’après les dernières données de l’Agence Bio, le vignoble français recense un total de 9 784 exploitations bio en 2020, pour 137 400 hectares de vignes (dont 42 % en conversion). En hausse de 20 % par rapport à 2019, ces chiffres témoignent d’un engouement maintenu pour la démarche restant de loin la plus connue par les consommateurs de vin. Dans le vignoble bio, l’Occitanie pèse pour un tiers du vignoble bio, tandis que les régions de Nouvelle Aquitaine et de Provence représentent chacune un cinquième de la surface bio.
Moins connue du grand public, la certification Haute Valeur Environnementale (HVE) continue de s’implanter fortement dans le vignoble français. Avec 14 721 certifiés en viticulture au premier juillet 2021 (soit 76 % des certifiés agricoles), le label double ses effectifs en un an. Piloté par le ministère de l’Agriculture, le label HVE couvre « au moins 862 000 hectares de la Surface Agricole Utile (SAU) française [ce qui représente] à ce jour au moins 3,1 % de la SAU française (à titre d’exemple, les exploitations certifiées en agriculture biologique représentent 9,5 % de la SAU française) ». S’intégrant dans la prochaine Politique Agricole Commune (PAC 2023-2027), la HVE doit être révisée courant 2022 pour être rénovée dans ses exigences.Très développée dans tout le vignoble, la démarche HVE se double de cahiers des charges locaux allant plus loin en termes de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). Comme Bordeaux Cultivons Demain, Viticulture Durable en Champagne, Viticulture Durable Cognac…
Sur le volet de la biodynamie, l’association de la marque collective Demeter indique doubler ses chiffres d’adhésion en 5 ans. Avec en 2020 un ensemble de 552 domaines viticoles pour 9 236 hectares (dont respectivement 15 et 16 % en conversion). Pour Demeter, la première région viticole est le Languedoc-Roussillon qui concentre un quart des surfaces, suivie par Bordeaux (20 %), Vallée du Rhône (quasiment 15 %) et Vallée de la Loire (10 %).
Pour la viticulture raisonnée, la Fédération Nationale Terra Vitis recense en 2021 un total de 1 873 adhérents pour 44 870 hectares. Soit +34 et +28 % par rapport à 2020. La fédération régionale du Rhône et de la Méditerranée réunit les deux tiers des labelisés, avec une croissance impressionnante en 2021 (+56 % d’adhérents et +50 % de surfaces). Face à ce développement, Bordeaux représente désormais moins d’un quart du label. Qui est notamment soutenu par le groupe bordelais Castel Frères, pour ses domaines et ses achats de vin en vrac.
Réunissant 24 caves coopératives et particulières certifiés, le mouvement des Vignerons Engagés peut sembler moins conséquent en taille, mais il représente au total 3 679 viticulteurs certifiés (pour 29 478 hectares et 1,5 million hectolitres). Avec 7 opérateurs en conversion, ce sont 260 viticulteurs qui pourraient rejoindre à terme la démarche (pour 2 952 ha et 259 000 hl). La démarche est surtout implantée en Bourgogne (cave de Lugny, vignerons de Buxy…), dans la vallée du Rhône (cave de Tain, Rhonéa…), la Loire (Union Loire Propriétés), le vignoble de Bordeaux (caves de Rauzan…) et le Languedoc (Vignobles Vendéoles…). Même effet d’échelle avec Agriconfiance, qui réunit 15 unions coopératives en France, mais qui représente au total 2 734 vignerons. Avec une très forte présence en Gironde (Alliance Bourg, Bordeax Families, Rauzan, Tutiac, Uni Médoc…)
En développement dans le vignoble, la démarche Zéro Résidu de Pesticides (ZRP) du Collectif Nouveaux Champs réunit cette année 9 adhérents (Tutiac, Buzet, la cave Robert et Marcel, le domaine Uby, le domaine Terra Vecchia, la Fiée des Lois, les Marmandais, les Vignerons de Puisseguin Lussac Saint Emilion et Vinovalie). Une vingtaine de viticulteurs doit s’ajouter à la trentaine qui adhère actuellement.


Alors que l’étiquetage des mentions "vin nature" et "pauvre en soufre" est interdite, le label Vin Méthode Nature se développe avec 307 cuvées revendiquées 210 opérateurs.
Recoupant toute la diversité des sensibilités et approches vigneronnes d’un développement durable plurifactoriel (des végétaliens avec les labels vegans à la protection des pollinisateurs de Bee Friendly), cette explosion des certifications permet autant de compléter les approches que de les rendre illisibles pour le néophyte. De quoi exacerber les rêves d’un label universel de développement durable.