es viticulteurs de Cognac pourraient bientôt disposer de quatre cépages résistants au mildiou et à l’oïdium, proches de l’Ugni-Blanc. Ces candidats sont issus du premier programme de sélection de cépages résistants opéré par le BNIC (Bureau national interprofessionnel du Cognac). Ils sont issus de croisements entre une variété Bouquet (RV4) et l’Ugni blanc réalisés en 2003.
Les sélectionneurs ont planté 100 souches de ces variétés en 2015 dans deux parcelles VATE (Valeur Agronomique, Technologique et Environnementale). L’an passé, ils les ont planté dans trois parcelles du réseau Oscar (Observatoire national du déploiement des cépages résistants). Cette année, ils les implanteront dans trois autres parcelles. « Leur inscription au catalogue officiel des variétés de vigne et leur classement pour la production de vin est prévu pour 2021. Des contacts avec l’ODG et le CRINAO sont en cours pour qu’ils figurent sur la liste des « variétés à fin d’adaptation » dans le cahier des charges de Cognac. La production de plants standards sera possible à partir de 2021. Pour le matériel certifié, des plants de base pourraient être à disposition des pépiniéristes dès 2022», a expliqué Gérald Ferrari, du BNIC, le 29 mars lors de l’Assemblée générale de l’association Lien de la Vigne à Paris.
Ces quatre variétés sont à résistance dite monogénique, c’est-à-dire qu’elles ne portent qu’un seul gène de résistance au mildiou et un seul gène de résistance à l’oïdium. « Leur résistance à l’oïdium est totale. Celle au mildiou est partielle mais élevée. En 2018, dans un contexte de forte pression, il y a eu néanmoins quelques pertes de récolte. Leur sensibilité au black-rot est variable. La sensibilité au botrytis est légèrement supérieure à celle de l’Ugni Blanc. Leur productivité est élevée. Ils font beaucoup de grosses grappes », a détaillé Gérald Ferrari. Selon lui, ces variétés devront donc quand même recevoir une protection fongicide minimale pour limiter les pertes de récolte et éviter le contournement des résistances.
Ces variétés sont légèrement plus précoces que l’Ugni blanc. Au niveau des moûts, leur composition est très variable selon les variétés. Mais d’une manière générale, ils sont plus riches en sucre que ceux issus d’Ugni blanc. Ils sont très riches en acide tartrique, mais pauvres en malique. Ils sont plus riches en azote assimilable. Leur profil aromatique est assez proche de celui de l’Ugni blanc.
En lien avec l’Inra et l’IFV, le BNIC a entamé un deuxième programme de sélection avec des croisements entre des variétés Resdur 2 de l’Inra, des variétés de l’IFV et des cépages régionaux : Ugni blanc, colombard, folle Blanche, Folignan. Un autre programme de sélection est également en cours en partenariat avec la maison Martell. Dans ce dernier programme, l’objectif est de valoriser le cépage Vidal.