a tendance des ventes de vin en grande distribution française en 2022 ? « Le marché est déréglé » résume Stéphane Friez, responsable de la filière vin pour Intermarché. S’appuyant sur les achats relevés par les panels de consommateurs d'IRI durant cet été (du 23 mai au 14 août 2022), l’adhérent de Castres (Tarn) souligne la forte déconsommation enregistrée par la grande distribution pour les vins tranquilles : -1,8 % en volume et +1,8 % en valeur par rapport au à l’été 2021 (Intermarché encaissant des baisses respectives de --3,6 et -0,5 %). Avec des dynamiques différentes entre couleurs : si les vins rosés* ont bénéficié de la chaude météo estivale en 2022 par rapport au maussade été 2021 (+6 % en volume et +12 % en valeur), les vins rouges encaissent une nouvelle baisse (-10 et -8 %), quand les vins blancs enregistrent leurs premières baisses en volume (-3 % et +1 %).
Si la bière semble être le coupable idéal (avec des chiffres commerciaux insolemment bons), Stéphane Friez estime que « le vin s’est endormi dans son goût et dans son packaging. On n’a pas fait ce qu’il faut. Il faut se remettre en question. » Privilégiant les étiquettes sortant de l’ordinaire (notamment pour les vins du Languedoc), le responsable de la filière vin pour Intermarché plaide pour des profils gustatifs faciles à boire (avec du sucre, du fruit...). « Le packaging et le prix motivent l’achat, l’intérieur de la bouteille permet le réachat. Ce n’est pas plus compliqué » pointe Stéphane Friez, pour qui « si l’on n’adapte pas le profil des vins au consommateur, ça ne marche pas. Ce qui fait la performance d’un produit, c’est l’intérieur. Le prix et le packaging sont la porte d’entrée. »


Confiant dans les capacités d’adaptation et de rebond du vignoble, l’adhérent Intermarché pointe une prise de conscience parmi les jeunes vignerons, où il perçoit « plus de travail et de réflexion qu’il y a quelques années. C’est bien, ils sont libérés. Ils ont envie de présenter leur vin et pas de représenter le vignoble. Ils sortent du cadre du profil de vin qui était produit par leurs pères et grands-pères quand ils savent que ça ne se vend plus. »
S’il revient au vignoble d’assurer les évolutions qualitatives et innovations commerciales, il revient aux distributeurs de soutenir : « c’est notre job d’accompagner la prise de risque » conclut Stéphane Friez.
* : Après de grosses inquiétudes sur l’approvisionnement en bouteilles transparentes cet été, Stéphane Friez note que « c’était tendu mais c’est passé. On prévoyait des ruptures en août, ce n’était pas le cas. »