a note technique commune résistances 2022 est en ligne. Les experts* en charge de sa rédaction alertent les vignerons sur la progression de la résistance de l’agent du mildiou Plasmopara viticola aux QiI (amisulbrom et cyazofamide) et aux acylpicolides (fluopicolide).
« La vigilance est plus que jamais renforcée vis-à-vis de ces fongicides, prévient le comité. La résistance aux Quil reste faible en Val de Loire, mais elle est forte en Charentes, dans le Bordelais, et le Gers. »
Le risque est une baisse d’efficacité en situation de risque épidémique élevé. Dans ce cas, mieux vaut ne pas l’utiliser avec un autre produit à efficacité partielle. Quoiqu'il en soit, les experts recommandent de ne pas réaliser plus de trois traitements à base de QioI ou QiI au total.
La campagne 2021 est également marquée par la détection des premières souches résistantes à l’oxathiapiproline ou à la zoxamide. « Ces premiers cas de résistance restent isolés et à faible fréquence et n’ont pas pour le moment de conséquence sur l’efficacité des spécialités. La caractérisation phénotypique et génotypique de ces isolats est en cours et devrait permettre de valider ces observations et d’anticiper le risque de résistance en pratique lié à ces isolats émergents » indique la note.
Côté oïdium, l’utilisation des IDM et azanaphtalènes est susceptible de fragiliser les programmes de protection et de reporter la pression de sélection sur les autres modes d'action. « Il est nécessaire d'alterner les traitements contenant ces modes d'action avec des produits à modes d'action non concernés par la résistance et suffisamment efficaces, et de ne pas les utiliser en succession (ex : IDM suivi d’azanaphtalènes) ».
Les experts remarquent en outre une progression de la résistance aux APK.
D’une manière générale, ils expliquent que la prévention et la gestion des résistances reposent sur la diversification de l’usage des modes d’action et l’implémentation précoce des stratégies anti-résistance. « En effet, des individus résistants auront une plus forte probabilité d’être éliminés d’une population, lorsqu’ils sont à faible fréquence. Cela suppose de limiter au moins temporairement l’usage du fongicide les ayant sélectionnés et de les contrôler par d’autres modes d’action efficaces ».
A contrario, lorsque la résistance est bien installée dans les populations ou en cas de résistance multiple, les stratégies de gestion visent principalement à ralentir la sélection des individus résistants. Elles reposent sur la limitation des traitements, l’association de modes d'actions différents (ou mélange), l’alternance des modes d'action, la mosaïque territoriale et la modulation de la dose.
*: Soit l'Institut français de la vigne et du vin (IFV), l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail - Unité Caractérisation et suivi des phénomènes d’évolution des résistances aux produits de protection des plantes (nses-CASPER), l'Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), le Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne (Comité Champagne), les Chambres d’Agriculture et la Direction générale de l’alimentation –Sous-direction de la santé et de la protection des végétaux (DGAL-SDSPV).