Quatre des quinze viticulteurs qui nous livrent du raisin cultivent déjà des cépages résistants au mildiou et à l’oïdium » se réjouit Philippe Caumont, le nouveau directeur de la cave coopérative d’Oléron.
Le mouvement s’est enclenché dès 2016, quand trois adhérents ont planté quelques rangs de souvignier gris, chambourcin, carbernets volos et eidos et merlot khorus. « L’un d’eux a replanté du chambourcin et introduit du soreli dans son vignoble en 2017 » complète Philippe Caumont. En 2018, ce sont les surfaces de souvignier qui ont augmenté.


« Cette année nous avons demandé aux viticulteurs de vendanger tous les blancs au même moment pour réaliser notre première cuvée issue à 100% de résistants. » 80 hectolitres ont été vinifiés. « Jusqu’à la fin de la fermentation, le vin se dégustait très bien. Nous l’avons sulfité et nous attendons désormais qu’il se stabilise » reprend le directeur.
Deux nouveaux viticulteurs vont franchir le cap en 2021. « D'un point de vue économique, environnemental, sociétal, et pour la santé, on a tout à y gagner. Certains attendent de voir si les résistants font aussi bien que le sauvignon ou le chardonnay. Ils veulent aussi s’assurer qu’ils vont pouvoir en faire du vin de pays mais il est certain que le mouvement va encore s’accélérer » annonce Philippe Caumont.
La cave des Vignerons de l’île de Ré a également décidé de suivre le mouvement. « La liste n’est pas encore arrêtée mais une douzaine de cépages résistants vont être plantés en 2021, en collaboration avec le Conservatoire du Vignoble Charentais, sur un peu moins d’un hectare » détaille Guillaume Archereau, responsable du volet Environnement au syndicat des vins charentais.


« D’ici mi-2021, nous devrions également avoir un nouveau cahier des charges » reprend Guillaume Archereau. Las de voir des viticulteurs demander des droits de plantation pour finalement faire du cognac, le syndicat a demandé à l'Institut National de l'Origine et de la Qualité (INAO) de sortir l’ugni blanc du texte (après un vote en assemblée générale l'an passé). « D’autant qu’il donne des vins peu qualitatifs. En revanche, nous souhaitons faire inscrire 15 nouveaux cépages, la syrah, les petit et gros manseng, mais aussi douze résistants. En blanc, ce sont les cépages bronner, johanniter, floreal, souvignier gris, solaris et voltis, et en rouge les cépages cabernet Cortis, monarch, pinotin, prior, vidoc et artaban » liste Guillaume Archereau.