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es Fraudes ne luttent pas seulement contre les falsifications, elles veillent aussi à préserver les équilibres de marché explique à Vitisphere Nicolas Bordenave, le chef du service Vins et Signes de Qualité de la Direction Régionale de l'Economie de Nouvelle Aquitaine (Dreets). Le directeur du Pôle C de Bordeaux souligne qu’en période de crise, la tentation est grande pour les opérateurs de la filière vin de verdir leurs étiquettes avec des allégations qui se trouvent dans une zone grise réglementaire.
Ainsi, « à ce jour, les vins dits "naturels" ne sont pas réglementairement définis dans l’Union Européenne et ne font pas l’objet d’une certification, mais rencontrent un succès indéniable auprès du public » indique une récente note explicative du pôle C. Les experts indiquent que « l’emploi des dénominations composées "vin nature" ou "vin naturel" pour des vins n’est pas autorisée » comme la France n’a pas pris de dispositions spécifiques à date. Même interdiction pour « les allégations telles que "pauvre en soufre" ou "vin sain" [qui] contreviennent aux dispositions de l’article 4 du règlement (CE) n° 1924/2006 du Parlement Européen et du Conseil du 20 décembre 2006 […] qui interdit toute allégation de santé ou nutritionnelle dans l’étiquetage et la publicité pour les boissons contenant plus de 1,2 % d’alcool en volume ».
« Dans la réglementation actuelle, il n’y a rien de validé pour "nature". Si ce n’est pas prévu dans le règlement communautaire, c’est interdit. Vin nature et vin naturel, ça n’existe pas aujourd’hui » résume Nicolas Bordenave. Concernant une « méthode naturelle », la DREETSla déconseille dans sa note : « en l’état de la règlementation, au regard de ce mode d’élaboration attendu et sous réserve de l’appréciation souveraine des tribunaux, la DREETS recommande de "réserver" cette mention à des vins certifiés bio, dans la mesure où ils correspondent à une catégorie de vins limitant les intrants de la vigne au chai ».
Pour les mentions « sans sulfites ajoutés » ou « vinification sans sulfites », la DREETS ajoute que cela « ne doit pas faire croire à l’absence de sulfites. En effet, le consommateur moyen n’est pas nécessairement informé de la présence naturelle de sulfites dans le vin lors des fermentations. […] C’est pourquoi, il est recommandé d’indiquer "sans sulfites ajoutés" à proximité de la mention "contient des sulfites" qui doit rester facilement visible et clairement lisible. »
* : A l’exception de Vin Doux Naturel (VDN) de « brut nature » pour un vin effervescent (moins de 3 g/l de sucre résiduel).
