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Des réductions de cuivre de 40 à 70 % sont possibles
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Viticulture bio
Des réductions de cuivre de 40 à 70 % sont possibles

Mettre moins de 4 kg/ha/an de cuivre c’est possible. C’est ce que démontre un programme d’essais réalisés par l’IFV récemment. Les tests montrent également que les taux de résidus sur les baies restent faibles.
Par Christelle Stef Le 06 novembre 2020
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eut-on maîtriser le mildiou avec moins de 4 kg/ha/an de cuivre tout en préservant la qualité de la vendange et le rendement ? Oui selon les essais réalisés sur trois millésimes par l’IFV, dans le cadre du projet Biocuvitioeno financé par la région Occitanie. Les expérimentateurs ont éprouvé trois programmes : Cu + (objectif visé de 6 kg/ha/an de cuivre max), Cu - (4 kg/ha/an de cuivre max) et Viti (programme classique du vigneron), dans trois parcelles : une en Costières de Nîmes destinée à faire des rosés, une de rouge en AOP Gaillac et une troisième de blanc (profil thiols) en AOP Gaillac. Pour limiter au maximum les apports de cuivre dans la modalité Cu - , les techniciens ont utilisé le modèle Decitrait, modulé les doses et intégré des produits de biocontrôle (Cos-Oga et huile essentielle d’orange douce).

Protection honorable

Les résultats ? Dans les Costières de Nîmes, en 2018, année de très forte pression de mildiou (témoin entièrement ravagé), les techniciens ont obtenu dans la modalité Cu - une protection des grappes honorables avec sept traitements et 3 kg/ha de cuivre (intensité de mildiou sur grappe de 6,4 % au 19 juillet). Dans la modalité Cu +, ils ont utilisé 7,7 kg de cuivre pour obtenir un contrôle des grappes correct (5,5 % d’intensité d’attaque). Le vigneron a de son côté réalisé 10 traitements et consommé 5,6 kg de cuivre pour un niveau d’attaque similaire à celui de la modalité Cu – (6 % sur grappe). « Une réduction de 40 à 60 % les apports de cuivre par rapport au programme de référence a permis d’atteindre de très bons résultats », a détaillé Audrey Petit de l’IFV lors d’un webinaire sur le cuivre organisé par la chambre d’agriculture de l’Hérault le 3 novembre. En 2020, année de pression intermédiaire (1/3 du témoin détruit), les résultats ont également été satisfaisants sur la parcelle de sauvignon en AOP Gaillac. Dans la modalité Cu +, les expérimentateurs ont appliqué 7,5 kg de cuivre pour un très bon contrôle de la maladie (1,2 % d’attaque sur grappe au 4 août). Dans la modalité Cu – ils ont réalisé 5 traitements et utilisé seulement 1,7 kg de cuivre quand le viticulteur a réalisé 8 traitements et consommé 2,8 kg de cuivre pour obtenir des niveaux d’attaques sur grappes acceptables respectivement de 3,1 et 3,2 %. « On a obtenu des résultats comparables malgré une réduction de 40 à 77 % des apports de cuivre » a expliqué Audrey Petit qui va poursuivre les essais encore une année.  

Plus il pleut après le dernier traitement, moins il y a de résidus

Dans le cadre du projet Biocuvitioeno, les expérimentateurs ont aussi regardé l’impact des programmes sur les teneurs en résidus de cuivre sur les baies à la vendange. Il ressort de leurs observations une grande variabilité des quantités de résidus dans la modalité Cu + et même si l’on apporte beaucoup de cuivre durant la campagne, une présence notable de résidus n’est pas garantie. Dans les modalités Cu- et Viti, plus réalistes, les teneurs dépassent très rarement les 2 mg/kg. « Plus il pleut après le dernier traitement et moins le taux de résidus sur les baies est élevé. Mais il y a aussi d’autres facteurs qui rentrent en compte et qu’il faut explorer », a conclu Audrey Petit.

Quasi plus de cuivre après FA

Son collègue Philippe Cottereau a de son côté regardé l’évolution des résidus durant l’élaboration des vins et leur impact sur la fermentation et les arômes. Ses conclusions ? La macération pelliculaire permet déjà de baisser la teneur en cuivre des moûts. Puis cette quantité diminue encore au fur et à mesure de l’avancée du process. Après débourbage, la concentration en cuivre baisse de 40 à 60 % par rapport à celle de la vendange. Et après la fermentation, elle est quasi nulle (0,1 à 0,4 mg/l quelle que soit la concentration présente initialement).

Impact sur les thiols et les acétates

Autre observation : le cuivre ne joue pas sur la fermentation si l’on effectue un levurage avec des levures sélectionnées. Mais il a un effet si l’on a recours aux fermentations spontanées, notamment sur le temps de latence qui tend à être plus long. « C’est à confirmer », a indiqué Philippe Cottereau. L’expert a également souligné l’impact du cuivre sur les thiols. « Plus la concentration en cuivre est élevée au débourbage et moins il a de thiols dans le vin fini ». Même chose pour les acétates. Toutefois cela ne s’est pas ressenti à la dégustation. A suivre.

Lancement du projet Basic

Anaïs Berneau du BioCivam de l’Aude a présenté le projet Basic – Bas Intrant Cuivre financé dans le cadre d’Ecophyto. Il doit durer trois ans de 2020 à 2023. Il vise à suivre les pratiques de réduction du cuivre auprès de groupes de viticulteurs « remarquables » qui travaillent déjà sur ces aspects dans le cadre de groupes Dephy, et d’évaluer l’impact que cela a au niveau économique et environnemental. Un travail sera notamment fait sur la biodisponibilité du cuivre dans le sol avec analyses de nombreux échantillons.

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Tous les commentaires (1)
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ocrespy Le 07 novembre 2020 à 19:58:40
Pourquoi "à suivre"? On sait déjà et cela a été démontré maintes fois que le cuivre a un impact direct sur les thiols, le glutathion et à vrai dire toutes les molécules initialement extraites susceptibles d'être oxydées. Les métaux lourds, et particulièrement le cuivre, sont des catalyseurs puissants des oxydations. Il n'est pas compliqué d'imaginer qu'en avoir sur les baies à la récolte peut avoir un rôle sur les molécules extraites avant débourbage (rouges y compris donc). Evidemment, cela va dépendre des doses de cuivre, des pluies lessivantes, des molécules à oxyder, des macérations etc. M'enfin, si ça fait au moins 70 ans (peut-être plus ?) qu'on utilise le cuivre pour diminuer les odeurs de réduit, y a sans doute moyen de récupérer de l'info fiable avant d'aller encore dépenser des sous pour vérifier si l'eau chaude est bien chaude.
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