ! », poursuit-il. La valorisation des capacités de séquestration du carbone par l’agriculture doit également trouver un aboutissement à l’échelle européenne pour maintenir le ‘droit à produire’ de la filière.

Virage du low alcohol

« Le plaisir est vital pour l’être humain », rebondit encore Ludovic Roux. Le vin doit donc rester au centre de cette dimension de plaisir, avec le courage de la nuance face à des raisonnements où la bien-pensance domine. « C’est l’excès qui est répréhensible pour la santé. Nous portons ce message de consommation responsable, modérée mais qui doit rester régulière. Nous sommes trop souvent dans le tout ou rien, alors que la nature et la vraie vie sont un espace de variations », plante Joël Boueilh. Pour lui, l’œnotourisme est l’illustration du plaisir apporté par le vin et sa culture « qui ont dessiné la France ». « C’est en grande partie le plaisir de ces paysages et des vins produits que viennent chercher les touristes du vin, plus de 10 millions chaque année. Ils sont attirés par cette histoire particulière et l’aventure collective viticole qui a permis de dessiner ces territoires », enchaîne-t-il. Au-delà des paysages, la viticulture constitue aussi une économie « peuplante et durable sur des territoires où il n’y a rien d’autre, à l’image des hautes-Corbières d’où je viens », rebondit Ludovic Roux.

Mais les signaux de la déconsommation ne cessent de se manifester. « Pourtant, il y a démographiquement plus de consommateurs de vins chaque année à travers le monde, et les volumes augmentent, accompagnés de nouvelles façons de consommer », souligne le président des vignerons coopérateurs d’Occitanie. Il défend ainsi que la région, « 1ère productrice au monde sous signes de qualité » ne doit pas rater les virages d’avenir que sont les vins sans alcool ou bas niveau d’alcool. « Le virage des bulles a été manqué au profit des italiens, mais nos coopératives doivent relever ce défi du low alcohol », défend Ludovic Roux. De la vigne à la cave, c’est le marketing de la demande qui doit animer les opérateurs de la filière. « Observer ce que veut le consommateur, dresser le panel de ses attentes, le produire. Nous avons les moyens de proposer des produits en phase avec ces attentes en Occitanie », appuie-t-il.

Eviter un statu quo toujours mortifère pour les vignerons

Combattif, Ludovic Roux voit « dans le développement continu des marchés de vrac à l’export, +10% aux USA sur la dernière campagne », un débouché majeur pour les coopératives du bassin Occitanie « qui sont les mieux équipées pour répondre à une demande vrac de qualité ». Mais l’offre vrac ne doit pas rester attentiste, et doit être autant travaillée qu’en bouteilles. « Des caves qui ne peuvent investir pour répondre aux attentes du marchés ne doivent pas hésiter à se rapprocher d’une cave dynamique en capacité de l’accueillir », envoie même Ludovic Roux. « Avoir des coopératives toujours plus grandes n’est pas un objectif, car certaines très petites sont de vraies réussites. Il faut juste éviter un statu quo toujours mortifère pour les vignerons, sans s’arrêter aux guerres de clochers », tranche celui qui est président de la cave de Talairan, dans les Corbières.

Le syndicat de la coopération en appelle donc à un raffermissement de la contractualisation avec le négoce, dans la durée. « La qualité se paie, gustative bien sûr, mais également environnementale », avertit néanmoins Ludovic Roux. Les efforts et moyens mis par la production dans la qualité environnementale n’ont de sens que s’ils sont valorisés, un rôle que doit aussi assumer le négoce, pour les responsables coopérateurs. Ils en appellent également au soutien des élus régionaux pour accompagner les efforts d’adaptation et de conquête des marchés de moyens de promotion. Si produire n’a jamais été une partie de plaisir, en garder le droit reste donc essentiel.

 

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