menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Oenologie / "On peut s’attendre à ce que des acheteurs demandent aux vignerons de s’arrêter au raisin et aux sulfites" comme additifs
"On peut s’attendre à ce que des acheteurs demandent aux vignerons de s’arrêter au raisin et aux sulfites" comme additifs
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Etiquetage
"On peut s’attendre à ce que des acheteurs demandent aux vignerons de s’arrêter au raisin et aux sulfites" comme additifs

À partir du 8 décembre 2023, les vignerons auront l’obligation d’étiquer les additifs qu’ils ont utilisés. Spécialiste de la vinification à l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV), Philippe Cottereau anticipe les conséquences de cette nouvelle réglementation.
Par Marion Bazireau Le 08 juin 2023
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Philippe Cottereau est spécialiste de la vinification à l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV). - crédit photo : IFV
P

our vous préparer à l'évolution de la réglementation, Vitisphere vous propose ce lundi 12 juin à 11h un webinaire d'une heure pendant laquelle trois intervenants, dont Philippe Cottereau, pourront répondre à toutes vos questions. Pour vous inscrire, c'est par ici.

Spécialiste de la vinification à l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV), Philippe Cottereau estime que l'obligation d'étiquetage des ingrédients pourraient avoir des répercutions sur les pratiques oenologiques des vignerons. Le point en trois questions :

Vitisphere: Comment pensez-vous que les consommateurs vont réagir à la mention des additifs présents dans les vins à partir du 8 décembre ?

Philippe Cottereau : C’est la grande question ! Ils ont l’habitude des listes d’ingrédients et ne devraient pas trop s’inquiéter de la présence d’acide ascorbique ou d’acide citrique. D’autres additifs vont surement leur paraître plus étranges, comme le polyaspartate de potassium ou le carboxyméthylecellulose (CMC). Une partie des consommateurs ne va certainement pas changer d’habitudes d’achat. Aujourd’hui, beaucoup ne regardent pas le degré alcoolique alors qu’il est écrit en gros. Mais certains vont sans doute se demander ce que sont ces « nouveaux » additifs. Si les vignerons chaptalisent, la mention de la présence de sucres va également être perturbante. Et s’ils recherchent « carboxyméthylecellulose » sur internet, il ne faudrait pas qu’ils tombent sur n’importe quoi. Je crains l’effet buzz. Il y a aussi un risque que les vignerons tombent dans une course à la liste la plus courte.

Sans tomber dans cet excès, pensez-vous que les vignerons vont changer de pratiques œnologiques pour raccourcir leur liste d’ingrédients ?

C’est probable. Je pense par exemple qu’ils vont de plus en plus essayer de se passer de la gomme arabique. Et je crois surtout que leurs pratiques vont dépendre des demandes que leur feront les négociants et les centrales d’achat de la grande distribution. Comme ils le font pour les résidus de pesticides, on peut s’attendre à ce que des acheteurs demandent aux vignerons de s’arrêter au raisin et aux sulfites.

Quelles alternatives ont-ils aux additifs ?

Les auxiliaires seuls ne sont pas assez efficaces. Les mannoprotéines relarguées par les levures ne sont par exemple pas encore suffisamment actives pour assurer la stabilisation tartrique. Pour ne pas avoir à étiqueter « métatartrique », les vignerons peuvent recourir à des techniques physiques comme l’électrodialyse ou des résines échangeuses d’ions. Les membranes bipolaires permettent également de stabiliser le pH. Et, au lieu de chaptaliser, ils peuvent utiliser l’osmose inverse ou l’évaporation. Mais les bio n’y ont pas le droit, et, surtout, cela coûte cher. En prestation, il faut par exemple compter entre 5 et 7€ par hectolitre pour l’électrodialyse. Si la demande augmente, on arrivera peut-être à 4,5€/hl, un tarif qui reste trop élevé pour beaucoup d’exploitations. Sans compter les dépenses d’eau et d’énergie nécessaires au fonctionnement des machines. C’est tellement plus simple et naturel d’ajouter de l’acide tartrique ! Dommage que la profession n’ait pas fait plus d’efforts de communication en amont.

 

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Soyez le premier à commenter
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous

Pas encore de commentaire à cet article.
vitijob.com, emploi vigne et vin
Gironde - CDD Château de La Rivière
Vaucluse - CDI PUISSANCE CAP
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Oenologie
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé