près un démarrage sur les chapeaux de roue pour les vendanges 2022, c’est le grand jour pour "l’atelier des cépages", inauguré par le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau.
Installé au pied du Monastère de Saint Mont et à l’emplacement d’anciens bâtiments administratifs détruits en 2019, ce chai est entré en service lors des dernières vendanges avec trois missions principales : diminuer les résidus de pesticides d’ici 2028, travailler sur les cépages autochtones et préserver la fraîcheur des vins.
« Il n’a mis qu’un an à sortir de terre » rappelle Elodie Gassiolle, responsable Recherche et Développement pour les Vignerons de Plaimont. Au cours des dernières vendanges, Elodie Gassiolle a réalisé pas moins d’une vingtaine d’essais avec son équipe : tapis de lavage pour débarrasser les résidus de pesticides des raisins, travaux sur le manseng noir pour son faible degré en alcool et sur le tardif pour sa maturité tardive, expérimentations en barriques d’un clone de sauvignon blanc retrouvé dans une parcelle de tannat de 1910 à Madiran, travaux sur l’impact des différentes formes de cuivre sur la révélation des thiols du colombard … sans parler des vinifications de micro-terroirs !
Le chai expérimental abrite une cinquantaine de cuves inox flambant neuves, prévues pour vinifier seulement 200 pieds ou quelques hectos d’un terroir bien précis.
Pour la micro-vinification (100 à 1 000 litres), environ une vingtaine de cuves sur roulettes sont regroupées autour d’îlots assurant la connexion au froid et à l’azote tandis que l’autre moitié, suspendues ou à double-étage, se destine à des mini-vinifications (20 à 50 hL).
Ce chai s’inscrit également dans une logique de vinification gravitaire, grâce à un système de palan, de cuvons mobiles et de télécommandes. « C’était une volonté du service » précise Elodie Gassiolle.
Une chambre froide de 23 m² ainsi qu’une chaudière mobile permettront également de réaliser des expérimentations ou de maintenir les cuves à température.
Pour vinifier ou élever sous-bois, un chai à barriques est également prévu pouvant loger jusqu’à 150 barriques et 10 foudres. Enfin, deux cuves inox de 100 hL permettront de réaliser les assemblages.
Autre atout de ce chai expérimental : il est ouvert aux touristes ! Plus de 500 visiteurs ont déjà eu l’occasion de le visiter depuis août 2022 et d’observer le personnel du chai en pleine action.
« Les gens apprécient beaucoup cette expérience » se réjouit Céline Dabadie, responsable œnotourisme. « C’est inédit de pénétrer dans les coulisses d’un chai expérimental et plus encore de pouvoir le visiter en pleines vendanges ! Nous expliquons le cheminement de la vendange et ils peuvent observer les cavistes réaliser un pigeage ou un remontage, ce qui leur permet de mieux comprendre l’élaboration d’un vin ».
Cette visite, d’une vingtaine de minutes et se terminant par une dégustation de quatre vins, coûte 12€ par personne sur réservation toute l’année. Un bel avenir pédagogique pour des projets… plein le chai !