rtaban, Floreal, Vidoc et Voltis, les quatre premiers cépages dotés d’une double résistance mildiou/oïdium due aux gènes RPV1 et RPV3 figurent au catalogue depuis 2018. En 2021, leur surface atteint 550 ha. En se contentant de un à deux traitements par cycle, leurs besoins de protection sont réduits de 90 % comparés à des cépages non résistants. La deuxième série se compose de trois cépages rouges (Coliris, Lilaro, Sirano) et deux blancs (Opalor et Selenor). Ils intègrent les gènes RPV1 et RPV10, ce dernier étant un gène de résistance au black rot. Le RPV3 sera repris dans la troisième génération actuellement dans les tuyaux.
« Leur inscription est prévue sur la période 2024-2028. A ce terme, une vingtaine de nouvelles variétés devrait avoir intégré le catalogue » estime Didier Merdinoglu, le directeur de recherches de l’INRAe qui pilote ce programme démarré en 2000. « La sélection d’une telle variété demande quinze ans pour en déterminer les caractéristiques, mais il reste ensuite au viticulteur d’en affiner la conduite dans ses conditions de production propres » poursuit-il. Parallèlement, la recherche a engagé en 2015 dans les principaux bassins viticoles français des programmes (Newsparkle en Champagne ou Alsavine en Alsace) pour mettre au point des variétés résistantes à typicité régionale (de type chardonnay ou riesling par exemple). Les premiers sont attendus en 2030.
L’évolution de la réglementation européenne autorise de facto depuis fin 2021 l’utilisation des variétés résistantes dans les pays de l’Union, a fortiori dans les aires d’appellation françaises, à condition d’un feu vert de l’Inao. En revanche, la reprise des noms de cépages connus comme cabernet sauvignon ou cabernet franc par des variétés nouvellement baptisées ne fait pas l’unanimité. La France demande que ce soit interdit, alors que l’Italie s’est déjà engagée sans vergogne dans cette voie.
Didier Merdinoglu, pilote le programme de recherches RESDUR démarré en 2000. (Photo C. Reibel)
Julien Denormandie préside ces 7 et 8 février à Strasbourg une réunion informelle des ministres de l’Agriculture de l’UE dont le thème central est la capacité des sols agricoles à emprisonner du carbone par la mise en œuvre de pratiques culturales aptes à favoriser un tel stockage. Un bilan est établi au bout de cinq ans selon une méthodologie labellisée. Ces tonnes une fois transformées en crédit carbone pourront être valorisées à un prix actuellement estimé à 38 €/t, dont 30 € tombant dans le portefeuille de l’agriculteur. Un tel référentiel existe déjà pour l’élevage. L’IFV travaille à en ficeler une version viticole. Elle doit être soumise pour approbation au ministère de l’Agriculture au cours du premier semestre 2022.