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Le secteur vin rêve d'un label universel de développement durable
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Rapport ProWein
Le secteur vin rêve d'un label universel de développement durable

Malgré tous les obstacles et contraintes soulevés par la pandémie en 2021, la filière vitivinicole internationale a gardé le cap en matière de développement durable. Mais selon un sondage révélé hier par ProWein, la marge de progression reste importante.
Par Sharon Nagel Le 24 février 2022
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Le secteur vin rêve d'un label universel de développement durable
Le Dr Simone Loose a fait ressortir une divergence entre les efforts des producteurs et l’écoute des détaillants ou établissements CHR : si un producteur sur quatre utilise des packagings alternatifs, ils ne sont qu’un opérateur sur dix à les référencer. - crédit photo : ProWein
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epuis cinq ans, les organisateurs du salon ProWein font réaliser par les experts de l’Université de Geisenheim (Allemagne) un sondage pour évaluer l’importance des différents défis auxquels le secteur vitivinicole mondial doit faire face. Fin 2021, ce sont près de 3 000 professionnels englobant toute la chaîne d’approvisionnement dans 48 pays qui ont répondu aux questions des chercheurs. Premier enseignement global : la filière va mieux en 2021 qu’en 2020, au plus fort de la pandémie.

Néanmoins, même si la reprise est indéniable, le contexte économique favorable d’avant-pandémie n’a pas encore été retrouvé. De même, l’embellie de 2021 ne pousse pas les opérateurs à s’emballer : le sentiment général se caractérise plutôt par un optimisme mesuré, même si certains pays sont plus optimistes que d’autres. Ainsi, les producteurs espagnols et italiens ont particulièrement bon espoir d’une reprise de la consommation après la pandémie, alors que la très faible production de 2021 pèse sur l’optimisme des Français et que les Allemands font preuve de leur réserve habituelle.

La logistique et la hausse des coûts : préoccupations majeures

Il faut dire que deux problèmes majeurs, communs à tous, assombrissent le tableau : les chaînes logistiques surchargées et l’augmentation des coûts de revient et des prix. D’après les professionnels sondés, les coûts liés au transport, aux matières sèches pour le packaging et aux besoins énergétiques ont grimpé à des taux allant de 30 à 150 %. Par conséquent, certains producteurs devront vendre à perte, les contrats avec les détaillants étant déjà signés. La pandémie, à l’origine de ces problèmes, plane toujours, bien évidemment, mais d’autres préoccupations sanitaires – liées notamment à la politique européenne et mondiale en matière de santé publique – viennent s’y ajouter. Il en est de même pour les tensions géopolitiques, ressentis plus particulièrement par les pays du Nouveau Monde, qui craignent aussi la concurrence d’autres boissons (hard seltzers, bières artisanales…).

Le bio contesté

En toile de fond, le changement climatique reste une préoccupation majeure, même si l’été 2021, moins marqué par des événements climatiques extrêmes dans certains pays, a pu atténuer très légèrement le sentiment d’urgence. Le Green Deal, qui vise à faire passer un quart des vignobles européens en bio, a suscité des débats passionnés au sein de la filière quant au caractère véritablement durable de ce mode de production. D’ailleurs, seul un opérateur sur trois impliqué dans la vente au détail ou le CHR estime que cet objectif sera atteint, même s’ils pensent que la production bio continuera à gagner du terrain.

Côté producteurs, l’utilisation de cuivre et les risques économiques représentent des freins majeurs à son adoption, le coût plus élevé n’étant pas en phase avec les attentes des consommateurs en matière de prix. La vaste majorité de la filière demande, par conséquent, que la règlementation portant sur la viticulture bio évolue pour la mettre en harmonie avec le concept plus global de développement durable.

La filière demande un seul label pour le développement durable

Mais ce dernier ne représente pas la panacée non plus : les représentants professionnels reconnaissent que les consommateurs ne font pas la différence entre les multiples labels, et 8 d’entre eux sur 10 appellent de leurs vœux une norme unique et forte qui puisse être communiquée de manière conjointe auprès des consommateurs. « L’existence d’un si grand nombre de labels n’a aucun avenir », a résumé le Dr Simone Loose de l’Université de Geisenheim, qui a présenté les conclusions de l’étude. Le risque de « greenwashing » et la définition vague du développement durable représentent de gros freins à la certification, auxquels s’ajoutent la réticence des consommateurs à payer plus cher des vins certifiés, et une certification perçue par les producteurs comme étant excessivement coûteuse. Enfin, 8 opérateurs sur 10 sont conscients du fait que des progrès importants restent encore à faire en matière de développement durable. Un sur deux estime que la règlementation est plus efficace que les démarches volontaires pour atteindre les objectifs, tout en considérant que les deux peuvent cohabiter.

Il faut dire que l’aval de la filière doit y mettre du sien aussi. Le Dr Loose a noté, en effet, que le développement durable fonctionne à deux vitesses et que les opérateurs de l’aval doivent s’y impliquer davantage, être prêts à payer plus cher les vins concernés et à communiquer le message auprès de leurs clients. « C’est le moment d’opérer la transition, tout le monde est au courant du changement climatique », conclut-elle. Pour sa part, Gérard Bertrand, intervenant en direct depuis Miami et salué pour sa réussite à la fois environnementale et économique, a martelé l’importance de l’éducation : « Il y a de la place pour ça. Le développement durable était peu connu au début des années 2000 et nous réalisons 300 masterclass par an pour toucher le public ». Et de préciser : « Les consommateurs sont prêts à payer davantage si le vin est bon ».

 

Précisions sur les conditions d’accueil au salon

Interrogé sur les restrictions qui seraient encore en place à Düsseldorf en mai, Michael Degen, le directeur exécutif de Messe Düsseldorf, a affirmé que l’Allemagne était en bonne voie pour lever la plupart des restrictions suite au « Freedom Day », prévu le 20 mars prochain. Quant à la rumeur selon laquelle les visiteurs ne pouvaient participer qu’une journée, Bastian Mingers, le directeur du salon, a confirmé qu’il n’y avait aucune limite : « Nous avons été obligés de mettre en place une billetterie par jour à cause des restrictions journalières, mais rien n’empêche de réserver pour les trois jours ». Enfin, pour mettre fin à d’autres suppositions sur un éventuel déplacement permanent des dates du salon en mai, Michael Degen a confirmé que ProWein se tiendrait au mois de mars à l’avenir : « Nous ne ressentons pas le besoin de changer les dates futures du salon. Le mois de mai était la seule possibilité cette année ». Quelque 5 500 exposants issus de plus de soixante pays sont attendus du 15 au 17 mai à Düsseldorf.

 

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