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L'arrachage des vignes bordelaises dans la zone crise
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Mesure sanitaire
L'arrachage des vignes bordelaises dans la zone crise

Suscitant l’impatience et la déception, le dispositif d’aide à l’arrachage sanitaire des vignes bordelaises sans avenir reste encore flou sur de nombreux points à arbitrer et préciser pour qu’il soit effectif.
Par Alexandre Abellan Le 05 avril 2023
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L'arrachage des vignes bordelaises dans la zone crise
Dans l’audience vigneronne, on entend le regret de voir la filière vin se contenter des propositions et conditions du gouvernement quand d’autres production ont su négocier plus serré (canards, porcs et pêche…). - crédit photo : Alexandre Abellan
L

’insuffisance du plan d’arrachage sanitaire ne fait pas un pli dans le bordelais. Le constat est unanime ce mardi 4 avril à la maison des vins de Cadillac pour la réunion publique du collectif viticole de Gironde : l’aide à l’arrachage de 6 000 €/ha pour 9 500 hectares avec le cofinancement de l’État et du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) ne valorise pas assez l'effort de réduction des surfaces excédentaires. Portant la demande de 10 000 €/ha, « ce n’est pas assez » résume Stéphane Héraud, le président de l’Association Générale de la Production Viticole (AGPV), qui précise que l’aide régionale complémentaire permettrait d’ajouter 3 000 €/ha d’aides à la diversification. « Si on se réunit ce soir pour juger des montants et de la hauteur des budgets pressentis pour le dispositif d’arrachage sanitaire, si on doit faire le constat que ce n’est pas assez : oui. On est tous d’accord. Ce n’est pas assez » renchérit Bernard Farges, le vice-président du CIVB.

Pour le viticulteur bordelais, le nœud du problème de l’arrachage primé est sa disparition des textes européens depuis 2008. Bordeaux étant le seul vignoble à vouloir le retour d’un financement européen dédié à l’arrachage, c’est par le biais d’un changement de réglementation européenne de 2022 qu’une alternative s’est ouverte. Grâce aux Cotisations Volontaires Obligatoires (CVO), les interprofessions peuvent financer un arrachage sanitaire ou environnemental. Pas question de gestion économique, mais de résolution de la flavescence dorée indique Bernard Farges, rappelant que le vignoble bordelais investit collectivement depuis des années dans les Groupements de Défense contre les Organismes Nuisibles (GDON).

Ne pas aller plus vite que la musique

Si cette voie réglementaire débloque des vignerons bordelais se trouvant dans l’impasse, ce dispositif n’a jamais été utilisé et demande de nombreux allers et retours entre le vignoble et le ministère avant que la Commission Européenne ne puisse l’examiner et, normalement, le valider. De quoi alimenter l’impatience, alors que dans l’auditoire s’expriment des situations personnelles et financières difficiles. Un viticulteur au bord de la retraite demande ainsi une mesure simplifiée et accélérée pour aider ceux voulant lâcher leur activité sans devoir assurer un millésime supplémentaire. Entendant l’envie d’aller au plus vite et au plus simple, Allan Sichel, le président du CIVB répond par la nécessité de prendre le temps de valider une nouvelle mécanique : « il ne faut pas aller plus vite que la musique ».

Le dispositif n’étant pas finalisé, des craintes émergent, comme celles d’une vigneronne ayant écho d’obligation d’appel à une société de prestation pour l’arrachage ou de renaturalisation des parcelles arrachées. Pointant que rien n’est finalisé, Bernard Farges ouvre le capot de discussions particulièrement techniques, portant sur des analyses des lignes directrices agricoles (avec la complexité d’un dispositif scindé entre CIVB pour la diversification et l’État pour les fins de carrière) et l’absence de contraintes pour la réalisation de l’arrachage (si ce n’est une limitation du brûlage). Soulignant que la filière veut qu’il y ait le moins de contraintes possibles, Stéphane Gabard, le président du syndicat AOC Bordeaux et Bordeaux supérieur, esquisse un cadre réglementaire : les vignes éligibles doivent avoir produit du vin en 2022, ne pas être en zone urbanisable… Face aux craintes, Stéphane Gabard appelle à ne pas dénoncer trop prématurément l’outil et de participer à sa construction (avant des réunions d’information fin avril ou début mai selon la finalisation de l’arrachage).

Synthèse bordelaise

Récurrente, la demande de réalisation d’un recensement par le CIVB des surfaces à arracher alimenter les peurs vigneronnes de sous-dimensionnement. « Si l’on demande 9 500 ha et qu’il faut 30 000 ha, ça ne marchera pas » lance un vigneron. Il s’agit d’une version de l’œuf et de la poule réagit Allan Sichel, notant qu’il faut connaître les critères d’éligibilité et les modalités de fonctionnement de l’arrachage pour mener un sondage réaliste. Relevant des « suspicions de complotisme » sur une volonté de minimiser la crise dans la filière, le négociant martèle que l’« on pousse tous dans le même sens ».

« L’arrachage n’est pas acquis. Encore hier soir (lundi 3 avril) nous avions des discussions riches au bureau du CIVB sur l’arrachage, avec 2 abstentions de viticulteurs (et l’unanimité du négoce). Il ne faut pas croire que tout le monde est d’accord avec ce dispositif. Tout le monde ne suit pas » rapporte Bernard Farges. Dans la maison du vin de Cadillac, il n’y a pas débat mais unanimité sur la nécessité d’arracher… Et l’insuffisance actuelle du dispositif.

 

 

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