ne quinzaine de jours après la semaine de dégustation des vins en primeurs de Bordeaux, la première mise en marché majeure du millésime 2022 a secoué la place de Bordeaux ce mardi 9 mai. Après des années de valorisation plus que modérée, le château Cheval Blanc change de braquet et affiche un prix aux négociants de 470 €. Soit +21 % par rapport à 2021 (390 €) d’après la plateforme anglaise Liv-Ex. Ayant décidé de s’affranchir du classement de Saint-Émilion, l’anciennement grand cru classé A témoigne de sa confiance dans la qualité de son millésime 2022 et la résilience de l’économie mondiale.
Dans une lettre aux metteurs en marché, son propriétaire, le groupe LVMH, explique qu’au vu des prix de marché actuels des millésimes 2015, 2016 et 2019 de Cheval Blanc, il ne pouvait y avoir qu’une valorisation du prix des primeurs 2022. « Nous croyons que Cheval Blanc 2022 représentera une offre attractive pour nos partenaires de la distribution et leurs consommateurs » ajoute le courrier cité par Liv-Ex, précisant que les deux tiers des bouteilles 2022 seront vendues en primeurs (un tiers étant conservé pendant une quinzaine d’années).
Après avoir suivi la sortie de Cheval Blanc (et d'Ausone) du classement décennal de la rive droite, le château Angélus fait de nouveau écho avec la sortie ce 9 mai de son millésime 2022 à 350 €. Soit +32 % par rapport au millésime 2021 (mis en marché à 265 €). « La sortie 2022 est aussi la plus chère des 22 derniers millésimes, la deuxième plus élevée étant 294 € pour le 2016 » pointe Liv-Ex. Misant sur une appétence des clientèles aisées pour le millésime 2022, les grands crus de Bordeaux ne vivent clairement pas sur la même planète commerciale que les autres vins girondins où la déconsommation de vin rouge est accentuée par l’inflation des prix.