n 2020, le vignoble italien devrait produire 47,2 millions hectolitres de vin d’après les estimations de l’office statistique du ministère de la politique agricole (ISMEA), de l’Union Italienne des Vins (UIV) et de l’Association des Œnologues d’Italie (Assoenologi). En baisse de 1 % par rapport à la déjà petite récolte 2019*, le millésime 2020 pâtit de la contrainte hydrique qui pèse sur les rendements de l’Italie du Sud. Plus globalement, cette baisse maintenue de la production vient également des aides gouvernementales à la vendange en vert, ainsi que des décisions individuelles de consortiums de producteurs de réduire les rendements autorisés.
Mettant en avant une « vendange de haute qualité », le communiqué de presse collectif voit dans cette petite production l’ingrédient de « la recette du vignoble italien pour réagir à la crise globale ». Alors que les stocks de vins italiens affichent en hausse de 5 % à la veille des vendanges (pour les vins à Dénomination d’Origine), « les vendanges en cours représentent, du fait de caractéristiques qualitatives et quantitatives, une excellente opportunité pour le redémarrage du produit italien, d'autant plus si elles sont soutenues par une campagne nationale et internationale adéquate de promotion du vin » soulignent la filière et l’administration italiennes.


Enregistrant pour la première fois depuis vingt ans une réduction de ses exportations de vins (-4 % sur les cinq premiers mois de 2020), l’Italie souligne que ce repli reste inférieur à celui de ses concurrents (-10 % pour les vins français sur le premier semestre). Il faut dire que la filière italienne a eu « un soupir de soulagement face à la fausse alerte des droits de douane vers l’Etats-Unis, qui touchent nos concurrents français et espagnols. Mais aussi d’une récolte qui, en termes de qualité et de quantité, répond aux besoins actuels du secteur » rapporte Raffaele Borriello, directeur général d'Ismea, lors d’une visioconférence de presse.
Face à une situation toujours aussi incertaine, « il devient donc nécessaire de soutenir la reprise des marchés et de nos exportations avec de nouveaux investissements, en augmentant pour les trois prochaines années la dotation OCM Promotion » renchérit Ernesto Abbona, le président de l’UIV.
A noter que l’Italie resterait cette année le premier pays producteur de vin au monde. Devant la France (45 millions hl) et l’Espagne (42 millions hl).
* : -4 % par rapport à la moyenne quinquennale.