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Appel à une transparence totale des ingrédients utilisés dans les vins
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Appel à une transparence totale des ingrédients utilisés dans les vins

Le promoteur d’une application d’information des consommateurs préconise d’aller beaucoup plus loin dans les données communiquées par la filière vin.
Par Alexandre Abellan Le 21 septembre 2022
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Appel à une transparence totale des ingrédients utilisés dans les vins
« On va indiquer les calories 'à cause des lobby anti-alcool' », mais « c’est à nous d’être proactif sur ce sujet. C’est nous qui voulons plus de transparence. Et nous ne faisons pas cette démarche en réaction à des idées hygiénistes » argument Adrien Tréchot. - crédit photo : DR
«

 Nous savons ce qu’il y a dans un pot de yaourt, dans une bouteille d’eau ou une canette de Coca, mais nous ne savons rien de ce que contient une bouteille d’alcool* à part peut-être le degré d’alcool et qu'elle contient des sulfites » pose Adrien Tréchot, fondateur de l’application DansmMaBouteille, qui propose d’informer les consommateurs sur le contenu de leurs bouteilles (comme ULabel développé par le négoce européen, voir encadré). Citant l’utilisation de colorants pour les rhums et les ajouts de sucre dans les vodkas, l’entrepreneur milite pour « l’information accessible » avec l’objectif de « rendre possible et accessible l’information consommateur sur les ingrédients et additifs utilisés pour la conception des boissons alcoolisées ».

Alors que la réglementation européenne oblige à partir du 8 décembre 2023 les étiquettes de boissons alcoolisées à donner accès aux consommateurs à la liste de leurs ingrédients et à un tableau nutritionnel (de manière dématérialisée, du moins s’il n’y a pas de surprise à Bruxelles), Adrien Tréchot salue « une victoire énorme que d’avoir ce premier bloc d’information obligatoire pour tous ». Regrettant « que la filière se bat depuis des années pour échapper à des obligations de transparence », il rapporte que parmi les opérateurs de la filière vin, « la plupart trouvent que cette évolution est une idiotie bureaucratique de plus. Ce n’est pas mon cas. Je me bats depuis 2017 pour faire entendre un besoin d’évolution et de changement des mentalités. »

Partager les données

Comme « avec le taux de sulfites total par exemple pour les producteurs qui souhaitent l'indiquer. Et pourquoi pas pour les professionnels type sommeliers, restaurateur, l’export, des infos plus techniques comme l’acidité totale, l’acidité acétique, le pH ou encore l'Indice de Polyphénols Totaux (IPT) » évoque-t-il, notant que « la plupart de ces données sont déjà présentes dans l’analyse obligatoire pour mise sur le marché que nous gardons dans nos classeurs au domaine en cas de visite de la DGCCRF. Les partager pourrait peut-être intéresser certains types de professions. » Une approche à livre-ouvert, pour ne pas dire en open-source, qui risque de faire grincer des dents dans le vignoble, où la transparence reste vue comme une curiosité déplacée.

Résidus de pesticides

Défendant le droit du consommateur à s’informer, du moins via son application, Adrien Tréchot estime que la filière vin a intérêt à mettre en avant ses bonnes pratiques environnementales en affichant non seulement ses labels environnementaux, mais aussi… ses analyses de résidus de pesticides. « Nous entendons parler de bio, de zéro résidus pesticides, de Haute Valeur Environnementale (HVE), mais aucune analyse n’est publiée. Je propose de mettre ces informations en ligne et accessibles via cette étiquette numérique » indique-t-il. Pour aller encore plus loin, son application développe également un affichage du score d’impact environnemental des vins avec l’association Impact France. 

 

* : « Les boissons dont le titre alcoométrique volumique (TAV – degré d’alcool) est supérieur à 1,2% vol. ont toujours bénéficié de dérogations » indique Benjamin Nardreux, le responsable du pôle "Boissons alcoolisées" de la répression des Fraudes dans une récente communication du Ministère de l'Économie et de rappeler qu’« en 2021, la Commission Européenne a profité de la révision du règlement portant organisation commune des marchés des produits agricoles (dit « OCM ») pour introduire à compter du 8 décembre 2023 l’obligation d’une liste des ingrédients et du tableau nutritionnel pour le vin.  Concrètement, la liste des ingrédients pourra être indiquée de manière dématérialisée. Par ailleurs, la déclaration nutritionnelle pourra être limitée à la valeur énergétique sur l’étiquetage, à condition qu’elle soit accessible en totalité, de manière dématérialisée. La filière semble s’orienter vers l’usage de QR codes qui seront imprimés sur les bouteilles.  L’étiquetage des vins "produits et étiquetés" avant le 8 décembre 2023 n’aura pas à être modifié et ces vins pourront être mis sur le marché jusqu’à épuisement des stocks. »

 

 

Marché concurrentiel

Se voyant en challenger de la plateforme ULabel, Adrien Tréchot estime que DansMaBouteille est centrée sur les besoins du consommateur. Quand son concurrent est « mis en place par et pour la filière et les négociations européennes. Il s’agit de l’aboutissement d’une demande d’autorégulation. » Se voulant le croisement des application Yuka (pour l’information sur l’alimentaire) et Vivino (pour l’ampleur des données sur les vins), DansMaBouteille veut « sortir du cadre purement légal de l’étiquette numérique ».

L’application DansMaBouteille est commercialisée 150 € HT par an pour un nombre de QR Code illimité (contre 250€ HT par an pour 20 QR code avec ULabel).

 

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Tous les commentaires (2)
JEFF Le 27 septembre 2022 à 21:39:22
un vendeur d'application est favorable à la publication d'un maximum d'information ? quel scoop ! il paraîtrait aussi que les vendeurs de matériel d'irrigation sont pour l'autorisation systématique de l'irrigation, de préférence avec des systèmes perfectionnés. Ou que les cabinets d'audit militent pour la certification de toutes les exploitations, et pour des aides de l'Etat en ce sens, ce qui revient quasiment à subventionner les audits. Rien de nouveau sous le soleil. On connaît déjà le prix des charrues qui double lorsqu'elles sont subventionnées par le Plan végétal environnement des régions...
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Pierre Laurent Le 22 septembre 2022 à 22:08:42
Il est pas plus simple d'aller rencontrer les vignerons pour discuter de leur façon de travailler. Plutôt que de passer par une application payante pour le consommateur et où le vigneron qui veut faire le meilleur produit possible ,devra se gratter la tête 3 jours pour créer des nouveaux QR code sur des changement de lot de vin sous la même étiquette. Qui y gagne, le consommateur non, le petit paysan non. C'est tous les penseurs à Bruxelles et vous qui allaient faire du beurre administratif sur notre travail. Le vigneron aimerait bien produire du vin avec moins de lourdeur administrative, cela ne va pas dans le sens de la simplification tant promise.
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