a campagne des primeurs 2021 est lancée : après château Pavie ce mercredi 18 mai (234 € la bouteille prix sortie de propriété, -3 % par rapport au millésime 2020), le château Cheval Blanc sort ce jeudi 19 mai (390 € la bouteille, +3 %). « Les retours sont très bons » note Pierre Lurton, le directeur du château Cheval Blanc (groupe LVMH), qui précise suivre une nouvelle politique commerciale depuis le millésime 20219. « On a laissé plus d’argent au négoce, au distributeur et au consommateur» résume-t-il.
Regagnant en force depuis la crise covid (et ses prix opportunément réduits), le système de prévente du millésime en cours d’élevage permet de nouveau de dégager des profits au bénéfice de la place de Bordeaux, des distributeurs et des consommateurs. Pierre Lurton en veut pour preuve la récente sortie en livrable d’un volume supplémentaire de 2019 (10 % du volume sorti en primeurs), où les prix se sont bonifiés, validant la plus-value d’un achat en primeur. Et confortant donc ce modèle spécifique aux grands crus bordelais.
Une stratégie incitative payante pour l’image et la désirabilité de la propriété, mais « il est difficile à dire à des financiers que l’on va donner de l’argent à la distribution » note Pierre Lurton. En témoigne la stratégie du château Latour, premier grand cru classé en 1855 de Pauillac, qui est sorti il y a dix ans des primeurs, dans une logique de captation de la valeur ajoutée entre primeurs et livrables.
D’après l’Union des Grands Crus de Bordeaux (UGCB), « 200 crus de Bordeaux seront proposés dans le cadre de cette campagne », pour un « chiffre d’affaires estimatif dépassant 500 millions d’euros ».