Encourageant”. D’un mot, Jacques Carroget, le président du Syndicat de défense des vins nature résume l’année écoulée. Il y a un an, le groupe était tout juste créé, et surtout travaillait à un texte officiel pour codifier la notion de “vin nature”, pour éviter qu’elle soit utilisée à tort et à travers. Hormis une charte créée en 2005 par l’Association du vin nature, rien n’encadrait légalement les pratiques. Début 2020, une charte a été validée par le Syndicat, puis au printemps par les services des Fraudes, reconnaissant ainsi très officiellement les “vins méthode nature” ; le terme nature est très réglementé et refusé par les pouvoirs publics.
Un an après, le Syndicat compte quelque 300 membres, dont quelque 120 producteurs, une petite centaine de professionnels du vin (négociants, cavistes, restaurateurs, journalistes, auteurs…), et quelques consommateurs.
“Ce n’est pas suffisant mais, c’est un début. Il faudrait atteindre rapidement les 250 producteurs”, souligne Jacques Carroget. Même chose pour les cuvées labellisées. Elles sont une cinquantaine aujourd’hui listée sur le site du syndicat qui peuvent donc apposer le logo officiel sur les étiquettes. Deux catégories ont été mises en place par le Syndicat : les vins méthode nature sans sulfites ajoutés et les vins méthode nature avec ajustement par ajout de sulfite à la mise (mais moins de 30mg/L total). Sur ce volume, trois font l’objet d’un contrôle – en cours – par un organisme indépendant, comme le prévoit la charte.
“Cinquante cuvées, c’est encore peu”, reconnait le président, “mais il fallait s’engager avant la récolte 2019 sur un volume. C’était court. On en aura beaucoup plus après cette vendange. Les choses sont lancées. Je préfère qu’on démarre tranquillement sur de bonnes bases, plutôt que de faire un feu de paille”, conclut Jacques Carroget.
La charte prévoit, dans les grandes lignes, que les raisins doivent être issus d’une viticulture bio (AB, ou conversion, ou Nature et Progrès), être vendangés à la main, être vinifiés avec des levures indigènes, ne subir aucun traitement (thermo, filtration, osmose inverse, flash pasteurisation…). Les sulfites sont tolérés avant la mise, à raison de 30 mg/l H2SO4 total maximum. Les cuvées doivent faire figurer sur l’étiquette le logo Vin méthode nature (ci-dessous), accompagné du niveau de sulfites. Soit : “sans sulfites ajoutés”, soit “< 30 mg/l de sulfites ajoutés”.