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u 24 août au 8 novembre derniers, les ventes de vins dans les réseaux de la grande distribution sont tombées à 1,17 milliard d’euros d’après les données récoltées par les panels IRI. Soit une baisse de 1,5 % sur l’ensemble de circuits, avec -13 % en hard-discount et -7 % sur les hypermarchés, mais +1 % en supermarchés, +2 % en proxi et jusqu’à +50 % en e-commerce. Ce dernier réseau restant trop faible en volumes pour pouvoir compenser le repli des grandes surfaces (sans parler de la fermeture des Cafés, Hôtels et Restaurants).
« Les enseignes hypermarché ont pris le bouillon. Elles continuent de reculer de 7 % sur ce dernier trimestre, autant que depuis le début d’année. Les foires aux vins n’ont pas réussi à contrebalancer la tendance de fonds : une chute de trafic global de 10 % dans les grandes surfaces avec les craintes liées à la crise sanitaire » explique Eric Marzec, le directeur d’unité vins de l’agence IRI. Qui résume une rentrée et un automne en repli : « si on cumule les ventes de vins en fonds de rayon et en foires au vin, au bout du bout, le compte n’y est pas ».
Avec 232 millions € commercialisés sur le trimestre des foires aux vins, la gamme des vins tranquilles affiche une baisse de 1,3 %. L’essentiel du repli étant dû aux vins rouges : -4,2 % (pour 109 millions €). « La difficulté du marché, ce sont les vins AOP rouges. Nous en sommes toujours là » constate Eric Marzec. Dans le top 10 des vins d’appellations commercialisés par la grande distribution, les mastodontes que sont les AOP rouges de Bordeaux et de la Vallée-du-Rhône voient leurs volumes baisser de plus de 4 % en volume (voir infographies ci-dessous). Dans ce top 10, les seules croissances viennent des rosés : cabernet Anjou rosé (+1,4 %) et côte de Provence (+1,3 %).
S’inscrivant dans une tendance de fond, les rosés restent en progression de 1 % (à 77 millions €). Mais Eric Marzec note que la hausse de 2,3 % des vins blancs (pour 47 millions €) constitue « un sursaut à surveiller, alors que les ventes de blancs suite un encéphalogramme plat depuis des années. Les vins blancs pourraient devenir un réflexe apéritif. Il faudra surveiller en 2021 si cela devient une tendance en 2021. Les vins IGP sont concernés, les appellations de Bourgogne aussi, qui se portent bien. »
L’ensemble des vins effervescents enregistre une chute de 9 % de ses ventes sur la période, avec 115 millions €. Les champagnes enregistrent une baisse de 7,6 % (à 22 millions €). Les seules croissances proviennent des bulles étrangères, notamment le Prosecco (+16 %, à 17 millions €). « Il y a un effet crise sur les champagnes. Il s’agit du produit festif par excellence. Il n’y a que le Prosecco qui s’en sorte. Les jeunes ont continué à préparer des spritz » résume Eric Marzec. L’expert note que dans les linéaires, les bières continuent de progresser en bénéficiant de la fermeture des bars. Ce qui n’est pas le cas des vins.
